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Par Pacte mondial de l'ONU - Réseau France - Publié le 13 novembre 2024 - 12:08 - Mise à jour le 13 novembre 2024 - 14:25
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Financer un avenir durable : comment le secteur privé peut montrer la voie à la COP29

À l’occasion de la conférence des parties de Bakou de 2024 sur les changements climatiques (COP 29), le secteur privé a l’opportunité de de s’imposer en tête du financement et de la mise en œuvre de solutions climatiques durables à l’échelle mondiale.

 

Alors que les négociations se poursuivent lors de la COP 29, l’urgence d’agir pour le climat et de promouvoir le développement durable n’a jamais été aussi pressante. Les dirigeants mondiaux doivent relever le défi de guider la transition de leurs sociétés respectives vers le développement d’une économie bas-carbone et résiliente au climat, tout en s’attaquant aux inégalités socio-économiques exacerbées par le changement climatique.   

Le rôle fondamental du secteur privé   

Les gouvernements ne peuvent à eux seuls répondre aux besoins financiers considérables qu’exige cette transition. Le secteur privé – entreprises, investisseurs et institutions financières – détient la clé pour mobiliser les capitaux nécessaires.   

Conformément au rapport du Pacte mondial des Nations Unies « Accélérer l’innovation dans la finance durable », la capacité du secteur privé à mobiliser des ressources financières et à innover est indispensable dans la lutte contre le changement climatique. À mesure que les entreprises et les investisseurs institutionnels intègrent davantage la durabilité dans leurs stratégies, le marché de la finance durable connaît une expansion rapide, avec des projections indiquant qu’il pourrait atteindre 40 000 milliards de dollars d’ici 2030.   

Cependant, le défi reste immense : les engagements climatiques doivent maintenant se traduire par des solutions concrètes et mesurables. La COP29 représente une occasion pour les entreprises de renforcer leurs engagements en matière de zéro émission nette et de durabilité par des investissements significatifs dans des solutions climatiques.

Le Pacte mondial des Nations Unies : mobiliser le secteur privé pour l’action climatique   

Le Pacte mondial des Nations Unies, la plus grande initiative mondiale pour la durabilité des entreprises, joue un rôle clé dans la mobilisation du secteur privé en faveur de l’action climatique. Avec plus de 20 000 entreprises engagées dans ses Dix Principes, il fournit un cadre permettant aux entreprises d’aligner leurs stratégies sur des priorités mondiales telles que les droits de l’homme, la protection de l’environnement et la lutte contre la corruption.   

Parmi ses initiatives phares, la « CFO Coalition for the SDGs » rassemble des directeurs financiers de grandes entreprises pour intégrer les Objectifs de développement durable (ODD) dans les décisions financières. Cela permet de libérer des capitaux pour des investissements durables qui génèrent à la fois des rendements financiers et des impacts environnementaux et sociaux positifs.

Accélérer la finance durable à la COP29   

L’une des priorités essentielles de la COP29 sera d’accélérer le développement de la finance durable pour répondre à la demande croissante de solutions climatiques. Les marchés émergents, souvent les plus vulnérables au changement climatique, peinent à attirer les investissements privés en raison des risques financiers perçus.   

Dans son discours du 12 novembre à Bakou, le Secrétaire général des Nations Unies a ainsi évoqué cinq éléments de réussite clés :  

  • Premièrement, une augmentation significative des prêts concessionnels émanant du financement public. 
  • Deuxièmement, une indication claire de la manière dont les financements publics mobiliseront les milliers de milliards de dollars dont les pays en développement ont besoin. 
  • Troisièmement, exploiter des sources innovantes, notamment des taxes sur le transport maritime, l’aviation et l’extraction de combustibles fossiles, avec cette logique de « pollueur payeur ». 
  • Quatrièmement, un cadre favorisant une plus grande accessibilité, une plus grande transparence et une plus grande responsabilité – donnant aux pays en développement l’assurance que les financements se matérialiseront. 
  • Cinquièmement, renforcer la capacité de prêt des banques multilatérales de développement. Cela nécessite une recapitalisation majeure, ainsi qu’une réforme de leurs modèles économiques, notamment pour qu’elles puissent mobiliser beaucoup plus de financements privés. 

Lire le discours complet 

La finance mixte, qui combine capitaux publics et privés pour réduire les risques d’investissement, constitue également une solution. Ce modèle peut débloquer des fonds privés pour des projets jugés trop risqués par les investisseurs traditionnels, favorisant ainsi la transition verte dans les régions et les secteurs cruciaux.   

Un autre axe de discussion clé sera celui des produits financiers liés au développement durable, tels que les obligations vertes et les prêts liés au développement durable. Ces instruments sont conçus pour lier la performance financière aux résultats environnementaux et sociaux, incitant ainsi les entreprises à atteindre des objectifs ambitieux en matière de développement durable. Plus les entreprises adopteront ces outils, plus leur impact positif sur la résilience climatique mondiale et le développement durable sera important. 

Exemple d’actions concrètes : les prêts alignés sur les ODD de Sfil  

Sfil est une banque publique de développement française fondée en 2013, dont l’activité se concentre sur des missions d’intérêt général : financement du secteur public local (collectivités locales et hôpitaux) et soutien à l’export public. Adhérente au Pacte Mondial des Nations Unies depuis 2018, Sfil a lancé en 2019 une gamme de prêts verts pour accompagner les collectivités locales à relever les défis de la transformation écologique et financer ainsi leurs avancées sur les ODD 6, 7, 11, 12 et 13. Le portefeuille s’est ensuite étoffé sur la dimension sociale avec une gamme de prêts santé destinée à financer les investissements des hôpitaux publics, contribuant ainsi à l’ODD 3, et une gamme de prêts sociaux pour financer les investissements des collectivités locales en infrastructures sociales (politique de la ville, éducation, culture, sport, sécurité civile…) en cohérence avec les ODD 1, 4, 10 et 11. L’ensemble de ces prêts « thématiques » sont refinancés par des émissions d’obligations vertes, sociales et durables, soumises à un reporting d’impact qualitatif et quantitatif pour les investisseurs. Avec cette offre produit, Sfil crée un pont et une convergence d’intérêts entre le secteur public local français et les acteurs mondiaux de la finance durable. 

Partenariats public-privé : une voie vers le succès   

Les ressources financières et l’innovation du secteur privé sont essentielles, mais les partenariats public-privé sont indispensables pour créer les conditions propices aux investissements durables à grande échelle.   

À la COP29, la collaboration public-privé sera au centre des discussions, notamment pour le financement de grands projets d’infrastructure résilients au climat. Des initiatives d’énergie renouvelable et de développement d’infrastructures résilientes en Afrique, par exemple, n’ont vu le jour que grâce à des partenariats réussis.   

L’avenir de la finance durable   

En offrant des cadres et des partenariats alignant les investissements des entreprises sur les ODD, le Pacte mondial des Nations Unies peut guider les efforts de finance durable vers des actions mesurables et évolutives. La réussite de la COP29 dépendra de la capacité du secteur privé à transformer sa puissance financière en actions concrètes en faveur des populations et de la planète. 

Lire l'article en anglais sur le site de l'UNGC

 

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