GIEC : 4 chiffres pour comprendre les effets du changement climatique
Les experts du GIEC ont rendu public le deuxième volet, très attendu, de leur sixième rapport d’évaluation sur le changement climatique. Après avoir exposé les faits en août dernier, les experts ont analysé les impacts, les vulnérabilités et l’adaptation. Carenews revient sur les quatre chiffres à retenir.
Après avoir démontré les bases physiques du changement climatique dans un premier volet en août 2021, 270 scientifiques du GIEC ont travaillé sur les impacts, les vulnérabilités et les capacités d’adaptation à la crise climatique. La deuxième partie du sixième rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) a été publié ce lundi 28 février. Le président de l’instance onusienne, Hoesung Lee, a averti dans un communiqué de presse :
Ce rapport lance un avertissement très sérieux sur les conséquences de l’inaction.
4 chiffres à retenir pour comprendre les enjeux
réchauffement = +2,7°C
En tenant compte des engagements pris par les États lors de l'Accord de Paris, qui vise à limiter le réchauffement à 2°C et si possible 1,5°C, le Programme des Nations unies pour l’Environnement (PNUE) estime que le réchauffement climatique serait contenu à 2,7°C. Les experts alertent pourtant sur des effets irrémédiables sur les sociétés, la santé et les écosystèmes, et ce, même si l’objectif de l'accord de 2015 est respecté.
Avec un réchauffement de +1,09°C par rapport à l’ère préindustrielle en 2021, les effets sont d’ailleurs déjà observables. Les ressources en eau et en nourriture diminuent, notamment en Afrique, en Asie, en Amérique centrale et du Sud, les petites îles ou en Arctique. Le réchauffement impacte également la santé avec une plus grande mortalité, l’émergence de nouvelles maladies ou encore la dégradation de la qualité de l’air. Sans compter les effets sur les écosystèmes avec une baisse de moitié des aires de répartition des espèces animales et végétales.
3,3 a 3,6 milliards de personnes vulnérables
Inondations, vagues de chaleur, sécheresses… entre 3,3 et 3,6 milliards vivent dans un environnement vulnérable aux effets du changement climatique. « Du fait qu’ils surviennent simultanément, ces extrêmes météorologiques ont des répercussions en cascade de plus en plus difficiles à gérer », précisent les experts.
Autre constat : « Les populations et les écosystèmes les moins aptes à y faire face sont les plus durement touchés. » En effet, à cette crise se grefferont d’autres défis tels que l’urbanisation croissante ou encore le creusement des inégalités sociales. Dans ce rapport, le GIEC intronise la question de la justice sociale et climatique. La crise climatique ne se fera pas sans équité et justice.
+ 4°C = 1 milliard de personnes menacées
Les experts distinguent deux périodes : 2021-2040 et 2040-2100. Pour la première, les dés sont déjà lancés et laissera observer les premiers effets du changement climatique. Quant à la deuxième, les effets dépendront du niveau de réchauffement. Dans un monde à +2°C, le GIEC estime que les dégâts seront deux fois supérieurs à ceux que l’on observe aujourd’hui. Dans un monde à +4°C, un milliard d’habitants des régions côtières pourraient être menacés d’ici 2050.
PROTEGER 30 à 50 % des écosystèmes
Ce deuxième volet met en exergue la nécessité d’adaptation à la crise climatique qui « peut prendre diverses formes ». Le GIEC rappelle que nous devrons nous appuyer sur les écosystèmes comme il l’indique dans le communiqué de presse : « En restaurant les écosystèmes dégradés et en préservant efficacement et équitablement 30 à 50 % des habitats terrestres, océaniques et d’eau douce, la société profitera de la capacité qu’a la nature d’absorber et de stocker le carbone et nous accéderons plus vite à un développement durable. »
L’adaptation passera aussi par celle des villes avec, par exemple, « des bâtiments écologiques, un approvisionnement fiable en eau propre et énergie renouvelable, des modes de transport durables. »
Les experts constatent cependant que « les progrès en matière d’adaptation sont inégaux et les écarts se creusent entre l’action engagée et ce qui est nécessaire pour faire face aux risques croissants » et précisent que « ces écarts sont particulièrement prononcés au sein des populations à faible revenu. »
Le GIEC met toutefois un point de vigilance sur les « maladaptations » qui ont parfois eu, pour les digues par exemple, « des conséquences indésirables. »
Retrouvez les articles de la rédaction de Carenews sur les précédents rapports du groupe d'experts :
- Le premier rapport, publié en août 2021 : Le GIEC tire la sonnette d'alarme
- Le troisième rapport, publié en avril 2022 : Quelles sont les solutions pour contenir le réchauffement climatique à 1,5°C ?
Lisa Domergue