Investissements verts, déforestation, biodiversité… Les brèves RSE de la semaine
57 grandes entreprises françaises n’ont toujours pas de plan de vigilance, les investissements dans la transition écologique économiquement peu rentables, les inégalités salariales entre les genres persistent chez les cadres, BNP Paribas une nouvelle fois épinglé pour son rôle dans la déforestation en Amazonie, l’effondrement de la biodiversité s’accélère… Découvrez l’actualité RSE de la semaine.

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57 entreprises françaises toujours sans plan de vigilance
« Une opacité persistante et des entreprises toujours sans plan de vigilance ». Voici l’alerte lancée par CCFD-Terre solidaire et Sherpa, qui ont publié le 9 octobre une mise à jour de leur « radar» du devoir de vigilance. Parmi les 279 entreprises soumises à la législation française identifiées par les ONG, 57 n’auraient toujours pas publié leur plan de vigilance, pourtant obligatoire. Parmi les entreprises ciblées figurent entre autres « Bigard, Buffalo Grill, Euro Disney, ou encore Picard », indiquent les ONG.
Cette étude rappelle également que la simple publication d’un plan n’est « pas suffisante ». En effet, « si ses mesures de vigilance sont inadaptées, une entreprise peut être mise en demeure, voire avoir à répondre de ses actes devant la justice », rappelle Sherpa. Les ONG ont répertorié d’ailleurs sept nouvelles affaires, dont l’assignation de TotalEnergies concernant des actes de torture commis sur l’un de ses sites au Yémen ou encore la mise en demeure de Carrefour sur son approvisionnement en thon issu de pêcheries industrielles impliquées notamment dans des violations de droits humains.
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Seul un tiers des investissements nécessaires à la transition écologique est rentable
Un chiffre qui interpelle à l’heure où le gouvernement est à la recherche de la moindre économie. « Sur 85 milliards d’euros d’investissements nécessaires » à la transition écologique chaque année entre 2024 et 2030 dans le bâtiment et le transport routier (les secteurs les plus émetteurs en gaz à effet de serre, ndlr), seul « un tiers » sera « rentable sans intervention publique », a révélé France Stratégie dans une note publiée le 7 octobre, « Investissements bas carbone : comment les rendre rentables ».
« Pour rendre rentables les investissements non rentables, des transferts », via des systèmes de bonus-malus, d’« environ 19 milliards d’euros par an seraient nécessaires entre 2024 et 2030 », calcule l’organisme public. Soit un montant nettement supérieur au volume de subventions estimé à environ 8 milliards d’euros dans le budget de l’État en 2024. À noter que cette rentabilité pour les ménages, les entreprises ou encore les collectivités, a été calculée en partant du postulat que « les prix de l’énergie restent à leur niveau de 2024 », précise l’étude.
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Les inégalités persistent chez les cadres entre les femmes et les hommes
Carrières, salaires… Du côté des cadres, les inégalités persistent pour les femmes. Selon une étude publiée par l’Association pour l’emploi des cadres (Apec), l’écart de rémunération entre les femmes et les hommes qui tendait à se résorber avant l’épidémie de Covid-19, ne se réduit plus depuis cinq ans. Il est aujourd’hui de 12 %. Et la discrimination envers les femmes augmente avec l’âge. Alors que la différence de salaire est limitée à 2 % chez les moins de 35 ans, elle atteint 21 % chez les 55 ans et plus.
À noter que sur les 14 000 cadres féminins et masculins interrogés, près de la moitié des femmes (49 %) avouent éprouver un sentiment d’injustice quant à leur rémunération, contre 40 % chez leurs homologues masculins. Plus d’un tiers (35 %) estiment quant à elles avoir été freinées dans la vie professionnelle au cours des cinq dernières années en raison de leur sexe.
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BNP Paribas encore une fois épinglé pour son rôle dans la déforestation en Amazonie
Et ce n’est pas la première fois. Une étude britannique vient de révéler que BNP Paribas continue de soutenir financièrement la déforestation en Amazonie. La banque française porte à elle seule 3 % des financements de cette déforestation, entre 2014 et 2023, irriguant 39 multinationales, dont l’activité, dans la production de soja, d’huile de palme ou encore l’élevage, est responsable de la destruction de 300 000 hectares de forêt.
Alors que la COP 16 sur la biodiversité s’ouvre le 21 octobre prochain en Colombie, les auteurs de l’étude insistent sur « l’urgente nécessité d’inclure les institutions financières, en particulier les banques, dans les réglementations favorisant des chaînes d’approvisionnement sans déforestation ».
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En 50 ans, la population des vertébrés sauvages a décliné de 73 %, alerte WWF
À l’approche de l’ouverture de la COP 16 sur la biodiversité à Cali (Colombie), la nouvelle édition du rapport « Planète vivante 2024 », publiée jeudi 10 octobre par le WWF, fait froid dans le dos : l’effondrement de la biodiversité continue. Un chiffre à retenir : 73 % des populations de vertébrés sauvages (mammifères, oiseaux, amphibiens, poissons ou encore reptiles) ont décliné en l’espace de cinquante ans, entre 1970 et 2020. L’édition précédente, publiée en 2022, faisait quant à elle état d’une chute de 69 %.
Au même moment, la Banque centrale européenne est venue rappeler dans un récent rapport que 72 % des entreprises européennes sont dépendantes de la biodiversité. Pour l’institution bancaire de l’Union européenne, près de 3 millions d’entreprises « dépendent de manière critique des services écosystémiques et seront confrontées à d’importants problèmes économiques en raison de la dégradation des écosystèmes ». Or, « les entreprises, le secteur financier et les décideurs politiques ont longtemps sous-estimé, voire ignoré l’importance économique des services écosystémiques », déplore la BCE.
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Blandine Garot