CSRD : la communication responsable est un enjeu « d’attractivité » pour les entreprises soutient Olivia Grégoire au Forum de Giverny
Greenwashing, deep fake, fake news… Face aux grands défis de la communication responsable, les solutions sont « l’information », « les chiffres » et les « preuves », a déclaré la ministre déléguée chargée des PME, du Commerce, de l’Artisanat, du Tourisme qui s'occupe également de l’Économie Sociale Solidaire et Responsable lors de la 5e édition de ce rendez-vous dédié à la Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE).
« Trop d'informations tue l’information », a soutenu vendredi 1ᵉʳ septembre Olivia Grégoire lors d’un échange face à Mercedes Erra, fondatrice et présidente du groupe BETC, l’agence de publicité française la plus importante du pays. Cette rencontre était intitulée : « Comment la communication peut-elle transformer l’économie ? »
Pour la ministre, la réponse est claire : la communication peut être un actif stratégique des entreprises, des institutions et des pouvoirs publics, uniquement si elle est rendue accessible au plus grand nombre. « La complication des mots n’est pas obligatoire parce qu’on se confronte à un monde compliqué (...) C’est un sujet politique, quand vous ne comprenez pas les mots, ça crée de la distance ». Celle qui rappelle avoir fait « 15 ans de carrière dans la communication » a donné plusieurs exemples qui ont fait rire l’assemblée : « les mobilités, ce sont les transports, l’assignation à résidence, c’est l’ascenseur social. »
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Sur le sujet du besoin de clarification de l’information, Olivia Grégoire n’a ménagé ni les entreprises, ni le gouvernement. « On aura avancé quand les hommes et les femmes politiques » porteront le même intérêt « à leur communication personnelle qu’à leur communication institutionnelle », a-t-elle déclaré en admettant que « c’est plus que des progrès que nous avons à faire (...) même si certains se démènent pour que ça change. »
La masse d’informations disponibles sur les aides environnementales et sociales peuvent selon la ministre des PME « désespérer et décourager » les dirigeants entraînant du « non-recours ». Comme l’avait déjà annoncé Olivia Grégoire lors des Universités d’été du Medef en début de semaine dernière, une plateforme pour simplifier la lisibilité des 130 aides existantes liées à la transition écologique devrait voir le jour avant la fin de l’année. « L'entrepreneur n’aura plus à batailler devant des centaines d’informations », promet-elle.
un atout pour recruter de nouveaux talents
La communication responsable est en train de devenir un véritable « actif stratégique d’attractivité », ajoute Olivia Grégoire soulignant que l’enjeu majeur des entreprises est désormais « les ressources humaines ». « Aujourd’hui si les entreprises ne pensent pas information et communication à destination de leurs salariés potentiels, ils ne trouvent pas de talents (...) les gens motivés et engagés produisent des biens et des services de meilleure qualité, qui permettent de faire plus de profit, c’est un des fondements du capitalisme. »
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Des propos qui avaient sans doute comme objectif de rassurer les nombreux dirigeants - présents en majorité au Forum de Giverny - à l’aube de l’application de la CSRD. La nouvelle réglementation européenne qui a pour objectif de rendre les entreprises plus responsables, en rendant publiques des informations sur leur impact sociétal et environnemental, devrait être appliquée dès le 1ᵉʳ janvier 2024.
Un sujet qui a été au cœur des différentes tables rondes du Forum de Giverny. Selon Marc Boissonnet, directeur du développement durable du groupe Bureau Veritas, la directive entraînera une surcharge de travail pendant deux ans avant de ne plus « être un surpoids pour les entreprises. »
Leticia Farine
