À la Recyclerie Sportive, le sport se tourne vers la seconde main

Aujourd’hui, Naïma parcourt les rayons de la Recyclerie Sportive implantée dans le 17e arrondissement à Paris. Elle est à la recherche de protections de seconde main pour l’un de ses trois enfants qui débute des cours de boxe thaï. « Les activités de mes enfants changent régulièrement, venir ici me permet donc d’acheter des articles à un prix intéressant », explique-t-elle. « C’est ce que vous cherchez ? », lui lance Sarah Minchin, coordinatrice du site. Elle vient de trouver la perle rare, des protections de boxe thaï pour enfants, en fouillant dans les bacs d’articles pas encore triés et rangés en rayon. Bingo pour Naïma qui repartira avec l’article à petit prix et qui se réjouit déjà d’avoir fait une bonne action : « Ce qui est intéressant c’est de donner une seconde vie à ces articles, de ne pas gaspiller », argue-t-elle.

Association créée en 2015

Ici, sport rime avec écologie. Ouvert en 2018 , le lieu propose des articles de seconde main destinés à la pratique du sport. Des skis aux kimonos en passant par les clubs de golf. « Plus d’une soixantaine de sports sont représentés chez nous », explique Sarah Minchin. Ce lieu est un des neuf de l’association Recyclerie Sportive, créée en 2015 par Marc Bultez et Bérénice Dinet.

Selon le ministère de la Transition écologique, le sport génère 100 000 tonnes de déchets par an. « Le matériel de sport se recycle très mal et se répare difficilement », précise Sarah Minchin. La Recyclerie Sportive propose donc un débouché à ce matériel dont la durée de vie est particulièrement courte. « Beaucoup de matériel arrive en très bon état car il ne s’agit pas de produits que l’on use jusqu’à la fin. On va souvent arrêter son activité sportive avant », continue la coordinatrice.

Entre 50 et 100 ventes par jour

Pour pouvoir profiter du lieu, l’association demande de régler une cotisation annuelle de cinq euros, vite rentabilisée grâce aux petits prix. Chaque jour, elle réalise entre 50 et 100 ventes. Un nombre qui ne cesse d'augmenter depuis l’ouverture du lieu. 

D’où proviennent les articles vendus ? En partie de personnes rapportant directement les articles inutilisés à la recyclerie. Également de dons d’entreprises telles que Décathlon. Mais surtout grâce à une collecte de dons auprès de clubs, particuliers et ressourceries généralistes, réalisée par l’équipe logistique de l’association. Elle fournit toutes les deux semaines le lieu parisien, mais également les deux autres recycleries d’Ile-de-France. Les produits sont ensuite triés, réparés si besoin, et mis en rayons. 

L’atelier de réparation de vélos comme point central

Au fond du magasin, de la musique folk s’échappe d’une pièce en retrait, séparée du reste par une baie vitrée. Il s’agit de l’atelier de réparation vélo. Sarah Petit, responsable de l’atelier, y encadre plusieurs bénévoles et stagiaires à qui elle transmet les rudiments de la réparation et avec lesquels elle répare les vélos ensuite vendus dans le magasin. Le jeudi et samedi après-midi, la petite équipe ouvre ses portes au public extérieur. Contre une adhésion de 25 euros annuelle, les cyclistes peuvent venir réparer leurs vélos en étant accompagnés par les personnes de l’atelier. Des pièces de rechange sont vendues à bas coût. « On va leur montrer comment faire. C’est plutôt de la coréparation », précise la coordinatrice du site.

Pour gérer l’ensemble du site, cinq salariés sont assistés de quatre personnes en services civiques. Une vingtaine de bénévoles vient également prêter main forte à l’équipe.

La Recyclerie Sportive est également un acteur de sensibilisation. Elle propose des ateliers dans le lieu mais également hors les murs, dans les écoles et les entreprises, de sensibilisation au réemploi dans le sport. « Par exemple, on transforme des anciens pneus de vélo en bracelets », s’amuse Sarah Minchin.

Théo Nepipvoda