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Par Carenews INFO - Publié le 21 mars 2024 - 12:02 - Mise à jour le 21 mars 2024 - 17:30 - Ecrit par : Théo Nepipvoda
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Lutter contre l’artificialisation et loger tout le monde : deux ambitions compatibles ?

La Fondation Abbé Pierre et la Fondation pour la nature et l’homme publient un rapport nommé « Réussir le ZAN tout en réduisant le mal-logement, c’est possible » pour montrer qu’il existe des solutions pour associer lutte contre le mal-logement et contre l’artificialisation des sols.

Lutter contre le mal-logement et l'artificialisation : des pistes envisagées. Crédit : Cristian Lourenço, iStock.
Lutter contre le mal-logement et l'artificialisation : des pistes envisagées. Crédit : Cristian Lourenço, iStock.

 

Si elle n’est pas réfléchie, la transformation écologique peut avoir des conséquences sociales importantes. Le domaine du logement n’en est pas exempt. À première vue, l’objectif « zéro artificialisation nette » pourrait être un frein à la lutte contre le mal-logement et même l’accélérer. Il prévoit de réduire le rythme d’artificialisation de moitié avant 2031 et d’arrêter totalement l’artificialisation en 2050. Pourtant, il faudrait construire 400 000 logements par an selon la Fondation Abbé Pierre pour satisfaire les besoins de la société.

 

« Éviter une opposition des deux objectifs »

 

Face à ce casse-tête, la Fondation Abbé Pierre, association qui lutte contre le mal-logement, s’est associée à la Fondation pour la nature et l’homme, qui sensibilise à l’environnement. Elles ont publié ensemble le 19 mars le rapport « Réussir le ZAN tout en réduisant le mal-logement, c’est possible », qui propose des solutions pour permettre de loger tout le monde et même trouver un logement stable aux personnes mal-logées, sans artificialiser davantage le territoire. 

 


À lire aussi : « Il y a un risque de voir s’accroître les formes de mal-logement en France » (Christophe Robert, Fondation Abbé Pierre) 


 

Le document se base sur des entretiens réalisés avec des experts et des collectivités territoriales. « Nous avons voulu nous allier pour éviter que se dessine une opposition entre les deux objectifs, le social et l’environnemental », explique lors d’une conférence de presse Manuel Domergue, directeur des études à la Fondation Abbé Pierre.

 

Lutter contre la sous-occupation des logements

 

Plusieurs solutions existent. Tout d’abord, l’utilisation de logements inoccupés. Aujourd’hui, 9,7 % des logements en France sont des résidences secondaires et 8,2 % des logements vacants (en comptant les courtes vacances). Le rapport propose de rendre progressive la fiscalité sur les logements vacants et les résidences secondaires pour cibler la multipropriété.

Par ailleurs, 45 % des logements sont sous-occupés, un phénomène qui touche particulièrement les seniors dont la surface moyenne est de 71 m2 par habitant. Ainsi, le rapport propose une mesure pour pousser l’habitat participatif : la création d’un programme d’expérimentation pour aider les collectivités à conjuguer bien vieillir et réduction de l'artificialisation.

Le rapport évoque également la densification douce, verticale par la surélévation des immeubles ou horizontale pour les zones pavillonnaires, qui peut représenter une partie de la solution.

 

Le logement social, une solution durable ?

 

Enfin, les deux associations estiment que le logement social est une solution : « C’est une réponse aux enjeux écologiques car c’est une forme de densité qui permet de consommer très peu de terre agricoles ou naturelles », estime Manuel Domergue. En effet, 84 % des logements sociaux sont collectifs et consomment moins de terres. De plus, les logements sociaux sont deux fois moins vacants que le parc privé, rappelle-t-il. Le rapport propose donc de renforcer le soutien au secteur et un renforcement de la loi SRU. 

Le logement social permet de consommer très peu de terres agricoles ou naturelles. »

Manuel Domergue, Fondation Abbé Pierre.

Le 30 janvier, le Premier ministre Gabriel Attal a annoncé vouloir faire évoluer la loi adoptée en 2000, qui demande à un certain nombre de communes de disposer d’au minimum 20 % de logements sociaux sur leur territoire. Il souhaite intégrer les logements intermédiaires au calcul, ce qui a été très critiqué par les associations. 

Même si ces solutions peuvent limiter le besoin en terres pour construire, les deux structures ont conscience qu’il va encore falloir artificialiser pendant un certain nombre d’années pour faire face à l'accroissement de la population.

 

Théo Nepipvoda

 

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