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Par Carenews INFO - Publié le 11 janvier 2024 - 18:11 - Mise à jour le 25 janvier 2024 - 11:13 - Ecrit par : Elisabeth Crépin-Leblond
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La sécurité sociale de l’alimentation, une idée qui fait lentement son chemin

Depuis 2019, un collectif milite pour l’instauration en France d’une « sécurité sociale de l’alimentation ». Le but, permettre l’accès à une nourriture qualitative pour tous. Loin d’être encore mise en place à l’échelle nationale, leur idée donne pourtant naissance à plusieurs initiatives locales.

L'idée de sécurité sociale de l'alimentation fait son chemin. Crédit : iStock - fortyforks
L'idée de sécurité sociale de l'alimentation fait son chemin. Crédit : iStock - fortyforks

 

En septembre 2024, la ville de Paris a prévu de lancer une expérimentation de sécurité sociale de l’alimentation à destination d’une centaine de familles dans chacun des trois arrondissements volontaires : le 14e, 18e et 20e. Le système proposé par le groupe écologiste du Conseil de Paris permettra aux familles concernées de recevoir, en échange d’une cotisation variable à une caisse commune complétée par une subvention de la mairie, un montant unique permettant d’acheter des produits auprès d’enseignes conventionnées. 

Après Montpellier, Toulouse ou encore Marseille, Paris rejoint les villes françaises qui expérimentent des dispositifs inspirés du projet d’une sécurité sociale de l’alimentation. 

 

Une carte vitale de l’alimentation ? 

 

À l’origine de ce projet, l’association Ingénieurs sans frontières (ISF) et plus particulièrement Mathieu Dalmais, qui se qualifie lui-même « d’agronome non ingénieur ». En 2019, il a fondé le Collectif pour une sécurité sociale de l’alimentation qui porte désormais le projet et milite pour une socialisation de l’agriculture et de l’alimentation. 

Le concept du collectif est le suivant : s’inspirer du modèle de la sécurité sociale instaurée en France en 1945 et de la carte vitale pour le transposer au modèle de l’alimentation. Plus précisément, les défendeurs de la sécurité sociale de l’alimentation utilisent pour piste celle du fonctionnement du régime général de la Sécurité sociale entre 1946 et 1958. 

Financé par des cotisations variables selon les ressources, le système permettrait d'octroyer à chacun un montant de 150 euros par mois et par personne sur une carte utilisable dans des commerces accrédités afin d’acheter des produits d’alimentation. Sa mise en place se ferait à travers un réseau de caisses locales implantées sur le territoire. 

Pour le collectif, un tel système permettrait à la fois de promouvoir l’agriculture et l’alimentation biologique, locale et plus respectueuse de l’environnement tout en tentant de répondre à la précarité alimentaire en France qui touche plus de 16 % de la population selon le Crédoc. Ces défenseurs mettent en avant le caractère non discriminant d’une carte unique ainsi que l’accessibilité à tous d’une nourriture de meilleure qualité. Par ailleurs, le système des caisses locales permettrait à chacun de s’exprimer au sujet de l’alimentation et ainsi d’y reprendre le contrôle. 

Cette idée a déjà fait germer en France plusieurs initiatives tendant vers son expérimentation à l’échelle locale.

 

Des initiatives diverses sur le territoire

 

Sur son site, le collectif répertorie 29 dynamiques locales, incluant groupes et initiatives appliquant à leur échelle un système de redistribution alimentaire sur le modèle de la sécurité sociale de l’alimentation. 

Montpellier a lancé une expérimentation de sécurité sociale de l’alimentation en février. Un petit nombre de citoyens cotise pour accéder à une alimentation saine dans 6 lieux de distribution. Un peu différent, à Strasbourg, la mairie a mis en place les « ordonnances vertes » à destination des femmes enceintes qui leur permet de recevoir des paniers de légumes bio gratuits et des conseils contre les perturbateurs endocriniens. L’expérimentation a été lancée par la ville en novembre 2022. En septembre 2023, elle a annoncé la pérennisation du dispositif. 

Il existe cependant quelques freins à ces dispositifs. Par exemple, la question de l’adoption par les citoyens d'un telle façon de faire. La question de l’équilibre budgétaire peut également apparaître comme une limite à prendre en compte.

 

Elisabeth Crépin-Leblond

 

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