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Par Carenews INFO - Publié le 1 juin 2021 - 15:00 - Mise à jour le 28 juin 2021 - 11:38 - Ecrit par : Lisa Domergue
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Des associations mobilisées pour la vaccination des sans-abri

La Fondation Abbé Pierre débutait, début mai, la vaccination des sans-abri dans ses centres d’accueil de jour. Des associations telles que Médecins Sans Frontières ont également été appelées à accélérer la vaccination de ce public particulièrement vulnérable.

Crédit photo : kiattisakch.
Crédit photo : kiattisakch.

 

Les personnes sans-abri sont particulièrement vulnérables face au Covid-19, et ce, notamment parce qu’elles sont plus assujetties à des facteurs de comorbidité liés à l’errance et la précarité. Une enquête épidémiologique de séroprévalence, réalisée par Médecins Sans Frontières, Epicentre et l’Institut Pasteur, a d’ailleurs révélé qu’une personne sur deux accueillis dans les centres d’hébergement était positive au Covid-19, contre une personne dix en Île-de-France, selon une enquête menée par Santé Publique France. 

En centres d’hébergement, en lieux d’accueil pour demandeurs d’asile, dans les bidonvilles ou à la rue, la France compte 300 000 personnes sans domicile fixe selon un rapport de la Fondation Abbé Pierre publié en février 2021. Alors que le Danemark s’est inquiété de la vaccination de ce public dès le mois de décembre, ils ont été jusqu’à très peu de temps « les invisibles » du plan vaccinal en France, selon Frédérique Kaba, directrice des missions sociales de la Fondation Abbé Pierre.

Vaccination dans les Boutiques Solidarité 

Il y a trois semaines, la campagne de vaccination a lieu dans quelques-unes des trente Boutiques Solidarité (Accueils de jour) de la Fondation Abbé Pierre, en lien avec les services hospitaliers locaux. Le 25 mai, Frédérique Kaba nous a ainsi indiqué qu’entre 200 et 250 personnes avait pu recevoir une première dose.

« Pour ne pas les perdre de vue », les rendez-vous pour la deuxième injection est fixée dès la première injection, indique Frédérique Kada. Outre la vaccination de ce public particulièrement à risque face au Covid-19, cette campagne est aussi l’occasion de « leur ouvrir des accès aux droits et leur proposer une aide médicale », poursuit ainsi la directrice des missions sociales de la Fondation Abbé Pierre : 

L’idée n’est pas de seulement de les vacciner pour les vacciner. Il faut aussi les accompagner le plus près  possible de leurs problématiques de santé.

D’autres associations telles qu’Emmaüs Solidarité, Aurore ou encore le Samusocial de Paris ont également débuté les campagnes de vaccination à destination des personnes les plus vulnérables.

D’autres associations sollicitées 

Le 23 mai 2021, le ministère de la Santé et des solidarités a publié une fiche précisant la stratégie de vaccination pour les publics accueillis dans des établissements d’hébergement. Elle officialise enfin la prise en charge de ce public, et ce, « tous âges confondus », peut-on lire. 

C’est d’ailleurs dans le cadre de cette annonce que Médecins Sans Frontières a été sollicitée comme nous indique Euphrasie Kalolwa, responsable du plaidoyer santé de l’association : « On travaille encore sur les modalités d’opérations, mais on va effectivement pouvoir vacciner les plus précaires, principalement à Paris et en Seine-Saint-Denis. »

La sensibilisation au cœur de la campagne

« La première étape sera la sensibilisation, c’est vraiment le premier pas à donner », précise Médecins Sans Frontière qui n’a pas encore débuté la vaccination. Une priorité que la Fondation Abbé Pierre partage : 

Il ne suffit pas seulement de dire aux gens “il faut se faire vacciner, c’est tel jour à telle heure.” Il faut les accompagner dans la compréhension. On doit être un vecteur de compréhension et d’appropriation de l’information et pas seulement “injecter un produit”. Il faut que les personnes s’approprient la possibilité d’avoir le choix et qu’elles comprennent pourquoi c’est important.

Des actions d’« aller vers » qui ont non seulement vocation à informer les sans-abri, mais aussi à lever les doutes et les réticences qu’ils peuvent avoir, comme le précise Euphrasie Kalolwa : « Il ne faut pas oublier que ce sont des populations qui ont été délaissées par les autorités publiques et qui ont quand même une certaine méfiance ».

 

Lisa Domergue 

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