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Par Carenews INFO - Publié le 3 mai 2023 - 12:00 - Mise à jour le 3 mai 2023 - 17:50
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Liberté de la presse : Reporters sans Frontières tire la sonnette d’alarme des effets de l’IA sur la qualité de l'information

À l’occasion de la Journée mondiale de la liberté de la presse ce 3 mai, le dernier classement annuel de la liberté de la presse de Reporters sans Frontières (RSF) révèle l’impact des nouvelles technologies sur la véracité de l’information.

Reporters sans Frontières alerte sur la désinformation générée par l'IA. Crédit : iStock
Reporters sans Frontières alerte sur la désinformation générée par l'IA. Crédit : iStock

 

Des conditions « mauvaises » dans 7 pays sur 10 

 

Reporters sans Frontières publie ce mercredi 3 mai son classement annuel sur l’état de la liberté de la presse dans 180 pays du monde. Parmi le trio de tête où il fait bon vivre son métier de journaliste, la Norvège arrive en haut du podium, pour la septième année consécutive, vient ensuite l’Irlande et le Danemark se place en troisième position. La France se classe à la 24e place, soit deux places de mieux qu’en 2022. La fin du classement se compose de trois pays asiatiques où le contexte politique pèse sur les conditions de travail des journalistes comme le Vietnam, la Chine et la Corée du Nord. 

Ce classement dévoile une situation assez dégradée des conditions d’exercice du journalisme : elles sont considérées comme « mauvaises » dans 7 pays sur 10 et « satisfaisantes » dans seulement 3 pays sur 10, selon RSF.

 

Des situations politiques qui entravent le journalisme

 

« Le classement mondial prouve l’existence d’une très grande volatilité des situations, avec des hausses et des baisses importantes, des changements inédits, par exemple la hausse de 18 places du Brésil et la chute de 31 places du Sénégal. (...) La volatilité est aussi le produit de la croissance de l’industrie du simulacre, qui façonne et distribue la désinformation, et donne des outils pour la fabriquer », a déclaré Christophe Deloire, secrétaire général de RSF. 

Cette 21e édition met surtout en avant les impacts négatifs de la désinformation dans près de deux tiers des pays évalués (sur 180). Dans le détail, les baisses les plus importantes s'observent au Pérou (110e, -33 places), au Sénégal (104e, -31 places), en Haïti (99e, -29) ou en Tunisie (121e, -27).

 

Pour les experts du classement, il s’agirait d’ « une implication des acteurs politiques » dans des « campagnes de désinformation massive ou de propagande ». Exemples : la Russie, l'Inde, la Chine ou le Mali, souligne RSF.

Autre point important, le Brésil (92e) connaît une belle remontée (+18 places) depuis les dernières élections et le départ de l'ancien président d'extrême droite Jair Bolsonaro, battu par Lula fin octobre 2022.

 

Une désinformation accentuée par l’IA 

 

Dans les deux tiers des 180 pays évalués, les spécialistes qui contribuent à l'élaboration du classement signalent « une implication des acteurs politiques » dans des « campagnes de désinformation massive ou de propagande », selon l'ONG. C'est le cas de la Russie, de l'Inde, de la Chine ou du Mali. Les frontières sensibles entre le vrai et le faux, le réel et l’artificiel renforcent la manipulation de l’opinion. Et entravent de façon inédite le droit à l’information et fragilisent in fine le travail des journalistes.  

En cause, l’accélération du développement de l’Intelligence Artificielle dans les médias et les récentes images générées par Midjourney, bouleversantes de réalisme, mais qui alimentent les réseaux sociaux et qui créent un boulevard pour la désinformation. RSF pointe une « industrie de la désinformation qui dissémine des productions manipulatoires à grande échelle. »  

Qu’en est-il de la protection des sources ?

 

Rappelons que la protection des sources d'information des journalistes est décrite dans l'article 10 de la Convention européenne des droits de l'homme. C’est un droit et devoir qui fait l'objet d'une jurisprudence des plus protectrices de la Cour européenne des droits de l'homme. C’est une « condition essentielle au libre exercice du journalisme et au respect du droit du public d’être informé des questions d’intérêt général ».

La protection des sources d'information des journalistes est donc un droit et est garantie par la déontologie du métier. L'objectif est « d'empêcher qu'un pouvoir ou un autre tente d'obliger les journalistes à révéler leurs sources d'information, afin d'assurer la protection des lanceurs d'alerte. »

La loi du 29 juillet 1881 (modifiée en janvier 2010) article 2, sur la liberté de la presse prévoit que :

« Le secret des sources des journalistes est protégé dans l'exercice de leur mission d'information du public. »

 

 

Christina Diego 

 

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