#CeuxQuiFont : Yanis Mazi, Fondateur de YOBIKHOME
Au Japon, un yobiko est un lieu où les jeunes peuvent venir étudier pour se préparer à l’université. Ce concept a inspiré Yanis Maazi, étudiant-entrepreneur et fondateur en 2021 de Yobikhome. L’association lutte contre la précarité et pour l’égalité des chances des jeunes de Roubaix.
Yobikhome, c’est quoi ?
Yobikhome est pensé comme un espace solidaire destiné aux jeunes de la ville. Il sera composé d’une épicerie solidaire étudiante, d’un espace de travail partagé et d’une cantine à prix libre.
Yobikhome : un espace solidaire pensé pour les jeunes Roubaisiens
Accompagné par le programme Entrepreneur dans la ville, Yanis Maazi a pu réaliser un travail préliminaire sur le terrain auprès des jeunes de Roubaix en 2020, en pleine crise sanitaire. Le jeune homme a questionné les étudiants et identifié leurs besoins. Soucis financier, difficultés à trouver un espace de travail et manque d’opportunités professionnelles. Des difficultés qui font écho au parcours du fondateur de l’association.
J’ai moi-même fréquenté des épiceries solidaires avec ma mère. Chez moi, on était assez nombreux et les murs n’étaient pas assez épais, ce n’était donc pas évident de travailler. Pour moi, le principal problème est l’asymétrie d’informations pour l’orientation qui peut exister dans les différentes villes de France. Il y a des endroits où l'information passe et où on sait très bien ce que l’on va faire après le bac ; et il y a des endroits où il n’y a pas ces opportunités. C’est justement cela qu’on veut offrir aux jeunes avec Yobikhome. » - Yanis Maazi, fondateur de Yobikhome
Lutter contre la précarité alimentaire
D’ici 2022, l’association ouvrira les portes de son épicerie solidaire, Yobishop, pour que les jeunes Roubaisiens puissent acheter des denrées alimentaires à un prix attractif. Pour ce faire, l’association a noué un partenariat avec ANDES, premier réseau national d’épiceries solidaires et sociales. L’épicerie s’appuiera sur l’engagement des jeunes bénéficiaires adhérents qui dégageront quelques heures par mois au fonctionnement des différents espaces.
En 2023, l’association mettra également à disposition un espace de restauration rapide, le Yobifood, qui utilisera les invendus alimentaires de l’épicerie solidaire pour proposer des repas sains et lutter contre le gaspillage.
Favoriser l’insertion professionnelle des NEET
La lutte pour l’égalité des chances des jeunes est le deuxième axe de l’association. La Yobikhome est destinée à la fois aux étudiants et aux jeunes sans emploi ni formation, également appelés NEET (Neither in Employment nor education or training). C’est pourquoi, dès 2024, les jeunes adhérents de l’association pourront profiter d’un espace de travail partagé, Yobiwork, qui servira également de lieu pour organiser ateliers, formations et évènements. Yanis et son équipe travaillent à la mise en place de partenariats avec des acteurs locaux existants, notamment le Collectif mentorat pour le volet études, mais aussi avec Sport Dans la Ville, l'École de la Deuxième Chance ou l’APPELS pour le volet réinsertion.
Il y a un taux de chômage assez important des jeunes à Roubaix. Grâce à la Yobikhome, ces jeunes côtoieront d’autres étudiants, des partenaires professionnels, des entreprises pour trouver leur voie. » Yanis Maazi, fondateur de Yobikhom
Mixité et lien social
Yanis Maazi imagine Yobikhome comme une « maison », une « communauté », une « famille ». L’espace sera avant tout collectif et favorisera le lien social, grâce à l’engagement bénévole et aux liens tissés entre les générations par le tutorat et le mentorat. L’association fera aussi appel à des bénévoles (actifs, retraités, étudiants) pour son fonctionnement (fonctions supports notamment) et l’accompagnement des jeunes.
Les objectifs de développement de Yobikhome
Lauréate de la première promotion de l’incubateur d’associations de la Fondation Bouygues Telecom, Yobikhome a établi ses projections de développement à 5 ans. En 2026, Yanis et son équipe espèrent pouvoir accompagner 300 étudiants par an d’ici et distribuer 200 paniers repas par semaine aux étudiants. L’association compte atteindre 500 adhésions par an d’ici 2026, parvenir à la réinsertion de 20 jeunes sans emploi ni qualification et animer un réseau de 100 bénévoles.
Enfin, Yanis Maazi espère essaimer le concept Yobikhome par la création d’un référentiel et d’un guide pour lancer un second Yobikhome dans une autre ville avec un faible taux d’insertion des jeunes, « un autre Roubaix ».
Comment soutenir Yobikhome ?
Si vous êtes dans les Hauts-de-France, vous pouvez vous engager bénévolement au sein de la jeune Yobikhome ou proposer des offres de stages ou d’emploi aux jeunes suivis par l’association yobikhome@gmail.com.
Suivez la page Instagram de l’association : https://www.instagram.com/yobikhome/
