Coupe du monde : 5 initiatives qui prouvent que le football peut être écolo
J-2 avant le lancement de la Coupe du monde de football du Qatar. Entre désastre environnemental et non-respect des droits de l’Homme… l’événement sportif est au coeur des polémiques. Pourtant, certains acteurs du football sont engagés pour que ce sport devienne plus écologique.
Plus que deux jours avant le lancement de la très controversée Coupe du monde 2022 qui se déroule au Qatar. « Coupe du monde du greenwashing », « catastrophe écologique », « mondial de la honte »… les qualificatifs ne manquent pas pour décrire ce rendez-vous sportif… loin d’être à la hauteur des enjeux écologiques. Pour cause, plus de 3,5 millions de tonnes de CO2 seront émises durant cette 22e Coupe du monde, selon un rapport de la FIFA, contre un peu plus de deux millions pour celle de 2018 qui s’est déroulée en Russie.
L’impact écologique du football s’étudie cependant à deux échelles. Le sport au ballon rond compte également de nombreux clubs de football amateurs réunissant plus de deux millions de licenciés.
Le football, un sport anti-écologique ?
Les Français considèrent-ils le football comme un sport écologique ? Ce fut l’objet de la consultation nationale « Football et écologie », lancée par l’association Football Écologie France en 2020 – la deuxième consultation de 2022 vient d’être lancée. Près de deux répondants sur trois considèrent que le football n’est pas écologique ! Ils semblent cependant faire une différence entre le milieu professionnel et amateur : 68 % ont une bonne image du football amateur contre 28 % pour le football professionnel. Comment changer leur image ? Pour 80 %, il faudrait qu’il se tourne vers la durabilité !
Qu’en est-il de l’engagement environnemental de ce sport ? « Qu’il soit amateur ou professionnel, le football a entre dix et quinze ans de retard sur la RSE et notamment sur la partie environnementale », constate Antoine Miche, président de Football Écologie France, une association qui accompagne les acteurs du football dans leur transition écologique et sociale. Il observe néanmoins une véritable prise de conscience depuis deux ou trois ans, notamment dans les clubs de football amateur, « plus proche de ses deux millions de citoyens licenciés et de leurs parents ».
Des outils pour sensibiliser les joueurs et les supporters
En effet, pour le président de l’association, les joueurs professionnels sont déconnectés de la réalité climatique :
On dit que les députés et sénateurs ne savent rien sur le sujet de la transition écologique et qu’il faut les former, mais je pense que les joueurs de football professionnels sont encore beaucoup plus loin de connaitre ce sujet-là. Cette déconnexion, ou en tout cas ce manque de connaissances et de formations, est très criante.
Pour former et sensibiliser les joueurs de foot, qu’ils soient du dimanche ou professionnels, Football Écologie France a créé une Fresque Écologique du Football, inspirée de la Fresque du Climat. Le concept ? Deux heures pour mieux comprendre l’impact écologique du football ! Des clubs professionnels tels que les Girondins de Bordeaux, le Grenoble Foot 38 ou encore le TFC ont pu en bénéficier !
L’association pour la transition écologique du football a également développé des outils pour les amateurs comme le Passeport d’éco-supporters, un livret pédagogique pour les 10-17 ans. Elle propose également aux clubs volontaires un diagnostic écologique pour évaluer leur impact selon sept thématiques.
Des chartes pour un football écoresponsable
Plutôt en retard sur la question environnementale, le milieu du football professionnel tente tout de même de montrer patte blanche. En 2017, le ministère des Sports, avec le soutien de WWF, a publié une Charte des 15 engagements écoresponsables, dont la Fédération Française de Football est signataire. Des engagements « très ambitieux », précise Antoine Miche, comme celui d’atteindre 90 % des déplacements en mobilité durable d’ici 2025. Adieu les jets privés et bonjour les trajets en char à voile ! « On s’aperçoit que la charte est compliquée à satisfaire. Les clubs signataires ont peut-être sous-estimé les moyens à mettre en place pour atteindre les objectifs. » Aussi, et comme toutes les chartes, la question de la traçabilité et du contrôle est au cœur de la crédibilité de ces engagements.
Le football amateur a également sa charte, ou en tout cas, son guide : « Mon club de football écoresponsable », publié par la FFF et sa fondation, la Fondaction du Football.
Un label pour certifier les engagements des clubs
Comme beaucoup de secteurs, le milieu sportif a son « label vert », permettant d’afficher son engagement environnemental. Développé par Fair Play For Planet, le Label FPFP peut être attribué aux clubs sportifs, aux sites ainsi qu’aux événements sportifs. Les clubs sont ainsi évalués selon 18 catégories et 350 critères. Des clubs de football, dont l’Olympique Lyonnais ou encore le Racing Club de Strasbourg, sont labellisés !
Lisa Domergue