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Par Ordre de Malte France - Publié le 5 avril 2024 - 10:25 - Mise à jour le 8 avril 2024 - 10:59
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Grande précarité et accès aux soins dans l'Eure

Avec 94 généralistes pour 100 000 habitants (en 2020), l’Eure est le département français qui compte le moins de médecins par habitant. De nombreuses personnes en situation de précarité renoncent à se soigner. Les moyens mis en place par les pouvoirs publics, notamment un médico-bus, ne parviennent pas à atteindre toutes les personnes en grande précarité qui sont les grands oubliés du système de soins. L’Ordre de Malte France se mobilise donc pour compléter, à son niveau, l’action du médico-bus. La toute nouvelle antenne médicale mobile lancée en début d’année par la délégation locale de l’association  s’efforce de répondre aux besoins. 

 

« Votre taux de glycémie est de 5,4 g/l. Il est beaucoup trop élevé ». Le médecin bénévole de l’Ordre de Malte France détaille à la personne âgée à qui il rend visite à domicile les résultats de son analyse de sang. Il lui indique avoir pris contact via son assistance sociale avec l’hôpital général d’Evreux pour une prise en charge rapide. Cela fait des années que cette patiente n’a pas consulté et son état de santé s’est considérablement dégradé.

Des histoires de ce genre, Joseph Jouffre, délégué de l’Ordre de Malte France dans l’Eure, en a beaucoup à raconter ! Et pourtant, l’antenne médicale mobile a été lancée début janvier… soit même pas trois mois d’existence ! « Nous « allons vers » les personnes qui n’ont plus de couverture sociale et/ou ne se soignent pas, des personnes isolées, vivant dans des territoires assez reculés, en situation de précarité. »

Beaucoup n’ont plus de relations avec un médecin, explique-t-il, et se plaignent d’un manque d’écoute. « Mais comment voulez-vous que des praticiens, qui ont en moyenne 4 000 patients référencés, ne soient pas dans l’urgence permanente ? »  Ainsi, les médecins bénévoles de l’Ordre de Malte France voient des situations dramatiques. La durée minimum d’un rendez-vous est de 40 minutes, pour « prendre le temps de l’écoute ». Parfois, ces consultations durent jusqu’à 1h30, afin d’apporter non seulement du soin, mais aussi du lien social.

Pour contrer la précarité, l’Ordre de Malte France donne accès aux soins

La réalité du terrain confirme les besoins : durant les deux premiers mois de consultations, 71 personnes ont été vues. La « misère médicale cachée », selon les mots de Joseph Jouffre, est manifestement importante. L’antenne médicale mobile de l’Ordre de Malte France vise donc à compléter ce qui existe déjà sur le territoire, pour aller à la rencontre des personnes dans le besoin, et sorties du système de soins classique.

Les assistantes sociales du département, les Centres Communaux d’Action Sociale (CCAS), les maires des communes et deux associations, le Secours Catholique et le Secours Populaire, avec lesquelles la délégation a des liens privilégiés, qui indiquent aux équipes de l’Ordre de Malte France les patients.

Deux fois par semaine, un des 3 médecins et un des deux chauffeurs bénévoles de l’association prennent les routes vers le sud du département pour leur rendre visite. « En cas de problème constaté, nous allons signer un accord avec l’hôpital de Verneuil-sur-Avre, pour que « nos » patients puissent bénéficier de son plateau technique. Un laboratoire médical nous fait aussi des analyses pour des confirmations de diagnostics, indique encore Joseph Jouffre. Mais attention, il n’est évidemment pas question que nous devenions des médecins référents. Le but, c’est que les malades, une fois soulagés, retournent dans le système « normal » de santé, avec l’appui des assistantes sociales ».

« Toujours dans l’incarnation de son ADN, « aller-vers », l’Ordre de Malte France doit se rendre utile là où sont les besoins. »

Frédérick Fabry / Directeur général de l’Ordre de Malte France.

Joseph Jouffre aimerait développer cette activité, soutenue par les autorités officielles (Agence Régionale de Santé (ARS) Normandie, l’intercommunalité Sud Eure…). « Le problème, c’est de trouver du personnel médical bénévole. J’ai 4 infirmières potentielles mais elles sont encore en activité… et je recrute un pharmacien pour pouvoir distribuer des médicaments, avec l’accord à venir de l’ARS. Nous manquons clairement de bonnes volontés compétentes pour le moment… avis aux amateurs ! »

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