Arbitryum, la plateforme qui mesure la liberté dans les Ehpad
Arbitryum, entreprise de l’ESS, propose un outil d’amélioration de la qualité de vie dans les Ehpad qui analyse les libertés des résidents dans leur vie quotidienne.
La notion de liberté a une importance toute particulière chez les personnes âgées. Lors de son doctorat, Sabrina Albayrak a démontré qu’il s’agissait du facteur le plus protecteur d’une qualité de vie positive dans cette population.
En 2018, cette fille d’aide-soignante passe de la théorie à la pratique et cofonde Arbitryum, une entreprise de l’économie sociale et solidaire. « Pour nous, c’était essentiel de faire partie de l’ESS », raconte Sabrina Albayrak. « L’objectif c’est de montrer qu’avec une entreprise sociale on peut avoir un modèle économique qui fonctionne et qui soit équitable ».
Un questionnaire en ligne
Concrètement, en quoi consiste Arbitryum ? Grâce à une plateforme, les établissements accueillant des personnes âgées peuvent réaliser un diagnostic complet sur le respect des droits et des libertés en interne. Les résidents, mais aussi le personnel et les proches des résidents remplissent un questionnaire en ligne sur leurs ressentis. Ces résultats sont alors analysés, grâce à l’outil et présentés à toutes les parties prenantes lors d’une séance plénière.
Quelles sont les actions proposées ?
Ensuite, vient le moment de l’action. Un algorithme va proposer des actions positives à mettre en place en fonction des résultats obtenus mais, aussi des caractéristiques de l’établissement. Par exemple, Arbitryum va proposer la mise en place d’un comité de parole sur les refus de soins, d’un service de covoiturage pour les activités externes ou encore d’outils collaboratifs pour parler de la mort et de l’intimité.
La plateforme développée est ce que l’on appelle une tech for good, une technologie au service du bien. D’ailleurs, pour Sabrina Albayrak, « le numérique est un prétexte pour aller plus vite et pour créer du lien social. Il nous permet de déployer l’outil plus rapidement ».
Des données nationales
L’outil est proposé, pour l’instant, aux établissements et aux groupes d’établissements. Mais selon la cofondatrice, l’intérêt repose également sur l’agrégation de données :
« Plus il y aura d’établissements qui utilisent notre solution, plus on pourra fournir des données au niveau national ou régional. À terme, on pourra, pourquoi pas, inspirer les politiques publiques en matière de libertés ».
Pour l’instant, Arbitryum est utilisé par une soixantaine d’établissements. Mais l’entreprise s’est fixé un objectif : l’utilisation de son outil par 10 % des établissements accueillant des personnes âgées en France.
Théo Nepipvoda