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Par Société Saint Vincent de Paul - Publié le 25 janvier 2023 - 09:49 - Mise à jour le 25 janvier 2023 - 09:51
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[Tribune] Être bénévole, un engagement au service des autres !

Le début d’année est souvent propice aux nouvelles résolutions ou à l’engagement, Hubert Derache, président national de l’association Société de Saint-Vincent-de-Paul vous propose un éclairage sur la question de l’engagement en France. Il ne peut s’empêcher de faire le parallèle avec l’engagement militaire, qu’il a connu au début de sa vie professionnelle.

Un mois après le déclenchement de la guerre en Ukraine, l’Armée de Terre Française a connu une forte hausse des demandes d’engagement. De même, en 2015, après la série d’attentats qui a frappé notre pays, la police, l’armée et la gendarmerie ont connu le même engouement, accueillant des milliers de jeunes venus proposer leur service. Comment comprendre ce phénomène qui contredit tous les cassandres qui, trop souvent, dénigrent notre jeunesse et son esprit de solidarité ?

 

Ces phénomènes prouvent que les jeunes français savent témoigner d’un véritable sens de l’engagement pour peu que les valeurs à défendre soient élevées et répondent à un idéal de solidarité qui les touchent. Comme pour les corps en uniformes, la France connait aussi une belle dynamique d’action dans le bénévolat qui prouve, s’il en était besoin, que l’engagement solidaire et désintéressé n’est pas mort. En France – à l’appui des chiffres de France Bénévolat - on s’engage encore beaucoup, avec une augmentation plus importante du côté des jeunes.

 

Comme l’engament militaire, l’engagement bénévole en association reste une valeur forte au sein de la jeunesse. Les jeunes français cherchent des causes qui font sens. Outre « la recherche d’une aventure », la deuxième raison de l’engagement militaire des jeunes, est « de donner du sens à sa vie professionnelle ». On retrouve dans cette cause, la même attente que dans le bénévolat. Mais ce qui est encore plus remarquable dans le bénévolat, c’est que les actions d’aide et de soutien se déroulent à des moments normalement consacrés aux loisirs, avec une forme de désintéressement très authentique. Les bénévoles sont touchés par des causes qui leur semblent justes et sont capables d’aller très loin dans leur dévouement. Sans aller jusqu’à risquer leur intégrité physique, comme peuvent y être conduit les militaires, les bénévoles sont prêts à de grands sacrifices pour servir la cause qu’ils sont venus défendre. Pourquoi alors se trouvent-t-ils de nombreuses associations qui souffrent de la perte de bénévoles, alors que leurs valeurs défendues restent au cœur des attentes des Français ?

 

Le constat général que l'on peut faire réside dans le changement de forme que prend ce bénévolat. Là où les aînés s’engagent de façon durable, dans des projets de longue haleine qui nécessitent patience et pérennité, nos jeunes bénévoles veulent s’engager dans des opérations de terrain rapides, immédiatement efficaces et plutôt variées. Il a donc fallu s’adapter à ces nouveaux modes de fonctionnement, qui découlent de cette autre façon de consommer, et permettre aux jeunes équipes de s’organiser à leur rythme. A la Société de Saint-Vincent-de-Paul, on applique le principe de subsidiarité. Cela signifie qu’une fois qu’une équipe s’est constituée, elle est libre de conduire tout type d’action, à sa manière, sous réserve de respecter les valeurs de l’association, décrites dans une règle très ouverte mais assez précise.

Grâce à cette forme de liberté et d’autonomie, les équipes de jeunes peuvent fourmiller de nouvelles idées, et s’orienter vers des modes d’actions adaptés à leur mode de vie comme celui de la maraude auprès des personnes de la rue par exemple, dans laquelle ils excellent. En France, on estime à 19 millions le nombre total de bénévoles, toujours selon France Bénévolat (2022). Si nous voulons entretenir cette belle dynamique, il ne faut pas hésiter à adapter nos modes de fonctionnement pour répondre aux attentes de notre jeunesse. Les valeurs seront toujours là, l’envie de les servir aussi, et c’est très réconfortant.

 

Le Service National Universel (SNU), créé en 2019 visait à répondre à la jeunesse en attente de nouvelles formes de solidarité. Un de ses objectifs vise à inculquer aux futures citoyens les valeurs de la République pour renforcer la cohésion nationale et susciter la culture de l’engagement en chacun d’eux. Dans nos associations, à nous aussi de faire preuve d’adaptation et d’imagination pour trouver de nouvelles formes de bénévolat et laisser les initiatives s’épanouir.

 

Pour un militaire, comme pour un bénévole, l’engagement est un véritable don de soi qui mérite notre plus grand respect. Pour le bénévole, c’est en plus un acte d’amour offert à l’humanité.

 

Hubert Derache, président de la Société de Saint-Vincent-de-Paul 

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