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Par Carenews INFO - Publié le 9 septembre 2021 - 14:00 - Mise à jour le 9 septembre 2021 - 14:00 - Ecrit par : Lisa Domergue
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Cécile Duflot : « Il ne faut pas qu’il y ait un petit pré carré exemplaire, ces règles doivent devenir les mêmes pour tous les organismes financiers »

Présente aux Universités d’été de l’économie de demain, la directrice générale d’Oxfam France Cécile Duflot a répondu à nos questions.

Cécile Duflot était présente aux Universités d'été de l'économie de demain. Crédit photo : Carenews.
Cécile Duflot était présente aux Universités d'été de l'économie de demain. Crédit photo : Carenews.
  • Quelle est la position d’Oxfam France sur la finance responsable ? 

La finance responsable est évidemment extrêmement utile et absolument nécessaire, mais c’est l’ensemble de la finance qui doit devenir responsable. L’irresponsabilité de la finance, avec, par exemple, des banques françaises qui émettent huit fois plus de gaz à effet de serre que l’ensemble de la France, n’est pas admissible. Il ne faut pas qu’il y ait un petit pré carré exemplaire, ces règles doivent devenir les mêmes pour tous et pour tous les organismes financiers. 

Pour nous, c’est quelque chose d’essentiel d’agir à la source de ce qui continue à provoquer des changements climatiques. On sait que la finance est un endroit absolument stratégique.

 

  • La prise de conscience des établissements financiers passera-t-elle par la réglementation ?

La prise de conscience et les mesures mises en place sont trop lentes par rapport à ce que nous dit le GIEC et à la réalité des dérèglements climatiques. Les banques françaises investissent encore 100 milliards d’euros dans des énergies fossiles. Ce n’est pas acceptable, car nous n’avons pas besoin du pétrole et du gaz de schiste pour faire la transition, au contraire, c’est ce qui nous maintient dans une économie intoxiquée. Il faut donc absolument sortir de ce modèle-là. Pour cela, il faut que la pression réglementaire soit claire.


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Réglementer ce secteur d’activité nous semble donc normal. Il est, par exemple, interdit de vendre du poison, c’est très simple. Alors pourquoi les banques pourraient-elles continuer, avec notre argent, de produire du poison puisque dégrader le climat aujourd’hui c’est risquer l’avenir des générations qui sont déjà nées ?

On a la capacité de réglementer. Les réglementations prudentielles, financières après la crise de 2008 ont été très importantes dans ce secteur. Il faut absolument qu’il y ait des réglementations extra-financières de même nature. On pourrait par exemple imaginer une loi qui interdirait d’investir dans les énergies fossiles. Le ministre de l'Économie, des Finances et de la Relance Bruno Le Maire l’avait annoncé : si toutes les entreprises ne le faisaient pas d’elles même, il passerait par la loi. Elles ne l’ont pas fait, mais il n’est pas passé par la loi. 

 

  • Quelles relations Oxfam entretient-elle avec les entreprises et notamment celles du secteur financier ? 

Ce qui est intéressant, c’est de voir que des ONG comme Oxfam sont venues sur le terrain de la finance, un secteur où l’on pouvait avoir le sentiment que c’était compliqué, réservé à des spécialistes. C’est pourtant dans la finance que les choses se jouent. 

Oxfam est une organisation indépendante. On est financé en grande partie par des donateurs privés. On a aucun problème pour dialoguer avec aucune entreprise. Je pense qu’on est utile aux entreprises parce qu’on les challenge et qu’on est crédible. Le niveau d’expertise est peu contesté. Cela nous permet d’avoir un dialogue de haut niveau qui fait bouger les choses. 


>> Découvrez le parcours de Cécile Duflot


 

Propos recueillis par Lisa Domergue 

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