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Par Soqo* - Publié le 3 septembre 2025 - 09:32 - Mise à jour le 3 septembre 2025 - 09:51
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Universités de l’économie de demain 2025 : les enseignements clés de cette 7ᵉ édition

Vendredi, il n’y avait clairement pas assez de place pour tout le monde. La 7ᵉ édition des Universités d’été de l’économie de demain (UED), organisée par Impact France à la Cité internationale de Paris le 29 août, affichait complet. Et pour cause : dans un contexte politique et économique tendu, l’envie de débattre et d’agir était palpable.

Alors que l’Assemblée nationale se prépare à un vote de confiance crucial le 8 septembre, que les tensions commerciales s’intensifient avec les États-Unis et la Chine, et qu’une Europe fragilisée peine à s’affirmer, la question est claire : quel rôle pour les entreprises engagées dans ce nouvel ordre mondial ?

Avec son thème “Retour vers le futur”, l’événement a réuni dirigeants, élus, chercheurs, entrepreneurs et associations pour chercher des réponses de long terme, sans éluder les urgences du présent. Comme l’a rappelé Julia Faure, co-présidente du mouvement : « L’édition 2025 des UED se concentrera essentiellement sur comment remettre le long terme dans la balance économique. »

Un programme tourné vers les défis de demain

Des grands équilibres macroéconomiques (finance, commerce international, IA) aux questions plus concrètes (ancrage territorial, communication responsable, inclusion), le programme a reflété la diversité des défis à relever.

Pour nous, la matinée a mis en avant la résilience des territoires, soulignant l’importance des alliances entre entreprises, collectivités et associations face aux crises climatiques et sociales. L’après-midi a ouvert sur des sujets tout aussi brûlants : la communication engagée, la transformation du travail et la place de l’intelligence artificielle dans nos organisations.

Ce qui frappe dans ces Universités, c’est la capacité à croiser visions long terme et solutions très concrètes, en réunissant sur une même scène des grands dirigeant.es, des élus et des voix citoyennes.

Ce que nous retenons

  • Repenser la gouvernance : Thomas Breuzard (Norsys, entreprise de conseil en assistance à maîtrise d’ouvrage et d’ingénierie informatique) a inspiré l’audience en expliquant comment son entreprise a intégré la nature comme actionnaire, avec un droit de vote au conseil d’administration. Une idée forte, qui pousse à repenser la gouvernance bien au-delà de la RSE.
  • La mixité, un impératif : Marie Eloy (Femmes des Territoires) a rappelé sans détour que le manque de mixité est une aberration sociale, économique et environnementale. « Il suffit de 3,5 % de la population pour renverser une situation », a-t-elle rappelé, citant l’exemple islandais de 1975 où la grève massive des femmes a transformé durablement le pays. Elle a aussi insisté sur un point crucial : la visibilité. Aujourd’hui, seulement 1 % des femmes sont médiatisées. Se rendre visible devient donc un véritable devoir collectif. Chez Soqo*, on pourrait presque servir d’exemple inverse… avec 92 % de femmes dans l’équipe, la visibilité ne manque pas  !

 

UED

  • Oser la communication : la conférence sur la communication engagée nous a particulièrement interpellés. Le débat entre greenwashing (communiquer auprès du public en utilisant l'argument écologique de manière trompeuse) et greenhushing (minimiser délibérément ou occulter ses actions environnementales positives) est devenu central. Beaucoup d’entreprises n’osent plus parler de leurs engagements, et comme l’a rappelé Georges Basdevant (Dift) : « 56 % des consommateurs européens estiment avoir déjà été trompés. » Ce que nous retenons c’est qu’une communication efficace repose sur la sincérité, des preuves tangibles et une vision assumée. L’exemple du Slip Français l’illustre bien : en communiquant ouvertement sur ses vulnérabilités (difficultés de production), la marque a suscité un élan collectif qui lui a permis, en un mois seulement, de trouver de nouvelles usines, de réduire ses coûts (le caleçon est passé de 40 à 20 €), de consolider son modèle Made in France et… d’augmenter son chiffre d’affaires.
  • L’IA, outil à double tranchant : formidable outil de productivité (notamment pour les associations, comme l’a souligné Paul Duan - Bayes Impact : ONG tech qui met l’IA au service du social), elle peut aussi accentuer les inégalités et peser lourdement sur l’environnement si elle n’est pas pensée et régulée.

En filigrane, plusieurs enseignements forts se dégagent :

  • L’Europe doit se réinventer pour rester compétitive face à la Chine et aux États-Unis, pour ne pas être « le dindon de la farce coincé entre les 2 blocs » (Pascal Demurger).
  • Les salariés recherchent du sens et du collectif, bien au-delà de la simple valeur travail.
  • La communication engagée doit être transparente et sincère, quitte à parler de ses vulnérabilités plutôt que de survendre ses réussites.
  • L’IA doit être utilisée avec responsabilité, en gardant ses impacts sociaux et environnementaux en ligne de mire.

Conclusion

Les Universités d’été de l’économie de demain 2025 ont confirmé une chose : l’économie de demain ne se jouera pas dans les déclarations d’intention, mais dans la capacité des entreprises à coopérer, expérimenter et se réinventer, surtout dans un contexte politique et économique incertain, entre tensions internationales et réformes nationales à venir.

Chez Soqo*, nous repartons de cette édition avec une conviction renforcée : il est urgent d’ancrer nos projets dans le réel – aux côtés des associations, des territoires et des citoyens – pour transformer l’incertitude actuelle en leviers d’action

 

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