Aller au contenu principal
Par Carenews INFO - Publié le 30 juin 2023 - 15:47 - Mise à jour le 30 juin 2023 - 15:47
Recevoir les news Tous les articles de l'acteur

L’ESS, acteur clé de l’urbanisme inclusif sur le territoire du Grand Paris

Dans un rapport publié en juin, le laboratoire d’idée Impact Tank réfléchit aux moyens de rendre la ville plus accessible à tous. L’ESS joue un rôle central dans ce projet.

Le rapport donne des clés pour rendre la ville plus inclusive. Crédits : iStock.
Le rapport donne des clés pour rendre la ville plus inclusive. Crédits : iStock.

 

Comment permettre que les publics qui habitent la ville et les acteurs qui la fabriquent se l’approprient pour la rendre inclusive ? C’est la question que s'est posée le laboratoire d’idées Impact Tank, dans un rapport publié en juin. Après avoir mis en exergue les enjeux de l’urbanisme inclusif, les auteurs recensent des « initiatives prometteuses en faveur de l’urbanisme inclusif » sur le territoire du Grand Paris, puis effectuent des recommandations à destination des acteurs impliqués dans de ce type d’expérimentations.

À l’origine de ce travail, deux constats. D’une part, l’urbanisme, « art d’aménager et d’organiser les agglomérations humaines et de disposer l’espace » permet de réfléchir à des enjeux d’inclusion, comme la mobilité, l’accessibilité aux espaces publics, à l’emploi, à l’éducation ou encore au logement. Il peut ainsi favoriser la participation de tous dans la ville, en particulier de ceux qui connaissent des phénomènes de discrimination ou d’exclusion. D’autre part, la ville concentre justement les risques d’exclusion. Sur le seul cas de la précarité, « en France, les deux tiers des personnes pauvres résident dans les grands pôles urbains », rappellent les auteurs. 

Quelle place occupe l’économie sociale et solidaire dans ce tableau ? Porteurs d’objectifs d’intérêt général, ses acteurs contribuent à rendre la ville plus accessible à tous, comme le démontre le rapport. 

 

Participation et concertation

Premier point : pour rendre l’urbanisme plus inclusif, la participation de l’ensemble des acteurs privés, publics et des citoyens, apparaît fondamentale. Un processus dans lequel les acteurs de l’économie sociale et solidaire jouent un rôle important.

S’ils observent une dynamique positive, les auteurs alertent cependant. Les « usagers prennent une place de plus en plus importante dans la fabrique de la ville », mais leur participation ne doit pas se « cantonner à des effets d’annonce », comme c'est parfois le cas. 

Elle se heurte notamment à la difficulté d’inclure certaines catégories de population, comme les jeunes, les classes populaires, les ressortissants étrangers, les ménages avec enfants et les actifs, et en particulier les plus exclus. À ce titre, les auteurs expliquent que les associations « se positionnent souvent comme des mobilisateurs et représentants des intérêts des usager·e·s les plus fragiles et les moins entendus », ce qui renforce leur capacité de médiation entre les différents acteurs. 

 

Prise en compte de la question sociale

Plus largement, les acteurs de l’ESS « déploient des méthodes de prise en compte de la question sociale », et donc de l’inclusion. Ils proposent notamment des expérimentations innovantes dans l’occupation de l’espace urbain. La coopérative d’urbanisme Plateau Urbain est citée comme exemple : elle met à disposition des lieux vacants pour d’autres acteurs de l’ESS. 

Ceux-ci proposent aussi un certain nombre de solutions pour le logement « depuis des solutions d’habitat intercalaire, jusqu’à la lutte contre le sans-abrisme », avec des associations comme Habitat et Humanisme ou Droit au Logement. Ils agissent aussi pour l’insertion professionnelle : les auteurs citent notamment l'initiative Territoires zéro chômeur longue durée, devenue une association en 2016. 

 

Initiatives de l’ESS

Impact Tank recense une liste de 58 initiatives privées, publiques et de l’ESS « qui, de façon directe ou indirecte, agissent pour des espaces urbains plus inclusifs ». Si elle n’a « pas vocation à être représentative de l’ensemble des actions conduites dans le domaine, elle  a permis de constituer une base de travail riche reflétant une large diversité de projets. »

19 initiatives sont portées exclusivement par des acteurs de l’ESS : deux  par des entreprises ESUS, 12 par des associations et 5 par des sociétés coopératives d’intérêt collectif (SCIC). Pour autant, les « porteurs de projets et ces structures ne sont pas isolés et agissent rarement seuls ». Par exemple, l’association Genre et Ville s’implique auprès d’acteurs publics et privés, expliquent les auteurs. 12 projets sont mixtes, c’est-à-dire portés par des groupements d’acteurs du secteur privé, public ou de l’ESS. 

 

Focus sur les association et tiers-lieux sélectionnés 

Parmi les 58 initiatives, neuf  « ont été sélectionnées sur la base de leur capacité à démontrer leurs effets positifs ». Six d’entre elles sont des structures de l’ESS. 

Il s’agit de l’association Caracol, qui crée des colocations pour des publics en situation de fragilité et des personnes réfugiées, ainsi que d’Habitat et Humanisme Île-de-France, qui propose des solutions de logement intergénérationnel. 

VoisinMalin, autre association, salarie des habitants de quartiers populaires pour qu’ils informent leurs voisins sur les « services, projets et droits qui les concernent ». 

La coopérative Commune Mesure permet à des tiers-lieux d’évaluer leur impact. Le Wake up Café favorise la réinsertion d'anciens détenus dans un tiers-lieu inclusif et solidaire. Le projet À Places Égales favorise la réappropriation de la ville par les femmes. 

 

La rédaction 

 

Fermer

Cliquez pour vous inscrire à nos Newsletters

La quotidienne
L'hebdo entreprise, fondation, partenaire
L'hebdo association
L'hebdo grand public

Fermer