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Par Carenews INFO - Publié le 28 avril 2023 - 12:00 - Mise à jour le 5 mai 2023 - 09:33
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Faut-il limiter les écarts de salaire de 1 à 20 en entreprise ?

Une étude d’Oxfam dénonce le creusement des écarts de rémunération dans les 100 plus grandes entreprises françaises. Et si la clé était le plafonnement des salaires ?

Et si on plafonnait les salaires en entreprise ? Crédit : iStock.
Et si on plafonnait les salaires en entreprise ? Crédit : iStock.

 

Tout part d’un constat. L’ONG Oxfam a publié le 27 avril un rapport dénonçant le creusement des écarts de rémunération dans les 100 plus grandes entreprises françaises. Entre 2011 et 2021 dans ces entreprises, « l’écart de rémunération moyen entre le PDG et le salaire moyen est passé de 64 à 97 ». La cause : la rémunération du PDG aurait augmenté en moyenne de 66 % contre seulement 21 % pour celle des salariés. 

Le rapport pointe du doigt les entreprises avec le plus fort écart de rémunération. Tout en haut, le leader mondial des centres d’appels Teleperformance. Le PDG, Daniel Julien « gagne 1 484 fois plus que le salarié moyen de l’entreprise ».

 

Des limitations déjà dans les entreprises publiques

Pour résoudre ces écarts, Oxfam propose de limiter les écarts de 1 à 20 entre la rémunération du PDG et le salaire médian. Le rapport explique cette proposition : « La rémunération des dirigeant.e.s étant largement surévaluée, et leur légitimité de plus en plus contestée, il est nécessaire de limiter cet écart. Et cela est possible, et en partie déjà fait pour les entreprises publiques, notamment grâce à un décret de 2012 ». Dans les entreprises publiques comme EDF ou La Poste, c’est plutôt un plafond qui a été mis en place : 450 000 euros maximum par an.

 

Quels sont les avantages d’un plafonnement ?

Mais s’agit-il d’une bonne mesure ? À l’élection présidentielle de 2022, deux candidats avaient proposé un écart de rémunération de 1 à 20 dans les entreprises : Anne Hidalgo et Jean-Luc Mélenchon. Ce ratio a été pour la première fois proposé au XIXe siècle par le banquier John Pierpont Morgan. Il jugeait cet écart raisonnable pour l’entreprise.

Aujourd’hui, plusieurs économistes à gauche comme Jacques Généreux, proche de Jean-Luc Mélenchon, jugent la mesure efficace. Elle permettrait, selon eux, de mieux redistribuer les richesses et donc d’augmenter les salaires les plus bas. 

Autre avantage : créer un sentiment d’équité dans l’entreprise et permettre une cohésion sociale. Une telle mesure pourrait également rendre l’entreprise plus efficace en lui permettant d’économiser de l’argent sur la rémunération. 

 

L’économie sociale et solidaire à la pointe 

En revanche, les voix critiques estiment qu’une telle mesure pousserait les grandes entreprises à effectuer davantage d’optimisation fiscale. Cette mesure serait facilement contournable en versant des rémunérations sous d’autres formes comme les revenus financiers ou les avantages en nature.

L’économie sociale et solidaire connaît déjà un faible écart de rémunération grâce à des conventions collectives, mais aussi grâce à l’agrément ESUS. Pour l’obtenir, la rémunération des cinq salariés ou dirigeants les mieux payés de l’entreprise ne doit pas dépasser sept fois le SMIC. La rémunération du salarié le mieux payé ne doit pas excéder dix fois le SMIC.

 

Théo Nepipvoda

 

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