Le rythme des progrès des ODD a ralenti en Europe, avec des inégalités persistantes au sein et entre les pays européens
Le Réseau de solutions pour le développement durable des Nations Unies (SDSN) a publié son rapport annuel sur l’avancement des Objectifs de développement durable (ODD) en Europe. Celui-ci démontre notamment un ralentissement global dans la progression vers les ODD dans l’ensemble de l’Europe, avec un rythme de progression des ODD sur la période 2020-2023 plus de deux fois inférieur (+0,8 point) à celui de la période 2016-2019 (+1,9 point).

Publié depuis 6 ans, ce rapport constitue une analyse quantitative du progrès sur les ODD dans 41 pays en Europe, incluant les 27 Etats membres de l’UE, les 9 pays candidats, les pays membres de l’Accord de libre échange européen et le Royaume-Uni.
Si de nombreux pays européens ont un ‘Indice ODD’ élevé, témoignant d’un bon niveau de mise en œuvre comme c’est le cas de la Finlande qui domine le classement avec un score de 81,1 / 100 et 4 ODD considérés comme atteints, le rapport met en lumière de nombreuses disparités entre les sous-régions européennes. Par exemple, alors que l’indice moyen en Europe du Nord est de 80,4 en moyenne, il n’est que de 60,9 pour les pays candidats à l’UE.
Quelques progrès en France malgré des défis majeurs
Avec un score de 73,9 la France se classe au 7e rang de l’Indice ODD européen 2025, témoignant d’une légère progression par rapport à 2024 (12e – 72,9). Cependant, le tableau de bord de la France révèle des enjeux de taille autour de l’ODD2 (alimentation et agriculture durable), l’ODD12 (consommation et production durable) et l’ODD 13 (action climatique).
Actuellement, aucun ODD n’est atteint ou sur une bonne trajectoire en France, avec une stagnation pour 10 objectifs, les 7 autres n’étant qu’en progrès modérés. Par ailleurs, le rapport illustre que si depuis 2015 la France a progressé en matière d’accès aux services publics digitaux, sur l’égalité femme-homme et sur certains indicateurs liés à la gestion durable des espaces maritimes, elle a en revanche reculé sur les indicateurs liés au logement ainsi qu’en matière de qualité et d’équité du système éducatif.
L’Union européenne génère d’importantes externalités négatives, principalement dues à une consommation non durable et aux chaînes d’approvisionnement internationales
En parallèle de l’Indice ODD, le rapport intègre également un indice des externalités négatives internationales, qui comprend 15 indicateurs englobant les externalités environnementales et sociales incorporées dans le commerce ; les externalités liées aux flux économiques et financiers ; et les externalités liées au maintien de la paix et de la sécurité.
Les résultats démontrent que les externalités négatives du commerce dans l’UE représentent souvent au moins 20 à 30 % de l’empreinte totale dans de nombreux États membres. Par exemple, pour ce qui est des émissions de gaz à effet de serre, si en 2024 la France n’a émis localement que 7 tonnes de CO2 par habitant, elle a en revanche importé 5,16 tCO2/hab., soit plus de 40% de ses émissions totales. Par ailleurs, cette quantité d’émissions de CO2 importées est en légère hausse depuis 2 ans.
