Ademe, économie circulaire, IA responsable… Les brèves RSE de la semaine
L’Ademe dans le viseur des Républicains, le recyclage privilégié par les entreprises du SBF 120 au détriment d’autres méthodes de l’économie circulaire, un guide sur l’intelligence artificielle générative responsable, plusieurs ONG et syndicats défendent la règlementation européenne sur la RSE, une étude du BCG montre que le changement climatique pourrait réduire le PIB mondial de 22 % d’ici la fin du siècle… Découvrez l'actualité RSE de la semaine.

- La suppression de l’Ademe demandée par plusieurs responsables politiques de droite
Plusieurs élus du parti Les Républicains ont évoqué cette semaine la suppression de l’Agence de la transition écologique (Ademe), afin de réaliser des économies budgétaires.
« Non seulement ces organismes coûtent chers, mais (…) ils sont à l’origine de normes qui épuisent notre pays et ils aboutissent à déposséder le politique de la décision », a lancé le président du groupe Les Républicains Laurent Wauquiez à l’Assemblée nationale, en réponse à la déclaration de politique générale du Premier ministre François Bayrou.
Ses propos ont été précédés de ceux du président du Sénat Gérard Larcher qui a réclamé dans le Parisien des « actes concrets pour réduire les dépenses publiques (…) notamment sur les agences de l’État » et de ceux de la présidente de la région Île-de-France Valérie Pécresse sur France Inter.
Face aux critiques, l’Ademe a répondu « aux récentes polémiques sur son budget » dans un communiqué publié mercredi 15 janvier. L’établissement public, placé sous la tutelle du ministère de la Transition écologique, y précise avoir géré 3,4 milliards d’euros pour le compte de l’État, dont « 92 % ont directement financé » des projets « pour accompagner les collectivités et les entreprises dans la transition écologique ». Ces projets concernent notamment la décarbonation de gros acteurs industriels, le développement de réseaux de chaleur auprès de collectivités locales, la gestion des déchets et le traitement des friches, explique l’Ademe.
« On a l'impression que ces 3,4 milliards, c'est de l'argent que l'Ademe dépense. Ce n'est pas le cas. Les entreprises n'ont jamais eu autant besoin de l’État qu'aujourd'hui, dans l'accompagnement à la décarbonation. C'est vrai pour les territoires aussi », a déclaré à France Info Sylvain Waserman, le PDG de l’Ademe.
- Les grandes entreprises françaises privilégient le recyclage aux autres méthodes de l’économie circulaire
Selon un « Panorama de l’économie circulaire » publié le 14 janvier par la plateforme de gestion des déchets Urbyn et relayé par AEF Info, la grande majorité des entreprises du SBF 120 évoquent la thématique de l’économie circulaire dans leur document d’enregistrement universel de 2023, mais elles privilégient des solutions peu ambitieuses en termes de gestion des déchets, comme le recyclage.
Si 88 % des sociétés analysés mentionnent le terme « économie circulaire », 90 % d’entre elles mentionnent le recyclage comme solution, rapporte le panorama. 42 % évoquent également la réparation, 48 % la seconde main et 68 % la réutilisation.
45 % font référence à un système économique de boucle fermée et 12 % évoquent des modèles de types partage/fonctionnalité/service. Les entreprises sont plus nombreuses à évoquer l’écoconception, puisque 63 % d’entre elles évoquent des initiatives récentes ou matures sur l’écoconception de produits et 37 % nomment des actions d’écoconception de leurs emballages.
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- Un guide sur l’IA générative responsable par l’Union des marques
L’organisation représentative des entreprises et des marques, l’Union des marques, publie un guide sur l’intelligence artificielle (IA) générative responsable. Ce dernier comprend « quatre outils essentiels » pour accompagner les marques dans une utilisation responsable de l’IA générative en marketing et en communication.
Il est ainsi composé de 23 fiches de bonnes pratiques, d’une grille d’application de ces pratiques, d’une grille d’audit et d’un glossaire. Ces outils visent à déterminer « si les solutions et projets envisagés tant en interne qu’avec des parties externes sont alignés avec les critères élaborés sur les 3 volets identifiés : sociétal, écoresponsable et souveraineté », explique l’Union des marques.
La version intégrale est pourtant l’instant exclusivement réservée aux membres de l’association tandis qu’une version synthétique open source est disponible.
- Plusieurs ONG et syndicats défendent les textes européens sur la RSE
165 organisations, dont Oxfam, Bloom, ShareAction, le CAN, ClientEarth, Max Havelaar France et la Confédération européenne des syndicats, ont publié mardi 14 janvier une déclaration pour défendre trois législations européenne adoptées entre 2015 et 2019 : la CSRD sur le reporting de durabilité, la CS3D sur le devoir de vigilance et la taxonomie verte.
Cette déclaration intervient en réponse à l’annonce de la Commission européenne de vouloir apporter des aménagements à ces textes, dans le cadre de la législation « omnibus », programmée pour le 26 février.
Estimant que « le backlash actuel sur le cadre de durabilité de l’UE intervient à un moment où la responsabilité des entreprises est indispensable » et craignant une baisse « de la protection des personnes et de la planète », les organisations demandent à la Commission de soutenir les trois textes.
La veille, une autre déclaration ayant reçu le soutien de plus de 265 organisations a également critiqué l’objectif de la Commission « d’améliorer la compétitivité par la simplification ». Au contraire, les associations et syndicats appellent à « respecter les règles qui protègent la santé, la nature, le climat et la justice sociale, y compris les droits des travailleurs et des syndicats ».
- Le changement climatique pourrait réduire le PIB mondial de 22 % d’ici la fin du siècle, selon une étude
Une étude, publiée en décembre 2024 par le Boston Consulting Group (BCG) en partenariat avec le Forum économique mondial et intitulée « Le coût de l’inaction : un guide du PDG pour naviguer face au risque climatique », revient sur les pertes économiques risquant d' être engendrées par le changement climatique, partage le média Novethic.
Cette étude estime qu’entre 5 et 25 % des bénéfices des entreprises sont menacés par le changement climatique d’ici à 2050.
Dans un scénario à + 3°C de réchauffement de la planète, le PIB mondial pourrait quant à lui perdre jusqu’à 22 % de sa valeur d’ici à 2100, en comparaison à un scénario où des mesures efficaces seraient adoptées pour contrer le dérèglement climatique.
Si 3 % du PIB cumulé était orienté pour financer l’atténuation et l’adaptation au changement climatique, 10 à 15 % des pertes pourraient être évitées, ajoute le rapport.
Élisabeth Crépin-Leblond