Crowdfunding : la semaine de Convivència, un festival dédié aux musiques du monde et à la transition écologique

Convivència : ce terme d’origine occitane et espagnole n’a pas de traduction littérale, mais renvoie à la connivence et à la convivialité. Deux termes qui caractérisent l’esprit du festival, selon Catherine Le Guellaut, cofondatrice de l’association organisatrice. 

Pour la 21e fois cette année, des spectateur.rice.s pourront écouter gratuitement des musiques du monde pendant une semaine à Arles. Les organisateur.rice.s nourrissent deux ambitions : favoriser l’accès de tous et toutes à la culture et sensibiliser aux enjeux climatiques et à la transition écologique. 

Promouvoir la création musicale régionale

Catherine Le Guellaut et Jean Colomina étaient des disquaires indépendants à Arles. Ils racontent les événements qu’ils organisaient dans leur magasin pour « faire la promotion de la création musicale régionale », comme des mini-concerts de rue. Autour de ces moments festifs « s’est cristallisé un groupe de clients fidèles qui sont devenus des amis fidèles : le groupe associatif s’est constitué ». Ses membres conçoivent une première édition du festival en 2001, « de bric et de broc ». 

Au fil des éditions, « l’aventure a grandi ». Aujourd’hui, pendant une semaine en juillet, le festival célèbre les musiques du monde et des artistes locaux. 

Un engagement écologique important

Le festival associe musique et écologie. Pourquoi ce choix ? « On a toujours eu ces valeurs ancrées en nous », estime Catherine Le Guellaut. L’association rédige « une charte d’engagement écoresponsable et écocitoyen » en 2016, qui l’engage par exemple à limiter les déchets, favoriser la mobilité douce ou à protéger la biodiversité. Selon ses statuts, elle œuvre pour « Le développement, l'organisation, la promotion d'activités culturelles et artistiques, écoresponsables, citoyennes et solidaires ». 

Lorsque les spectateur.rice.s viennent pour les concerts, ils « passent par le marché local » proposant des produits issus de l’agriculture biologique ou d’exploitations en conversion et entièrement traçables. Ils peuvent également assister à des conférences, table-rondes et ateliers pratiques relatifs à l’écologie. Lors des éditions précédentes, entre autres, les visiteur.se.s ont pu participer à des ateliers de réparation et d’équipement des vélos ou écouter des discussions relatives à l’autonomie alimentaire du territoire. L’année dernière, des acteurs de la seconde main dont Emmaüs et La Ressourcerie proposaient une sélection de vêtements le temps d’une journée. 

Favoriser l’accès de tous.tes à la culture

La gratuité, aux yeux des organisateur.rice.s, s’avère « fondamentale pour permettre l’accès à la culture pour tous ». Catherine Le Guellaut précise qu’un « certain nombre de spectateurs ont vu leur premier musicien sur scène dans le cadre de Convivència ». Une des journées du festival se déroule notamment dans un quartier populaire d’Arles. L’association peut compter sur une soixantaine de bénévoles qui se réunissent « régulièrement tout au long de l’année » pour organiser le festival. 

Pour financer le festival et rémunérer les artistes et technicien.ne.s, elle en appelle donc en partie à la générosité du public sur la plateforme de crowdfunding Zeste. Ces dons représentent 34,2 % des financements. Un moyen d’assurer « la pérennité du festival sur plusieurs années ». 

Célia Szymczak