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Par Carenews INFO - Publié le 4 octobre 2022 - 10:00 - Mise à jour le 4 octobre 2022 - 10:34 - Ecrit par : Lisa Domergue
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Les inégalités sociales de santé persistent selon la Drees

La Drees vient de publier une étude sur « l’état de santé de la population en France » en septembre 2022. Ces chiffres viennent confirmer le constat des professionnels sur des inégalités sociales de santé persistantes entre les ménages les plus aisés et les plus modestes. Infographie.

Crédit photo : Carenews.
Crédit photo : Carenews.

 

Dans une étude publiée le 21 septembre, la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees) dresse l’état de santé des Français. Elle met en exergue des inégalités sociales de santé qui persistent et met l’accent sur l’importance d’une politique de prévention. Les chiffres datent de 2019.

Selon Santé publique France, les inégalités sociales (et territoriales) de santé sont « des différences systématiques, évitables et importantes dans les domaines de la santé observées entre des groupes sociaux ».

Infographie sur les inégalités sociales de santé par la Drees

Les riches vivent plus longtemps

Premier enseignement, l’espérance de vie varie en fonction de son niveau de vie. Ainsi, concernant les hommes, les 5 % les plus aisés vivraient, en moyenne, 13 ans de plus que les 5 % les plus modestes. Cet écart diminue pour les femmes avec une différence de huit ans.  

Les deux principales variables sont la catégorie socio-professionnelle et le niveau de diplôme. Les cadres vivraient six ans de plus que les ouvriers (trois ans pour les femmes) et les hommes titulaires d’un diplôme supérieur (quatre ans pour les femmes).

Des inégalités face aux maladies chroniques

Les inégalités sociales de santé s’accumulent et s'entretiennent. En effet, les personnes les plus modestes sont aussi les plus vulnérables aux maladies chroniques. Les 10 % des personnes les plus modestes sont 2,8 fois plus touchées par le diabète que les 10 % les plus aisées. Ce sur-risque existe également pour les maladies chroniques du foie et du pancréas – 2,4 fois plus – et psychiatriques – 2 fois plus. Parmi les facteurs, la Drees met en avant les conditions de vie et de travail, l’accès aux soins ou encore les comportements individuels.

La santé mentale des plus modestes semble aussi plus fragile : 17 % des 20 % des ménages les plus modestes sont touchés par un syndrome dépressif, contre 7 % pour les 20 % les plus aisés.

Les inégalités de santé passent aussi par l’alimentation

On la met souvent de côté, mais l’alimentation joue un rôle déterminant sur l’état de santé d’un individu. L’étude de la Drees met en exergue une alimentation moins équilibrée chez les plus modestes : 3,7 % des personnes peu ou pas diplômées ne mangent jamais ou seulement occasionnellement des légumes, contre 1,2 % chez les plus diplômés.

Une alimentation pas toujours équilibrée qui a un impact sur l’obésité. Une personne peu ou pas diplômée a un risque deux à trois plus élevé d’être atteinte d’obésité que les personnes titulaires d’un bac +3. 

Un accès inégal aux soins 

L’étude met également en évidence un accès inégal aux soins. Une problématique à la croisée entre inégalités sociales et fracture territoriale. En 2019, 2,4 % des personnes interrogées ont déclaré avoir déjà renoncé à des soins à causes des coûts. En effet, une personne vivant sous le seuil de pauvreté monétaire a un risque 1,6 fois plus élevé de renoncer à des soins. Outre le facteur financier, ce constat peut également s’expliquer par une faible densité de médecins dans certains territoires, entraînant une augmentation des déserts médicaux.

 

Lisa Domergue 

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