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Par Lire pour en sortir - Publié le 28 août 2018 - 11:56 - Mise à jour le 28 août 2018 - 12:02
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Le Journal d’Anne Frank, vu par les lecteurs

Démarré en 2015, le programme de lecture proposé par Lire pour en sortir dans une vingtaine d’établissements pénitentiaires touche désormais plus de 2 000 personnes détenues. Elles remplissent une fiche de lecture pour chaque livre lu. Chaque lecteur rend compte de sa compréhension et son interprétation singulière du livre. Afin de valoriser cette diversité des regards, Lire pour en Sortir propose ici une compilation des avis des lecteurs sur Le Journal d’Anne Frank, qui a été lu par 80 personnes*.

Le Journal d’Anne Frank, vu par les lecteurs
Le Journal d’Anne Frank, vu par les lecteurs

« Chère Anne,

Tu as laissé après ta mort, un riche héritage, ton journal intime.

Merci. »

Nicolas**

 

Anne Frank, jeune fille juive durant la seconde guerre mondiale, se cache avec sept autres personnes dans l’annexe du 263 Prinsengracht à Amsterdam.

Durant deux années de clandestinité, Anne se livre à Kitty, qui est à la fois son amie et son journal intime, « Kitty devient les lecteurs et les lectrices de son livre » explique Sophie. A travers la rédaction de fiches de lecture, les personnes détenues nous partagent leur ressenti suite à la lecture du Journal d’Anne Frank.

 

Anne Frank, une jeune fille singulière

Anne Frank reçoit de beaux compliments de la part des lecteurs détenus, impressionnés par le caractère de la jeune fille. Elle est « un peu réservée et d’une grande classe » écrit Louis, et « voit toujours le bon côté des gens et des choses » nous partage Mickaël.

Le père d’Anne, Otto, dira après la lecture du journal de sa fille : « je ne savais pas que ma petite fille était aussi profonde ». Pour les lecteurs en détention, Anne est « authentique » (Romain), « surdouée » (Célia) ou encore « en avance sur son temps » (Samir).

 

Anne Frank, « un trésor pour l’humanité » (Ivan)

Considéré comme un des témoignages les plus poignants de la seconde guerre mondiale, cet aspect du Journal n’a pas échappé aux lecteurs qui mesurent, eux aussi, la grande valeur de l’héritage laissé par Anne.

Anne Frank, victime emblématique de la Shoah, est « un symbole, témoin des crimes contre les droits de l’homme » pour Farid, « une arme universelle contre la barbarie » pour Jean.

Pour Dounia, Anne est « une femme qui serait devenue un modèle de l’époque, une figure moderne ».

Pour tous, la voix d’Anne résonne comme un écho aux horreurs de la guerre, « un témoignage contre le racisme » pour Lucas, « un message de paix entre toutes les religions » selon Claude.

 

« Moi je veux continuer de vivre, même après ma mort » Anne Frank

Quand Anne a commencé à écrire son journal, reçu pour son 13ème anniversaire, elle écrivait pour elle-même. Mais après avoir entendu à la radio que les témoignages de la guerre seraient publiés, elle fait un long travail de réécriture dans l’objectif de le faire lire à d’autres.

Après la guerre, Le Journal d’Anne Frank a été publié puis traduit en 70 langues et vendu à 30 millions d’exemplaires, son succès est expliqué par Julien, pour qui c’est « un des témoignages les plus bouleversants sur la seconde guerre mondiale ». Ce qui fait son succès, pour Richard, c’est que « ce livre a su toucher la sensibilité et l’humanité des Hommes car il touche toute la race humaine ».

Et Anne continue de vivre par son journal, grâce aux lecteurs du monde entier. Elle a écrit « un des témoignages les plus touchants sur la seconde guerre mondiale » (Thibault). Dorian, lui, a entendu « la voix d’une petite fille pleine d’espoir qui hante des millions de lecteurs dans le monde entier ».

 

Les lecteurs détenus, ont compris, mieux que n’importe qui, la souffrance de l’enfermement décrit par Anne

Enfermée dans l’annexe, Anne et les autres clandestins n’avaient pas d’autre choix que de rester enfermés. Les personnes détenues se sont identifiées à l’auteure par cette situation commune, Rémi « comprend son mal-être de ne pas pouvoir marcher tout simplement dans la rue, de pouvoir revoir [ses] amis, d’être libre de dire ce que l’on veut ».

Alors qu’Anne se « sent oppressée », Martin pense que « l’enfermement pousse à réfléchir, il permet de relativiser, d’être plus philosophes, de prendre conscience de ce qui nous manque, et qui était pourtant si proche de nous ».

 

Certains lecteurs s’identifient à la jeune fille : « je vis cet enfermement depuis 6 ans et ce livre corrobore ma vision des faits sur l’enfermement et la nature humaine. Une chose positive en ressort, l’être humain résiste à tout » explique Daniel.

Alors que d’autres pensent que leur situation est préférable à celle d’Anne Frank, comme Karim, qui « préfère vivre son enfermement [à celui d’Anne] » ou encore Gaël, a qui « ce livre a fait comprendre que ce [qu’il] vit n’est rien quand [il] compare [sa] situation à celle d’Anne. »

 

Et vous, qu’avez-vous pensé du Journal d’Anne Frank ?

 

*Chiffre au 1er Juillet 2018

**Les prénoms ont été modifiés

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