Born in PPM : un projet photographique pour sensibiliser au changement climatique
Les scientifiques mesurent la concentration du dioxyde de carbone dans l’air en partie par million (PPM). Greta Thunberg précise son PPM sur son profil Twitter. La photographe Mary-Lou Mauricio s’est emparée de cette unité pour sensibiliser au changement climatique. Détails.
Depuis 1850, la concentration de dioxyde de carbone dans l’atmosphère a augmenté de 42 %, selon le CNRS. Une croissance exponentielle qui alerte sur le changement climatique et son origine anthropique. Plusieurs militant.e.s, chercheur.se.s et journalistes, à commencer par la suédoise Greta Thunberg, indiquent sur leur profil de réseaux sociaux la concentration de CO2 de leur naissance. À travers son projet photographique intitulé « Born in… PPM » , Mary-Lou Mauricio utilise ce chiffre marquant pour sensibiliser sur le sujet.
Un projet photographique pour sensibiliser
Le projet « Born in … PPM » naît au moment de la COP 27, en novembre 2022. Mary-Lou Mauricio partage chaque jour des portraits un peu particuliers : les personnes qu’elle photographie ont inscrit sur leur peau le taux de concentration de CO2 de leur naissance, en partie par million. Elle publie leur photo, en noir et blanc, accompagnée un témoignage sur leur rapport au changement climatique.
« Sur le fond, le projet de Mary-Lou est de demander à ceux qui se prêtent à la mise en scène, de décrire leur ressenti et leurs sentiments devant cette « horloge mortifère » du CO2 qui ne cesse de croître, tel un niveau d’eau alors que nous n’avons bientôt plus pied. Mon ressenti, c’est avant tout de la colère devant tant d’inconséquences de la part de ceux qui pourraient agir, si seulement ils étaient plus courageux. »
Fabrice Bonnifet, directeur Développement durable au Groupe Bouygues, sur son compte LinkedIn
La COP 27 s’est achevée, mais l’urgence climatique est toujours là : le projet « Born in … PPM » se poursuit. La photographe engagée réalise le portrait de figures de l’écologie, à l’instar de l’économiste Timothée Parrique et de l’hydrologue Emma Haziza, ou d’anonymes.
La Careteam s’est prêtée au jeu !
Que révèle cette unité de mesure ?
Dans son cinquième rapport, le groupe intergouvernemental d’experts sur le climat (GIEC) estime « probable » que le réchauffement planétaire soit maintenu à 2° au XXIe siècle si la concentration de CO2 dans l’atmosphère ne dépasse pas 450 ppm en 2100. Au-delà de 530 ppm, il est « aussi probable qu’improbable » d’atteindre cet objectif. En 2018, cette concentration s'élevait à 408 ppm, un niveau inégalé depuis plus de 800 000 ans.
La concentration de dioxyde de carbone dans l’atmosphère augmente de façon exponentielle depuis l’époque de la révolution industrielle. En cause ? L’utilisation par les sociétés occidentales d’énergies fossiles, de manière significative, depuis le XIXe siècle. Leur combustion génère des émissions de gaz à effet de serre qui déséquilibrent le cycle du carbone : les écosystèmes ne peuvent plus stocker suffisamment de gaz, l’excédent s’accumule dans l’atmosphère. Si l’augmentation actuelle se poursuivait au même rythme, d’après le Ministère de la Transition écologique, nous dépasserions 450 ppm à partir de 2045.
Célia Szymczak