Budget 2026 : 60 ONG appellent à « inverser la logique » du projet du gouvernement sur les questions sociales et environnementales
Soixante organisations de la société civile membres du Pacte du pouvoir de vivre formulent des propositions pour faire évoluer le projet de loi de finances présenté par le gouvernement pour 2026.

« Nous attendons des élu·es qu’ils se saisissent du projet de budget du gouvernement pour en inverser la logique », demandent les associations, fondations et syndicats membres du Pacte du pouvoir de vivre, dont font partie ATD Quart monde, la Fondation pour le logement, le Réseau action climat ou encore le Secours catholique. Ces 60 organisations réagissent dans un communiqué de presse publié le 16 octobre au projet de budget pour le 2026 dévoilé par le gouvernement de Sébastien Lecornu deux jours plus tôt.
« Il faut aller plus loin avec le débat budgétaire qui peut et doit répondre à la crise du logement, au défi climatique, aux déserts médicaux, à la précarisation du travail ou encore à l’éloignement des services publics », soutiennent-elles.
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Des « mesures qui toucheraient de plein fouet les plus modestes »
La suspension de la réforme des retraites d’ici à la prochaine élection présidentielle, proposée par le Premier ministre devant l’Assemblée nationale, « est une première étape qui améliore la vie de centaines de milliers de personnes », estiment d’abord les organisations.
En revanche, elles appellent à renoncer aux « mesures qui toucheraient de plein fouet les plus modestes si elles venaient à être confirmées ». Elles citent le gel des aides personnelles au logement (APL), du barème de l’impôt sur le revenu et des pensions de retraites ou encore le doublement des franchises médicales, une contribution versée par les assurés sur les boîtes de médicaments, les actes paramédicaux et le transport sanitaire. « Faut-il choisir, pour [les] ménages [les plus modestes], entre se soigner et nourrir leurs enfants ? », écrit le Pacte du pouvoir de vivre.
Des propositions pour la transition écologique
« Dans le même temps, les dispositifs fiscaux proposés auront un impact économique limité, alors que les besoins sociaux et écologiques sont immenses et que d’autres marges de manœuvre existent », déplore encore le collectif. Le projet de budget est d’ailleurs jugé « trop faible sur les enjeux écologiques », qui supposent des « investissements massifs ».
Dans un communiqué diffusé le 16 octobre, le Réseau action climat demande plusieurs mesures dont la « suppression des niches fiscales aériennes », des financements pour la rénovation globale des logements ou encore l’écoconditionnalité des aides publiques aux entreprises « à des trajectoires climatiques et sociales crédibles ».
Réduire certaines dépenses publiques
Dans un plaidoyer publié l’année dernière, actualisé en octobre dans la perspective du débat budgétaire, le Pacte du pouvoir de vivre formule également des propositions pour « un équilibre entre recettes justes et dépenses tournées vers l’avenir ».
La coalition recommande notamment d’investir dans les services publics, la protection sociale et la « transition écologique juste ». En même temps, il invite à réduire les dépenses publiques « néfastes pour l’environnement », certaines exonérations de cotisations patronales, comme celle portant sur les salaires supérieurs à 1,6 Smic, ou certaines aides aux entreprises, comme le crédit impôt recherche (CIR) pour les entreprises autres que les PME.
Le Pacte appelle aussi à « faire contribuer davantage les plus aisés » et les entreprises. Pour cela, il propose entre autres de taxer les contribuables dont le patrimoine dépasse les 100 millions d’euros à hauteur de 2 %, suivant la proposition de l’économiste Gabriel Zucman, de rétablir l’impôt sur la fortune ou encore d’augmenter la progressivité de l’imposition des revenus.
Célia Szymczak