Environnement : l’ADEME dessine quatre scénarios pour aboutir à la neutralité carbone
L’ADEME publie son rapport « Transition(s) 2050 ». Il propose quatre scénarios pour arriver à la neutralité carbone en 2050, allant de la frugalité jusqu’aux puits carbone.
Atteindre la neutralité carbone oblige à faire des choix de société, de modes de consommation. L’Ademe, l'agence de la transition écologique, l’a compris en publiant ce 30 novembre le rapport « Transition(s) 2050 », fruit de deux années de travail. Il présente quatre scénarios qui permettraient de conduire la France à la neutralité carbone en 2050.
Pour Arnaud Leroy, président-directeur général de l’ADEME, ces scénarios « ont pour objectifs de faire prendre conscience à tout un chacun, quel que soit son niveau de responsabilité et d’implication dans la construction de ce cheminement, de la nature des transformations et des choix à faire ».
La frugalité comme mode de vie
Le premier scénario est nommé génération frugale et mise sur la réduction drastique des émissions de CO2. Il met en avant les transformations importantes des modes de vie. Dans ce scénario, les Français consommeraient 70 % de produits bios, la construction d’habitats neufs serait fortement restreinte. La low-tech, la réparation et la réutilisation seraient rentrées dans les modes de consommation. Enfin, de manière générale, la demande matérielle serait réduite significativement pour tenter de se situer au plus près des besoins. L’échelon local gagnerait en pouvoir politique. Le rapport précise que ce scénario fait courir le risque de forts clivages.
Un deuxième scénario est nommé coopération territoriale. Il met en avant l’économie du partage et mise sur une coopération entre échelon local et national. Le changement d’habitudes est plus faible et progressif que dans le premier scénario même s’il reste significatif. Ce scénario mise également sur la réindustrialisation et la proximité.
Les technologies vont-elles sauver la planète ?
Le troisième scénario fait la part belle au développement technologique, plus qu’aux changements d'habitudes. Les modes de consommation se rapprochent de ceux actuels (mis à part une consommation moins carnée et une légère réduction du volume de production). L’industrie est décarbonée grâce à un ensemble de technologies compétitives.
Le quatrième scénario est nommé Pari réparateur. Il implique des modes de vie proches de ceux actuels et même une forte augmentation de la mobilité. La société mise sur la réparation des systèmes sociaux et écologiques grâce aux ressources matérielles et financières. Surtout, le captage et le stockage du C02 y est massivement développé.
La demande de biens et services, facteur clé
Ces scénarios permettent tous d’aboutir à la neutralité carbone avec des visions différentes, allant de la frugalité à la compensation carbone. Pour autant, seuls les deux premiers scénarios permettent de respecter la baisse pour 2030, décidée par la Commission européenne, de 55 % des émissions de gaz à effet de serre.
L’ADEME estime d’ailleurs que la « réduction de la demande en énergie, elle-même liée à la demande de biens et de services, est le facteur clé ».
