Critères ESG : Où en sont les entreprises du CAC 40 ?
Le Forum pour l’Investissement Responsable (FIR) a publié la deuxième édition de son rapport sur les critères ESG des entreprises du CAC 40. S’appuyant sur des réponses écrites, le rapport nous apprend notamment que la note moyenne des entreprises a progressé.
Alors que la secrétaire d’État à l’Économie sociale, solidaire et responsable Olivia Grégoire a lancé, en mai dernier, la plateforme Impact pour permettre aux entreprises de rendre publiques leurs performances environnementales, sociales et de gouvernance (ESG), quels sont les engagements pris par les entreprises cotées en la matière ?
Le Forum pour l’Investissement Responsable (FIR) a ainsi souhaité, pour la deuxième année consécutive, questionner les entreprises cotées en bourse sur leurs engagements. Le rapport « Le CAC 40 est-il responsable ? » s’appuie sur une campagne de questions-réponses écrites menée en 2021 auprès des entreprises du CAC 40. Les réponses donnent lieu à une note moyenne allant de un à trois.
- Les critères environnementaux : La répartition des dépenses en capital (1), l’impact de la perte de la biodiversité sur les revenus (2), la gestion de la raréfaction et de l’approvisionnement des ressources (3).
- Les critères sociaux : Solidarité entre acteurs économiques (4), impacts sociaux du télétravail (5), salaires décents (6), critères ESG dans l’intéressement (7), labellisation de l’épargne solidaire (8).
- Les critères de gouvernance : Reporting fiscal (9), ratio d’équité (10), égalité femmes-hommes (11), lobbying responsable (12), implication des partenaires sociaux (13).
Les critères sociaux : parents pauvres des engagements ?
Le FIR constate en premier lieu une progression globale de la note moyenne des entreprises, passant de 1,04 en 2020 à 1,26 en 2021. Pas moins de 29 entreprises ont ainsi vu leur note augmenter et EssilorLuxottica, Kering et Veolia enregistrent les plus fortes progressions. Côté classement, Orange est en pole position avec une note de 2/3. Elle a d’ailleurs obtenu la note maximale aux questions sur la gestion des ressources, la labellisation de l’épargne salariale, l’égalité femmes-hommes et le lobbying responsable. L’entreprise qui était en deuxième position en 2020 est suivie de BNP Paribas, Michelin et TotalEnergie qui ont obtenu la note de 1,92/3.
Le FIR remarque que les entreprises dont le siège social n’est pas basé en France, comme ArcelorMittal, Airbus ou encore STMMicroelectronics « continuent toutefois de répondre globalement de façon moins satisfaisante que la moyenne des autres entreprises ».
Autre constat, si les questions 3, 4 et 11 remportent une majorité de réponses satisfaisantes, l’étude démontre que la question des salaires décents (6) est la moins prise en compte par les entreprises.
« La porte ouverte à une forme de greenwashing »
Il est important de noter que cette étude est basée sur des réponses écrites, comme en avertit le FIR :
L’analyse a été menée sur la base des réponses des 40 entreprises, de leur précision et ne préjuge pas de la qualité de l’ensemble de la politique existante sur le sujet. De fait, cela peut laisser la porte ouverte à une forme de greenwashing que les parties prenantes seront à même d’identifier à la lecture des réponses intégrales en annexe.
On peut par exemple s’étonner de TotalEnergies qui obtient la note maximale à la question trois sur la gestion de la raréfaction et de l’approvisionnement des ressources alors qu’un rapport d’Oxfam démontrait que le géant pétrolier continue de miser sur les énergies fossiles. Même constat pour BNP Paribas qui obtient à cette même question la note de 2/3. Elle se voit pourtant épinglée par un autre rapport d’Oxfam qui dénonçait que les quatre plus grandes banques françaises, dont BNP Paribas, continuaient de soutenir de nouveaux projets de pétrole et de gaz. Les résultats de ce rapport sont donc à prendre avec précautions.
Lisa Domergue