COP 15 Biodiversité : les enjeux de la conférence

L’enjeu est important. « Arrêter et inverser » la perte de biodiversité que connaît la planète, et cela d’ici 2030. À l’horizon 2050, l’objectif est de « vivre en harmonie avec la nature ». Il faut dire que plus d’un millon d’espèces serait menacé et 75 % des existantes seraient altérées par l’activité humaine.

La 15e Conférence des Nations unies sur la biodiversité (COP 15) s’ouvre mercredi 7 décembre à Montréal. Elle se déroulera jusqu’au 19 décembre et accueillera des négociateurs de 196 pays. L’objectif : que les États participants s’entendent sur un document entérinant un cadre mondial permettant de s’engager sur des mesures pour la biodiversité. Pour l’instant, de nombreux points restent encore à être négociés. Le document est construit autour de 22 cibles à atteindre à cet horizon.

Étendre les aires protégées

L’une des mesures emblématiques du texte : la protection de 30 % des terres et des mers, contre respectivement 17 et 10 % aujourd’hui, grâce à la formation d'aires protégées. Un enjeu important puisque les données scientifiques, notamment de l’IPBES, le GIEC de la biodiversité, montrent l’intérêt que représente une telle mesure. Des experts estiment en revanche qu'une telle mesure est contre-productive car cela revient à oublier les 70 % restants. L’Union européenne viendra en appui de cette mesure lors de la conférence.

Dans ce cadre global de l’accord, est également prévu, pour l’instant, la restauration de 20 % des espèces dégradées.

Solidarité envers les pays pauvres

Autre mesure cruciale en matière de biodiversité : l’accroissement des flux de solidarité entre les pays riches et les pays pauvres. Aujourd’hui, peu de financements vont vers ces pays alors qu’ils accueillent l’essentiel de la biodiversité de la planète. Un groupe de pays du Sud, d'Afrique, Asie et Amérique du sud, demande une enveloppe de 100 milliards d'euros par an, sous forme de fonds. Ils demandent à ce qu'il atteigne 700 milliards par an d'ici à 2030.

Interdit les subventions nocives pour la biodiversité

Et si on interdisait les subventions publiques pour les produits nocifs pour la biodiversité ? Les discussions s’annoncent houleuses à Montréal. L'arrêt du financement de ces solutions ? Une baisse drastique ? Aujourd’hui, les subventions nuisibles destinées à l’agriculture sont estimées entre 140 et 510 milliards de dollars selon le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE). Pour l’énergie, elles s’élèvent entre 340 et 530 milliards de dollars. L’instance onusienne considère qu’il s’agit d’un des principaux enjeux. Une telle mesure viendrait remettre en question de nombreuses politiques de subventions d’États.

Théo Nepipvoda