Camaïeu : un rachat pour en faire une référence de la mode responsable ?
La marque Camaïeu, aujourd’hui placée en liquidation judiciaire, pourrait devenir une marque responsable dont la production se situerait exclusivement sur le territoire français.
Et si Camaïeu renaissait de ses cendres pour devenir… une référence de la mode responsable ? C’est le pari annoncé sur LinkedIn par deux entrepreneurs du textile, aujourd'hui propriétaires des Manufactures de Layette. Karine Renouil-Tiberghien et Arnaud de Belabre souhaitent reprendre la marque qui a mis les clés sous la porte en octobre, actuellement placée en liquidation judiciaire.
Un nouveau modèle de consommation
L’objectif ? « Proposer un nouveau modèle de consommation », explique Karine Renouil-Tiberghien. En opposition aux logiques de la fast-fashion, l’idée est de « proposer des collections issues de la fabrication française ». Au départ, la marque permettrait la vente des mailles françaises déjà fabriquées par les Manufactures de Layette à Pau et Roanne.
Ensuite, le duo d’entrepreneurs espère proposer à la vente des produits d’autres marques Made in France. « Aujourd’hui, on peut trouver des jeans et des t-shirts fabriqués en France », explique l’entrepreneure. La marque Camaïeu mettrait donc un coup de projecteur sur cette mode hexagonale.
Un retour aux sources de Camaïeu
Virage à 360 degrés par rapport au modèle de Camaïeu tourné vers la fast-fashion à bas-coût. Les entrepreneurs estiment qu’il s’agirait en réalité d’un retour aux sources : « On retrouverait ce qu’il se passait au début de Camaïeu, avec du sourcing local et de l’approvisionnement effectué selon les ventes », détaille Karine Renouil-Tiberghien.
Le modèle proposé se veut en phase avec les attentes des Français. Selon un rapport du cabinet Kéa de 2020, 47 % des Français sont prêts à payer plus cher un produit similaire, mais d’une entreprise qui s’engage.
D’autres potentiels acheteurs
Pour l’instant, aucune certitude pour les deux entrepreneurs puisque la marque Camaïeu sera mise aux enchères le 7 décembre. Le duo devra se mesurer à d’autres potentiels acheteurs, plus puissants et sûrement plus offrants.
La partie est-elle perdue pour autant ? Plus depuis quelques jours estime Karine Renouil-Tiberghien. « Nous avions très peu de chances de réussite la semaine dernière. Mais il y a eu du changement puisque le post publié sur LinkedIn a été vu plus de deux millions de fois ». En effet, le duo compte désormais sur l’engagement collectif : une cagnotte devrait être mise en place assez rapidement. Par ailleurs, les entrepreneurs ont déjà reçu plusieurs propositions d’aides.
Théo Nepipvoda
