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Par Carenews INFO - Publié le 30 avril 2024 - 12:29 - Mise à jour le 30 avril 2024 - 15:21 - Ecrit par : Célia Szymczak
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Dix propositions de la Croix-Rouge française pour renforcer notre résilience face aux catastrophes climatiques

L’association a publié le 25 avril un rapport dressant un constat alarmant de la préparation de la société française face aux crises climatiques. Elle effectue dix propositions pour améliorer la situation.

Les inondations font partie des risques climatiques importants pour la population française. Crédits : Anthony Duru / iStock.
Les inondations font partie des risques climatiques importants pour la population française. Crédits : Anthony Duru / iStock.

 

Une carte de France représentant les catastrophes climatiques récentes en France : inondations dans le Pas-de-Calais ces trois dernières années, incendies en Gironde et dans le Jura en 2022, sécheresse à Mayotte en 2023 et dans les Pyrénées-Orientales en 2024, ouragan à la Réunion en 2024… Le deuxième rapport de la Croix-Rouge française sur la résilience de la société s’ouvre sur cette représentation des désastres climatiques ayant touché le territoire. 

Intitulé « Événements climatiques extrêmes : sommes-nous prêts à l’inévitable ? », il a été publié le 25 avril. Quatre constats sur la résilience de la société française face aux catastrophes climatiques et dix propositions pour l’améliorer sont formulés. Le rapport a été réalisé en s’appuyant, entre autres, sur les analyses du Centre de recherche pour l'étude et l'observation des conditions de vie (Crédoc) et sur les témoignages de bénévoles de la Croix-Rouge ainsi que de personnes concernées par ces catastrophes. 

Le premier constat, au point de départ de ce rapport, est donc que les catastrophes climatiques deviennent de plus en plus fréquentes et violentes. Cette évolution est inévitable. « Ces catastrophes que nous avons tous observées ou vécues peuvent détruire des infrastructures, déstabiliser des communautés, effacer des vies », déplore Philippe da Costa, président de la Croix-Rouge française, dans un édito publié dans le rapport. Sans une mobilisation individuelle et collective, « il nous faudra assumer le coût vertigineux de l’inaction et de l’impréparation, aggravé du poids du sentiment d’impuissance », ajoute-t-il. 

 


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Préparer les citoyens, les bénévoles et les entreprises

En effet, les citoyens ne sont pas prêts pour faire face aux crises. C’est le deuxième constat effectué par les auteurs. Seule 40 % de la population est formée aux premiers secours (PSC 1) : la Croix-Rouge préconise d’amener cette proportion à 80 %, en développant des actions à l’école et en entreprise. De plus, elle recommande d’inciter tous les citoyens à préparer un sac d’urgence pour faire face aux crises. Seule une personne sur dix en dispose d’un pour le moment. Ce sac doit, entre autres, contenir des vêtements chauds, de quoi se nourrir et s’hydrater, une trousse de premiers secours, un kit d’hygiène et des papiers d’identité. 

Une journée de mobilisation nationale pourrait aussi permettre une meilleure préparation face aux événements climatiques, en réunissant l’Etat, les collectivités et les associations autour de tests de scénarios de crise. La Croix-Rouge conseille également de nommer un chef de file au niveau national chargé de « coordonner les rôles et les responsabilités de l’ensemble des acteurs de la chaîne de secours », y compris d’identifier les missions confiées aux associations agréées de sécurité civile. 

Par ailleurs, l’association estime nécessaire de mettre en place des plateformes d’interventions régionales sur tout le territoire, avec des stocks de couverture, kits d’hygiène ou d’eau, par exemple. « Ces plateformes pourraient également servir de lieu de sensibilisation pour les bénévoles, les entreprises et les citoyens », avancent les auteurs. 

 

Mise à disposition des salariés des entreprises

Troisième constat : « le soutien aux populations est trop souvent le grand oublié de la réponse aux crises ». Les auteurs du rapport en veulent pour preuve la « baisse de 10 % des crédits alloués par l’État aux associations de sécurité civile entre 2022 et 2023 », alors que les interventions des bénévoles deviennent plus fréquentes et plus longues, dans un contexte d’inflation. 

Le soutien psychologique aux survivants et aux volontaires doit être amélioré, aux yeux de la Croix-Rouge. 20 à 50 % des personnes exposées à une catastrophe climatique risquent de développer des troubles psychologiques.

Selon l’association, il faut aussi favoriser le bénévolat, en constituant un « corps de volontaire pour faire face aux urgences ». Un cadre juridique pourrait à ce titre « faciliter la mise à disposition des bénévoles des associations de secours par leur employeur en cas de crise ». Une « option engagement » pourrait être proposée dans les cursus scolaires et universitaires. Le temps de bénévolat pourrait être valorisé dans le brevet des collèges, les démarches Parcoursup et avec des crédits universitaires. La Croix-Rouge propose également d’améliorer « la connaissance et le déploiement » des dons de congés et de RTT, du mécénat de compétences, du tutorat et de l’intrapreneuriat social. 

 

Accès à l’eau pour les personnes vulnérables 

Les événements climatiques extrêmes accroissent les vulnérabilités, soulignent enfin les auteurs du rapport. C’est leur quatrième et dernier constat. Les personnes isolées, comme les personnes âgées qui ne disposent pas d’un téléphone, ont plus de mal à accéder à l’information en cas de crise. Les personnes sans logement ou mal logées sont plus exposées aux catastrophes climatiques, comme les personnes les plus précaires, qui peuvent connaître « une véritable détérioration de leurs moyens de subsistance » si ces catastrophes adviennent. 

D'après la Croix-Rouge, il faut ainsi mieux connaître les personnes vulnérables, en renforçant notamment les registres communaux. L’association estime aussi nécessaire de « garantir la mise à l’abri, l’accès à l’eau et à l’hygiène de façon systématique », avec « une politique ambitieuse de lutte contre le sans-abrisme » et un plan « Grand chaud » pour protéger les plus vulnérables lors des canicules. De plus, l’accès à l’eau doit être mieux garanti en installant des points d’eau potable en accès libre et en ouvrant des bains publics. 

Pour le président de la Croix-Rouge Philippe Da Costa, nombre des mesures proposées dans le rapport sont « simples, peu coûteuses, et peuvent avoir un impact considérable. » Il lance donc « un appel aux citoyens pour qu'ils se préparent, s'engagent et deviennent acteurs de la réponse aux crises ». 

 

Célia Szymczak 

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