Métiers de la RSE : quelles rémunérations ?  

Combien peut-on espérer être rémunéré en travaillant dans la RSE ? Depuis 10 ans, le cabinet de recrutement Birdeo réalise une étude sur les rémunérations des métiers liées à la RSE. En 2025, l’enquête s’appuie sur plusieurs types de données : l’analyse des salaires des candidats placés par Birdeo et les missions de recrutements qui lui sont confiées ; les études de Birdeo sur les métiers du développement durable et de la RSE ; et une enquête, réalisée auprès d’un peu plus de 500 personnes, sur leur rémunération au 31 décembre 2024.  

Globalement, l’année 2024 est marquée par une baisse de 4 % des rémunérations dans le secteur. Baisse qui atteint même 10 % en moyenne en dehors de la région Ile-de-France. Cette moyenne cache néanmoins des évolutions contrastées.  

En entreprise, les rémunérations évoluent plutôt à la hausse : + 2 % pour les directeurs et directrices RSE, + 6 % pour les managers et les chefs de projet. En revanche, en cabinet de conseil RSE, les rémunérations des consultants et consultantes seniors, des managers et des partners connaissent une baisse notable, en particulier en région et au sein des cabinets de petite taille. 

+ 23 % en 9 ans  

En 2025 le salaire moyen tous postes confondus liés à la RSE atteint 67 800 euros bruts annuels, contre 55 000 euros en 2015, soit une augmentation de 23 % en neuf ans. Pour Catherine Brennan, directrice générale de Birdeo recrutement, « cette hausse reflète à la fois la professionnalisation des métiers, la rareté des talents et la reconnaissance croissante de leur valeur ajoutée pour les entreprises ». 

Le niveau élevé des rémunérations dans ce secteur est tiré par la forte mobilité des collaborateurs, « avec des hausses de salaires pouvant atteindre 20 % lors des transitions », note Catherine Brennan. En 2024, 31 % des répondants indiquent avoir changé de poste dans l’année. En 2021 et 2022, c’était même le cas de 42 % des répondants de l’enquête.  

L’évolution varie selon les spécialités. « Certaines spécialités connaissent une envolée spectaculaire des rémunérations : + 92 % pour le climat et le carbone, + 40 % pour l’éco-conception et l’analyse du cycle de vie (ACV), + 27 % pour l’économie circulaire. Le reporting extra-financier s’est rapidement imposé dès 2020 dans une tranche supérieure à 58 000 euros. D’autres domaines, comme la biodiversité ou le Green IT, restent en retrait », explique Catherine Brennan.  

Des métiers largement féminisés 

Par ailleurs la RSE reste largement féminisée, avec 70 % des emplois occupés par des femmes. Celles-ci sont surtout présentes sur les postes transverses, tandis que les fonctions techniques attirent davantage les hommes. Ce qui cache des inégalités entre les genres, puisque la rémunération moyenne des femmes est de 5 % inférieure à celle des hommes sur l’ensemble des métiers de la RSE.  

Quant à la répartition géographique des emplois, l’Ile-de-France regroupe 70 % des postes officiellement identifiés comme relevant de la RSE, ce qui reflète la concentration des sièges sociaux d’entreprise dans cette région. « Pourtant, sur le terrain, dans les régions, de nombreux collaborateurs font vivre les stratégies RSE, souvent sans reconnaissance formelle dans leurs intitulés », souligne Catherine Brennan.  

Camille Dorival