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Par Carenews INFO - Publié le 11 mai 2021 - 12:00 - Mise à jour le 12 mai 2021 - 15:35 - Ecrit par : Christina Diego
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Covid-19 : la vie des jeunes filles dégradée partout dans le monde

L'ONG Plan International publie les résultats d’une grande enquête mondiale sur la vie des jeunes femmes à l’heure du Covid. Anxiétés, violences de genre... leurs témoignages démontrent un impact délétère sur leur quotidien.

L'ONG Plan dévoile une enquête mondiale sur la vie des jeunes femmes à l’heure du Covid. Crédit : ©Plan International
L'ONG Plan dévoile une enquête mondiale sur la vie des jeunes femmes à l’heure du Covid. Crédit : ©Plan International

 

« 20 millions de filles supplémentaires en âge de fréquenter l'enseignement secondaire pourraient être déscolarisées à la fin de la crise », décrit le rapport de l’ONG Plan International, qui œuvre pour l’égalité entre les filles et les garçons et la défense des droits des enfants. 

L’ONG Plan International a publié la deuxième partie de sa grande enquête mondiale, Des vies qui s’arrêtent : les voix des filles et des jeunes femmes sur l’impact de la Covid-19. Des témoignages recueillis auprès de 71 adolescentes et jeunes femmes, âgées de 15 à 24 ans, originaires de 14 pays, comme l’Inde, les États-Unis, d'Équateur, d'Égypte, du Mozambique ou de France, etc. 

Les jeunes femmes et les filles, encore plus vulnérables, connaissent une régression dans leur vie quotidienne depuis le début de la pandémie de Covid-19, et ce, aux quatre coins de la planète.

 

Quels impacts du covid sur les jeunes filles ? 

 

Impacts du covid sur la vie des filles. Crédits : Plan International

 

 

L’organisation humanitaire a, cette fois-ci, tenu à écouter la voix des filles et jeunes femmes du monde entier. La pandémie affecte tous les aspects de leur vie : éducation, leur santé et celle de leur entourage, les revenus de leur famille et l’incertitude quant à leur avenir.

L’un des principaux résultats est la grande majorité des jeunes filles (95 %) ayant déclaré se sentir affectées par la pandémie de Covid- 19, au moins psychologiquement. La pandémie a bouleversé leur vie quotidienne, et en premier lieu, leur accès à l’éducation. La moitié d'entre elles se disent inquiètes et ne savent pas si elles pourront reprendre une scolarité normale. Autre constat alarmant, près de 1/3 des jeunes femmes interrogées sont sans emploi et leur famille sans aucun revenu. « Toute ma famille a perdu son emploi pendant la pandémie [...] Pendant un certain temps, j’ai pu subvenir un peu aux besoins de ma famille, parce que je travaillais 2 jours par semaine et gagnais un tout petit peu d’argent », a expliqué Gaby, 17 ans, en Équateur à Plan International.

 

Des jeunes filles temoignent   

 

« Je sais que ça a été une année horrible pour ma santé mentale. Ça n’a fait que se dégrader », a déclaré Clara, lycéenne américaine de 16 ans. Près de 88% des filles et des jeunes femmes interrogées ont répondu souffrir d'anxiété en raison de la pandémie.

L’ONG fait part également d'une aggravation de la situation des filles. « 15 millions de cas supplémentaires de violences de genre sont anticipés pour chaque trimestre de confinement hors de l'école », lit-on dans le rapport. 

« Quand j’allais à l’école, j’apprenais et j’étais active. Tout ce que nous faisons à présent ce sont les tâches ménagères à la maison, donc notre état psychologique est affecté », a confié Tdesey, Éthiopienne de 16 ans.

« Le plus dur a été de travailler seul·e·s... Il faut améliorer la situation, je pense qu’ils ont vraiment besoin de plus de personnel... Ils [les professeurs] ne sont joignables que de 13h30 à 15h... Il faut qu’ils s’adaptent à la situation », a décrit Seny étudiante française de 19 ans.

 

 

Crédit : Plan International

 

Des confinements qui pèsent sur la santé mentale

La peur liée à la maladie, les craintes d’être contaminées, l’isolement des confinements, une actualité lourde liée à la crise sanitaire n’ont eu que de faire angoisser encore plus les jeunes filles. Celles qui sont retournées en classe ont malgré tout gardé cette anxiété latente. En clair, 9 filles et jeunes femmes sur 10 ont déclaré ressentir une forte anxiété depuis le début de la pandémie, en particulier lors des confinements très éprouvants psychologiquement.

« Depuis le début de la pandémie de Covid-19, je ressens de l’anxiété, de l’angoisse et de la peur, notamment de transmettre le virus », a expliqué Avani, élève indienne de 18 ans.

« L’aspect négatif, c’est l’ambiance anxiogène, tout le monde a peur, [...] cela complique le fait de se retrouver ensemble », a confié Marie, lycéenne française de 17 ans, sur son retour en classe.

 

hausse des violences sexuelles et des inégalités de genre

 

Autres conséquences délétères sur les filles et les adolescentes, l’ONG estime à 15 millions de cas supplémentaires de violences de genre pour chaque trimestre de confinement hors de l’école (ONU). Les jeunes filles n’ont de cesse d'espérer revenir à l’école le plus vite possible pour être protégées des mariages forcés, d’abus sexuels, de violences de guerre et de grossesses précoces. 

« Pendant cette période, certaines filles seront soumises à des mariages d’enfants, d’autres vont tomber enceintes. [...] Pour les parents, avoir une fille à la maison, c’est un poids. Pour s’en débarrasser, ils la confient à un homme », a expliqué Xiluva, lycéenne de 17 ans au Mozambique à l'ONG.

 

Croire encore en ses rêves 

 

Malgré tout, les jeunes filles sont restées très positives et résilientes pour leur avenir. Elles s'accrochent à leurs rêves et se disent renforcées par cette crise qui leur a beaucoup appris sur elles-mêmes. 

« L’apprentissage a été perturbé par la Covid-19. La plupart de mes amies qui ont arrêté l’école me disent de faire de même, mais je suis déterminée à continuer afin d’avoir une vie meilleure à l’avenir », a affirmé Audre, 16 ans en Zambie.

« Avec le virus, des événements sont souvent annulés, mais de nouveaux apparaissent. J’ai pu coder énormément. Et honnêtement, la pandémie m’a fait réaliser à quel point j’aimais le secteur des technologies », a raconté Sara, lycéenne américaine de 15 ans.

 

Source :

L'ONG Plan International a mené une enquête auprès de 7 000 participantes originaires de 14 pays : Australie, Brésil, Équateur, Égypte, Éthiopie, France, Ghana, Inde, Mozambique, Nicaragua, Espagne, États-Unis, Vietnam et Zambie.

 

202 entretiens approfondis d’une heure au moins, par téléphone et par visioconférence, ont été menés lors de 3 cycles (juillet-août 2020, octobre 2020, décembre-janvier 2021) auprès de 70 filles et femmes âgées de 15 à 24 ans, originaires de ces pays.

 

 

Christina Diego 

 

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