G7, pollutions plastiques, décarbonation maritime… Les brèves RSE de la semaine
Le G7 renonce partiellement au charbon, les négociations pour un Traité international sur les pollutions plastiques s'achèvent en demi-teinte, CMA CGM lance un fonds de décarbonation pour la filière maritime, la LPO et FNE dénoncent le projet de loi de simplification de la vie économique, l’ONU lance un fonds de résilience climatique pour les réfugiés… Découvrez l’actualité RSE de la semaine.

- Le G7 s’engage à renoncer (partiellement) au charbon
Les pays du G7 (France, Allemagne, Italie, Royaume-Uni, Japon, Canada et États-Unis) réunis durant deux jours à Turin se sont engagés à mettre fin aux centrales électriques à charbon sans dispositif de captage de carbone d’ici à 2035. Les centrales à charbon ayant des dispositifs de captage et de stockage de CO2 ne sont donc pas concernées, ce qui a été critiqué par les ONG environnementales.
Près de cinq mois après la COP 28 à Dubaï, le sommet réunissait les ministres de l’Environnement et de l’Énergie. Il était l’occasion de « concrétiser les engagements pris à la COP 28 », d’après le ministère des Affaires étrangères français, dont une sortie progressive des énergies fossiles prévue dans les systèmes énergétiques.
Alors que les pays du G7 sont responsables de 21 % des émissions de gaz à effet de serre dans le monde, selon les chiffres de l’Institut d’analyse du climat, aucune limitation de la production de gaz n’a cependant été actée.
- Traité international sur les pollutions plastiques : les négociations s’achèvent en demi-teinte
Les puissances du G7 ont également appelé la communauté mondiale à réduire la production « alarmante » de plastique à la source et se sont engagées « à prendre des mesures ambitieuses tout au long du cycle de vie des plastiques pour mettre fin à la pollution plastique ».
Cette dernière déclaration intervient alors que se sont achevées mardi 30 avril à Ottawa les négociations pour un Traité international sur les pollutions plastiques. La quatrième et théoriquement avant-dernière session de négociations a abouti à quelques avancées notamment un « changement drastique et monumental de ton et d’énergie », selon la secrétaire parlementaire canadienne, July Dabrusin.
Les pays les moins ambitieux, comme la Russie, la Chine, l’Inde et l’Arabie Saoudite, seraient passés « d’une logique d’obstruction à une logique de dilution », rapporte le cabinet de Christophe Béchu.
Néanmoins les États s’opposent toujours sur l’instauration d’un objectif de 40 % de réduction de la production plastique primaire, proposée par le Pérou et le Rwanda et soutenue par 28 pays, parmi lesquels la France, l’Australie, le Nigeria ou encore les Philippines.
En vingt ans, la production mondiale de plastique a plus que doublé pour atteindre 460 millions de tonnes par an et pourrait, au rythme actuel, tripler d’ici à 2060. 56 multinationales, dont Coca-Cola, Nestlé et Danone sont responsables de la moitié de cette pollution plastique, selon une étude publiée en avril dans la revue Science Advances.
À lire également : Traité sur la pollution plastique : des négociations décevantes
- CMA CGM investit 200 millions d’euros pour la décarbonation du transport maritime
La société de transport international de marchandises CMA CGM a annoncé jeudi 25 avril le lancement d’un fonds de dotation avec Bpifrance, de 200 millions d’euros destiné à la décarbonation de la filière maritime.
Le financement, assuré via le fonds d’investissements Pulse dédié aux énergies et créé par le groupe en septembre 2022, a pour objectif de contribuer à la décarbonation de la filière maritime française dans la plupart de ses composantes : pêche, transport de passagers, fret maritime, nautisme, ports et terminaux.
Les 200 millions d’euros vont se répartir en trois enveloppes distinctes. 130 millions d’euros, gérés par Bpifrance, seront consacrés à des subventions destinées à financer des entreprises françaises souhaitant accélérer leur décarbonation, dont une part plus spécifiquement destinée aux sociétés de pêche, avec des subventions pouvant aller de 30 000 à 500 000 euros.
Une seconde enveloppe de 50 millions d’euros, également gérée par Bpifrance, sera consacrée via un fonds d'investissement aux PME / ETI françaises de la filière maritime qui souhaitent accélérer leur décarbonation. Enfin, 20 millions d’euros de subventions seront gérés en direct par le fonds de dotation et permettront de financer des instituts et centres de recherche dans le maritime.
- La LPO et la FNE s’inquiètent d’un recul du droit de l’environnement suite à la publication du projet de loi de simplification de la vie économique
La ligue pour la protection des oiseaux (LPO) et France nature environnement (FNE) critiquent le projet de loi de simplification de la vie économique qui sera présenté au Parlement en juin 2024.
Les ONG s’inquiètent en particulier des modifications des compensations aux atteintes à la biodiversité prévues par l’article 18 du texte ainsi que de la réduction des délais pour déposer un recours. « Ce texte est un retour en arrière en matière de droit de l’environnement », estime auprès d’AEF Nicolas Oddo, chef de projet pôle nature chez France nature environnement. Pour Cédric Marteau, directeur général chargé de la protection de la nature de l’ONG, « il y a plusieurs lignes rouges franchies ».
Le texte prévoit notamment que les compensations soient réalisées en parallèle du projet si leur mise en place préalable s’avère impossible et qu’elles sont mises en œuvre dans un délai raisonnable. « Cet article comporte deux dimensions qui nous semblent problématiques. D’une part, il supprime la notion de simultanéité et d’autre part il ne comporte plus d’obligation de résultat », observe Nicolas Oddo.
- L’ONU veut lever 100 millions de dollars pour les réfugiés climatiques d’ici à fin 2025
Le Haut commissariat aux réfugiés (HCR) des Nations Unies a annoncé le 24 avril le lancement de son fonds de résilience climatique avec pour ambition de lever 100 millions de dollars d’ici à fin 2025.
Le fonds servira à financer de manière exclusive les initiatives visant à protéger les communautés déracinées « en leur donnant les moyens non seulement de se préparer aux risques liés au changement climatique, mais aussi d'y faire face et de les surmonter », a indiqué le HCR dans un communiqué.
Il doit permettre la mise à disposition de ressources durables sur le plan environnemental dans les zones de déplacement, comme la fourniture d'énergies propres pour assurer l’approvisionnement en eau, les écoles et les services de santé utilisés par les réfugiés et les populations qui les accueillent. Il permettra aussi de construire des abris résistants aux événements météorologiques extrêmes, et veillera à réduire l'impact des réponses humanitaires sur l'environnement.
Élisabeth Crépin-Leblond