Au Sénat un groupe de suivi transpartisan s’attaque à la désinformation climatique
Des sénateurs de tous bords politiques ont annoncé la création d’un groupe de suivi qui travaillera sur la couverture médiatique des enjeux environnementaux. Chapeautée par l’association Quota Climat, l’initiative a été lancée ce lundi 12 mai au Palais du Luxembourg.

3,7 % pour l’année 2024. C’est la part du temps d’antenne consacré au changement climatique dans les programmes d’information audiovisuels français, selon l’Observatoire des médias sur l’écologie. Cela représente une baisse de 30 % par rapport à l’année 2023. Afin d’améliorer le traitement médiatique des enjeux environnementaux, plusieurs sénateurs ont annoncé la création d’un groupe de suivi transpatisan ce lundi 12 mai.
Le projet, initié par les sénateurs Grégory Blanc (divers gauche), Christine Lavarde (LR) et Simon Uzenat (Parti socialiste), a été lancé avec le soutien de l’association Quota Climat. L’ONG lutte depuis 2022 en faveur d’une information environnementale en quantité suffisante et de meilleure qualité. De fait, le sixième rapport du GIEC insiste sur « le rôle crucial des médias dans la formation des perceptions, de la compréhension et de la volonté du public à agir vis-à-vis du changement climatique ».
Créer un suivi des travaux conduits à l’Assemblée nationale
« En discutant avec Gréogory Blanc, nous avons trouvé important de travailler sur le sujet », explique Eva Morel, secrétaire générale de Quota Climat. Le groupe de suivi a donc pour objectif « de dresser un état des lieux des carences quantitatives et qualitatives observées dans le traitement médiatique des enjeux écologiques en France » et « d’identifier des solutions concrètes d’ordre législatives pour aller de l’avant ». L’enjeu est également de mobiliser les sénateurs autour de cette question, quelle que soit leur appartenance politique.
« Ce groupe transpartisan vise aussi à prendre la suite des travaux conduits à l’Assemblée nationale sur le sujet » , ajoute Eva Morel. Un groupe de députés également transpartisan avait en effet déposé une proposition de loi le 13 novembre dernier en vue d’améliorer le traitement médiatique de ces questions.
Le groupe proposait notamment d’accentuer le rôle du régulateur des médias audiovisuels et numériques (Arcom). Cela en incluant notamment des volutions horaires dédiés aux enjeux environnementaux dans les conventions que les chaînes de télévisions et les radios concluent avec l’autorité publique indépendante.
Favoriser l’efficacité de la navette parlementaire
Contrairement à leurs homologues de l’Assemblée nationale, les locataires du Palais du Luxembourg n’envisagent pas pour l’instant de déposer une proposition de loi. Grégory Blanc souligne que l’objectif de ce groupe de sénateurs consiste à « structurer une réponse parlementaire concrète ». Eva Morel le rejoint sur ce point en notant l’impératif pour les deux chambres d’établir des propositions législatives consensuelles afin que la navette parlementaire se montre efficace.
La création de ce groupe a été annoncée alors que 128 cas de désinformation climatique ont été répertoriés depuis janvier selon une étude de Quota Climat, Data for Good et Science Feedback.
Léanna Voegeli