Aller au contenu principal
Par Carenews INFO - Publié le 2 mai 2023 - 14:03 - Mise à jour le 13 novembre 2023 - 13:51 - Ecrit par : Célia Szymczak
Recevoir les news Tous les articles de l'acteur

CACarbone : un indice qui évalue la performance environnementale des entreprises cotées

Une étude analyse le « CACarbone », un indicateur des émissions de gaz à effet de serre des entreprises françaises du CAC40.

Crédits : iStock.
Crédits : iStock.

 

La performance environnementale devient un impératif de compétitivité pour les entreprises : l’urgence climatique et les demandes des consommateurs s’ajoutent à des exigences réglementaires croissantes. 

 

Le site spécialisé L’Usine à Ges a créé son « CACarbone », un indice destiné à évaluer l’empreinte carbone des entreprises du CAC 40. Avec les étudiants de l’EM Lyon Business School, des experts et journalistes ont analysé les données climatiques publiées par les entreprises françaises ayant les capitalisations boursières les plus élevées. 

 

Des entreprises performantes

 

À première vue, ces entreprises se révèlent performantes sur le plan environnemental. En effet, l’étude constate que leurs émissions ont été stabilisées ou réduites. Le « CACarbone » augmente de 79 % entre 2017 et 2021, ce qui signifie que pour les mêmes émissions, elles produisent plus de biens et services sur cette période. 

 

Pour arriver à ce résultat, le chiffre d’affaires des entreprises est rapporté aux émissions de gaz à effet de serre des trois scopes, sauf pour les banques. Dans leur cas, seules les émissions de scope 1 et 2 sont comptabilisées. Pour les autres entreprises, les émissions indirectes réalisées sur leur chaîne de valeur sont prises en compte en plus de celles générées par leur activité et leur consommation d’énergie. 

 

Les auteurs de l’étude observent que « Globalement, les grandes entreprises font mieux que le pays. En appliquant la méthode d’évaluation du CACarbone à l’économie française (émissions annuelles/PIB), on voit que la performance carbone française a progressé de +20 % en cinq ans, soit +4 % par an. » Ils expliquent notamment cette performance des entreprises par les contraintes réglementaires européennes qui les touchent, dont le marché des quotas d’émissions, dit « marché carbone. »

 

Différences sectorielles

 

C’est le secteur des services, représenté par huit entreprises, qui contribue le plus fortement à l’augmentation du CACarbone. Le facteur de Cap Gemini « bondit de 1 076 % en cinq ans », tandis que celui d’Unibail Rodamco-Westfield (centres commerciaux), deuxième entreprise la plus performante du secteur, s’accroît de 405 %. 

 

Avec 17 entreprises dans le CAC 40, l’industrie constitue le secteur le plus émetteur, avec 32,5 % des émissions. Mais c’est aussi le deuxième secteur dont le CACarbone est le plus élevé. Il progresse de 102 % en quatre ans. En cause : la performance du meilleur élève des 40 entreprises, Dassault Systèmes, dont le CACarbone augmente de 1 122 %. Il est suivi par Schneider Electric, dont l’indice croît de 177 % et STMicroelectronics avec une augmentation de 118 % 

 

L’agroalimentaire et le luxe sont les secteurs les plus à la traîne. Danone et Pernod-Ricard, pour l’agro-alimentaire, « affichent une performance commune de +38 %. » Le CACarbone des cinq entreprises du luxe ne progresse quant à lui que de 11 %. Pourtant, elles représentent 25,9 % des émissions. 

 

De sérieuses limites

 

Ces résultats encourageants présentent des limites que soulignent les auteurs. D’abord, le CACarbone de six entreprises diminue : cela signifie que leurs émissions ont augmenté. Il s’agit d’Hermès International, Téléperformance, Vivendi, Air Liquide, Bouygues et Thalès

 

Par ailleurs, des facteurs méthodologiques jouent sur les résultats. En effet, « Les performances des entreprises restent trop souvent tributaires de l’évolution du périmètre, de leur chiffre d’affaires, de la prise en compte ou non du Scope 3 dans leur reporting. » 

 

Enfin, il n’existe pas de « décrochage structurel et irrépressible entre l’activité économique et la baisse d’émissions. » L’étude rappelle que le découplage observé est relatif ». En ce sens, il « n’influe pas forcément sur le seul indicateur qui compte : la baisse des émissions en valeur absolue. » 

 

Célia Szymczak 

 

Fermer

Cliquez pour vous inscrire à nos Newsletters

La quotidienne
L'hebdo entreprise, fondation, partenaire
L'hebdo association
L'hebdo grand public

Fermer