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Par Carenews INFO - Publié le 2 mars 2023 - 15:00 - Mise à jour le 7 mars 2023 - 11:03 - Ecrit par : Théo Nepipvoda
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Montpellier teste la sécurité sociale de l’alimentation

Depuis février, 47 habitants de la préfecture de l’Hérault testent une Caisse Alimentaire Commune. L’objectif : permettre l’accès à une alimentation locale et durable.

Montpellier est le théâtre d'une expérimentation sur l'alimentation. Crédit : iStock.
Montpellier est le théâtre d'une expérimentation sur l'alimentation. Crédit : iStock.

 

À Montpellier, une curieuse expérimentation a lieu depuis début février. L’idée est d’appliquer les fondements de la sécurité sociale à l’alimentation. Testée aujourd’hui par 47 citoyens, au moins 300 dès avril, la Caisse Alimentaire Commune permet de bénéficier d’une allocation de 100 euros par mois à dépenser dans des lieux de distributions sélectionnés et conventionnés. Chacun cotise à cette caisse selon ses moyens. Un euro pour les plus modestes, 100 euros pour les plus aisés, et même au-delà. L’objectif est de permettre l’accès à tous à une alimentation saine tout en appuyant le développement de nouveaux circuits de distribution.

 

Des lieux de distribution alternatifs

Pour l’expérimentation, six lieux de distribution ont été identifiés, tous proposant des produits bio, durables ou locaux. Les citoyens pourront par exemple dépenser leurs 100 euros dans un marché paysan, un supermarché coopératif ou même un groupement d’achat porté par un collectif de producteurs. Ces structures doivent également intégrer une logique de lucrativité limitée et de transparence sur les marges réalisées.

« Avec cette expérimentation, nous souhaitons vérifier l’hypothèse qui est que mettre un budget pour une alimentation de qualité permet de réduire les inégalités sociales et d’améliorer l’impact sur la santé », estime Marco Locuratolo porteur du projet et coordinateur de la fédération régionale des Civam d’Occitanie.

 

Qui porte le projet ?

La caisse est une déclinaison locale d’un projet national, Territoires à VivreS, dont l’objectif est de tester de nouvelles modalités d’accès à l’alimentation. Ce projet local est porté par un collectif qui regroupe 25 structures dont la FR CIVAM Occitanie ou bien Alternatiba.

Le projet intègre une dimension démocratique. Les 47 premiers expérimentateurs font partie d’un comité citoyen chargé de la gestion de la caisse. Ils ont notamment décidé des lieux de distribution sélectionnés pour l’expérimentation. 

Avec cette caisse, l’objectif est notamment de répondre à la précarité alimentaire en proposant une autre option que l’aide alimentaire, qui peut être perçue comme dégradante pour les bénéficiaires. « Nous souhaitons dépasser la vision segmentée de l’accès à l’alimentation. On prône plutôt une approche universaliste », commente Marco Locuratolo. Ici, tout le monde est impliqué, cotise et s’approvisionne dans les mêmes structures.

 

Vers une extension à l’échelle nationale ?

L’expérimentation va durer jusqu’à décembre et sera suivie de près par un comité scientifique. L’objectif ? Prouver la pertinence d’un tel modèle pour ensuite l’étendre. Pourquoi pas, à terme, en faire un dispositif universel, national. C'est ce que portent les défenseurs de la Sécurité sociale de l'alimentation. D’autres expérimentations vont avoir lieu notamment à Toulouse et Bordeaux.

Pour l’instant, l’expérimentation est permise grâce aux financements publics, et de fondations telles que la Fondation de France ou la Fondation Carasso. « Si on veut ne plus dépendre de financements, il faut que 1 200 personnes s’engagent avec des cotisations de 110 et 120 euros », explique Marco Locuratolo.

 

Théo Nepipvoda

 

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