Comment les entreprises prennent-elles en compte les troubles psychiques ?
Les entreprises commencent à prendre en compte les maladies psychiques dans leurs managements, conscientes du caractère impératif de ce cheminement, mais également des avantages pour elles.
Bâtir une entreprise inclusive implique la prise en compte de tous les handicaps, même invisibles. Ainsi, les entreprises doivent inévitablement se pencher sur les maladies psychiques. L’enjeu est de taille puisqu'elles concerneraient entre un Français sur quatre et sur cinq.
Des troubles stigmatisants
Sophie Hennekam, professeure à Audencia, experte en comportement organisationnel, estime que ces handicaps peuvent avoir un caractère stigmatisant au sein de l’entreprise : « Ces maladies sont perçues comme contrôlables par les autres personnes de l’entreprise. Les malades peuvent s’entendre dire qu’ils n’ont qu'à être plus forts s’ils veulent aller mieux. »
Il existe une variété de troubles psychiques : dépression, bipolarité, phobies, pensées suicidaires ou même schizophrénie. Chacun de ces troubles s’est vu accoler des clichés notamment sur la façon de travailler. Cependant, tous se rejoignent sur un cliché commun : l’instabilité au quotidien.
Bien sûr, ces troubles peuvent poser problème s’ils sont insuffisamment pris en compte : « Cela peut engendrer des coûts s’ils sont mal gérés en favorisant l’absentéisme et en abaissant la productivité », alerte Sophie Hennekam. « Si on essaye de mettre les personnes atteintes dans un moule, cela ne fonctionne pas. »
Les avantages pour les entreprises
À l’inverse, de tels profils peuvent devenir de véritables atouts pour l’entreprise. « Certaines personnes atteintes de troubles psychiques ont des qualités que d’autres n'ont pas, comme la précision ou la capacité à se concentrer très longtemps », note Sophie Hennekam.
Mais que faire pour créer un environnement de travail agréable pour ces personnes ? Aménagement des bureaux, adaptation des horaires, suivi par des psychologues… « Pour ces aménagements, le coût se situe en dessous de 100 euros. C’est très peu coûteux, mais très efficace », estime Sophie Hennekam. Ces évolutions peuvent d’ailleurs profiter à tout le monde, au-delà des personnes atteintes de troubles psychiques. La mise en place du sport au travail ou le droit au télétravail peuvent aider l’ensemble des salariés.
Mettre en place une relation de confiance
Autre élément important à instiguer dans l’entreprise : la transparence et la capacité à parler de ses problèmes. Selon une étude réalisée par Capterra, 51 % des employés voudraient partager leur situation auprès d’une personne de l’entreprise dans le cas où leur santé mentale se dégraderait. Près d’une personne interrogée sur dix a déjà évoqué un tel sujet à sa direction. Parmi elles, 75 % ont indiqué avoir bénéficié d’une réponse adaptée. Les chiffres sont donc plutôt encourageants.
L’entreprise, si elle est la clé pour l’inclusion, peut aussi être la cause des pathologies. Stress, bore-out, anxiété… Le cadre professionnel peut avoir un effet sur la santé mentale des salariés. Dans ces cas-là, le questionnement à propos du management et de la culture d’entreprise est une étape essentielle pour parvenir à un état apaisé.
Des outils numériques pour suivre la santé mentale
Pour éviter de telles situations de troubles, l’utilisation d’outils numériques pour suivre la santé mentale de ses équipes est envisageable. Moka.care, par exemple, propose une application qui permet aux salariés de réserver une session avec un psychologue ou un coach.
Teale, de son côté, propose via une application d'effectuer un bilan de son état de santé mentale. Il est ensuite possible de suivre une thérapie digitale ou de rencontrer un thérapeute.
Théo Nepipvoda
