Inégalités : les changements climatiques renforcent l’insécurité alimentaire selon Oxfam
Dans un rapport publié en septembre, Oxfam montre que le nombre de personnes en situation d’insécurité alimentaire explose dans les dix pays les plus touchés par les changements climatiques.
Alors que la COP27 débutera en Égypte dans moins de deux mois, le 6 novembre, Oxfam a souhaité interpeller les décideurs politiques sur les conséquences de la crise climatique des pays en situation d’insécurité alimentaire. Elle a publié le 16 septembre dernier un rapport intitulé « La faim dans un monde qui se réchauffe ».
10 pays particulièrement menacés
Dans ce rapport, Oxfam démontre qu’il existe une corrélation entre la crise climatique et l’insécurité alimentaire. En effet, dans les dix pays les plus exposés aux risques climatiques selon l’ONU – Afghanistan, Burkina Faso, Djibouti, Guatemala, Haïti, Kenya, Madagascar, Niger, Somalie, Zimbabwe –, le nombre de personnes souffrant de la faim a plus que doublé, passant de 21 millions en 2016 à 48 millions.
Le poids des inégalités climatiques
Les pays les plus impactés par cette double crise sont ceux qui ont le moins contribué aux émissions carbone historiques. Ces dix pays les plus vulnérables sont responsables de 0,13 % des émissions de gaz à effet de serre, soit 650 fois moins que les pays industrialisés qui détiennent 80 % de l’économie mondiale. D’autant plus que ces pays exposés aux risques des changements climatiques sont bien moins préparés aux conséquences de cette crise environnementale.
Oxfam estime que 18 jours de profits des entreprises des énergies fossiles permettraient de financer l’aide humanitaire appelé par l’ONU pour lutter contre la faim dans ces pays.
Les États doivent agir
L’ONG appelle donc les États à s’engager pour la justice climatique, comme l’a déclaré Guillaume Compain, chargé de campagne climat et énergie à Oxfam, dans un communiqué de presse :
Avec l’Assemblée générale des Nations unies qui s’ouvre, mais aussi avec la COP27 en novembre, les leaders mondiaux ont l’opportunité d’enfin tenir leurs promesses : réduire véritablement les émissions et soutenir les pays plus vulnérables dans leurs mesures d’adaptation ainsi que dans la réparation des dommages causés par les catastrophes climatiques.
Oxfam demande ainsi la mise en place d’un impôt de 1 % sur les profits des entreprises du secteur des énergies fossiles qui permettrait de financer l’aide alimentaire pour ces pays. Elle appelle également les États à agir au plus vite rappelant que 720 millions de personnes basculeront dans la pauvreté d’ici 2050 si le réchauffement climatique atteint 2°C.
La rédaction 
