FAMAC, des familles d’accueil pour les détenus en fin de peine
L’association L’Étape propose depuis les années 80 un dispositif d’accueil des détenus en fin de peine pour quelques jours afin de les préparer à la sortie de prison.
À quoi un détenu peut-il s’accrocher pour réussir sa réinsertion ? Sa famille, ses proches ? Et s’il n’a plus aucun contact avec l'extérieur ? L’association d’insertion L’Étape, basée à Saint-Herblain à côté de Nantes, développe depuis plus de vingt ans un dispositif pour le moins original nommé Famac. Proposer aux détenus dont les peines sont supérieures à cinq ans des séjours en familles d’accueil lors des permissions accordées.
Avoir un pied à l’extérieur
Marcher au bord de la mer, faire la cuisine, discuter avec les membres de la famille… Les séjours permettent aux détenus, bientôt libérés, de se préparer à la sortie : « Ils arrivent à la fin de longues peines, n’ont pas trop de contact avec la réalité excepté par les médias. Le dispositif leur permet d’avoir un pied à l’extérieur », explique Vincent Chauvete, éducateur spécialisé dans l’association.
Pour que le séjour se déroule dans de bonnes conditions, une sérieuse préparation est de mise. Un rendez-vous avec le détenu volontaire, un autre avec la famille accueillante pour connaître leur projet pour les deux jours. Ensuite, le jour j, l’association accompagne la personne détenue dans la famille : « en général, on fait le premier repas avec la famille pour faire de la médiation », détaille Vincent Chauvete. Ce moment est l’occasion de se fixer des objectifs communs. Si le séjour se déroule convenablement, il pourra être renouvelé lors de la prochaine permission avec davantage de libertés.
Quels sont les bienfaits observés ?
Pour L’Étape, ce dispositif est une réussite. L’association constate de réels bienfaits sur les participants : « cela crée une dynamique alors qu’il est difficile en prison de se mettre en mouvement et de préparer la sortie », défend Vincent Chauvete.
Ce dispositif, en dépit de ses bienfaits, ne touche que peu de personnes. En ce moment, quinze détenus pour huit familles d’accueil. Ce dispositif n’a pas été copié par d’autres associations ailleurs en France. La raison : « C’est déjà compliqué de trouver des familles pour la protection de l'enfance. Alors imaginez pour accueillir des personnes en détention », se désole Vincent Chauvete. « Ce n’est pas un engagement bénévole comme un autre ». Embarquées dans l’aventure, ce sont souvent des personnes âgées engagées, ayant eu affaire à la question de la détention dans leur vie ou ayant des convictions religieuses.
Théo Nepipvoda