Greenwashing : l’Union européenne veut interdire les formulations trompeuses sur les étiquettes
La Commission européenne a dévoilé un projet de directive. En ligne de mire : les formules trompeuses autour de l’environnement.
Neutre en carbone, pas d’impact sur la nature… La Commission européenne a présenté mercredi un projet de directive pour éliminer le greenwashing sur les étiquettes et publicités. Elle interdirait l’utilisation de formules fausses destinées à tromper le consommateur, car basées sur des faits infondés.
L’exécutif européen affirme dans le projet du texte : « Les consommateurs manquent d'informations fiables, ils sont confrontés à des pratiques commerciales trompeuses et au manque de transparence et de crédibilité des labels environnementaux ».
Une nécessité de méthodologie
Dès lors, le projet demande aux États de « veiller à ce que les allégations environnementales concernant des produits et entreprises soient justifiées sur la base d'une méthodologie » fondée « sur des preuves scientifiques reconnues », identifiant aussi les impacts environnementaux négatifs, et tenant globalement compte du « cycle de vie ». Il faudrait que les informations scientifiques soient accessibles par QR code ou via un site internet.
Pareil pour les labels verts et plus généralement les certifications environnementales. Les mêmes critères s’appliqueront avec également des règles de transparence, d’indépendance et de supervision. Les allégations devront être contrôlées par des vérificateurs indépendants accrédités. Des sanctions pourront s’appliquer en cas d’infraction aux États qui sont tenus de faire respecter ces contrôles.
Quel est l’avis des spécialistes sur cette directive ?
Pour Dimitri Vergne, du Bureau européen des unions de consommateurs interrogé par l’AFP :
Les consommateurs ne font pas confiance aux revendications environnementales, qu'ils ne comprennent pas », la proposition de Bruxelles « pourra les conduire à des modes d'achats plus durables ».
Il se dit cependant inquiet qu’aucune méthode de référence ne soit imposée pour mesurer l’empreinte environnementale des produits. Les entreprises disposeraient ainsi d’une marge de manœuvre importante.
La rédaction