Aller au contenu principal
Par Carenews INFO - Publié le 21 novembre 2022 - 17:28 - Mise à jour le 21 novembre 2022 - 17:34 - Ecrit par : Lisa Domergue
Recevoir les news Tous les articles de l'acteur

COP 27 : premier pas pour la justice climatique, déception pour la réduction des émissions

Clap de fin pour la COP 27, qui s’est déroulée à Charm el-Cheikh en Égypte. Principale annonce : la création d'un fonds pour les pertes et dommages. Détails.

Crédit photo : iStock.
Crédit photo : iStock.

 

C’est avec 37 heures de retard que la COP 27 s’est achevée, ce dimanche 20 novembre, à Charm el-Cheikh, après plus de deux semaines de négociations. Une conférence pour le climat « décevante » selon Pierre-Jean Clausse, ambassadeur de l’Union européenne pour le climat qui était sur place : « Sur certains sujets, on faisait deux pas en avant, et sur d’autres, deux en arrière. »

Cette 27e conférence a cependant permis une grande avancée saluée par la société civile : la création d’un fonds pour les pertes et dommages.  

La création d’un fonds pour les pertes et les dommages 

La question de la justice climatique, et notamment le financement des impacts directs des changements climatiques dont les pays les plus vulnérables sont les premières victimes, était l’un des enjeux de cette « COP africaine ». Sous l’impulsion de l’Union européenne, de la Belgique et du Danemark, la création d’un fonds pour financer la dette climatique a été actée, clôturant cette conférence. Un « comité de transition », composé de 14 pays du Sud et dix du Nord, sera désigné très prochainement pour dessiner les contours opérationnels de ce fonds d’ici la COP 28. Pour l’heure, une quarantaine de pays se sont déjà engagés à verser près de 340 millions d’euros. 

Ces négociations se sont déroulées dans un contexte de dialogue rompu entre les pays développés et ceux plus vulnérables. En effet, les pays développés s’étaient engagés, dès 2009, à soutenir financièrement les pays les plus exposés aux conséquences du changement climatique à hauteur de 100 milliards de dollars à partir de 2020. En 2021, seulement 83,3 milliards de dollars avaient été versés.

La réduction des émissions carbone passée sous les radars

Un premier pas pour la justice climatique, mais, côté atténuation des émissions de gaz à effet serre, aucune avancée, alors que le Pacte de Glasgow avait donné une année supplémentaire aux pays pour présenter des objectifs plus ambitieux. Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres a d’ailleurs résumé sur Twitter : « Nous devons drastiquement réduire les émissions maintenant – et c’est une question à laquelle cette COP n’a pas répondu. » 

Autre déception : aucun accord sur les énergies fossiles n’a été conclu : « L’Arabie Saoudite poussait, avec sa délégation, pour supprimer tous les passages sur l’énergie – les références aux énergies renouvelables ou à l’arrêt des énergies fossiles – de l’accord final », raconte Pierre-Jean Clausse. Résultat : un communiqué « nuancé ». Un constat que le porte-parole de Greenpeace, Clément Sénéchal, partage sur ses réseaux sociaux : « Aucune avancée sur la sortie des énergies fossiles depuis Glasgow ». En effet, l’accord parle de réduire l’utilisation du charbon et de sortir des subventions inefficaces aux énergies fossiles, sans mentionner le pétrole ni le gaz. 

Les « 1,5 degré » remis en cause ?

Si l’objectif – qui est depuis l’Accord de Paris, la ligne de conduite de la lutte contre les changements climatiques – est bien conservé dans l’accord final, il aurait été éprouvé par des pays comme la Chine ou l’Arabie Saoudite. Ils se concentreraient davantage sur la première partie de l’objectif du traité international : « contenir la hausse des températures bien au-dessous de 2°C », en tentant d’évincer la seconde : « de préférence à 1,5°C par rapport à l’ère industrielle. » Pour rappel, le réchauffement des températures est actuellement à 1,1°C et en tenant compte des engagements actuels des pays, nous allons vers un monde à +2,5°C. 

La COP 27 a essuyé de nombreuses critiques. Parmi elles, la présence de plus de 630 lobbyistes de l’industrie fossile, qui aurait donné lieu « en coulisse, à la conclusion d’une vingtaine de contrats de gaz », selon Le Monde.

 

Lisa Domergue 

Fermer

Cliquez pour vous inscrire à nos Newsletters

La quotidienne
L'hebdo entreprise, fondation, partenaire
L'hebdo association
L'hebdo grand public

Fermer