« Mon métier vert » : formateur en jardinage écoresponsable
Antoine Boudier est salarié de l’association Jardinot : il parcourt la France pour dispenser des ateliers de jardinage écoresponsable. Rencontre.
Qui peut se targuer de se coucher le soir en ayant l’intime conviction d’avoir participé à sauver la planète ? Antoine Boudier en fait partie : « Je termine la journée en ayant la sensation d’avoir fait quelque chose d’utile », estime le jeune homme, formateur en jardinage écoresponsable chez Jardinot.
Une prise de conscience écologique très précoce
Pour le francilien de 26 ans, la prise de conscience écologique s’est faite très jeune : « À huit ans, je me suis rendu compte de la réalité du réchauffement climatique. J’étais stressé, j’essayais d'éteindre toutes les lumières », se remémore-t-il.
Ses années dans le scoutisme et sa formation en géographie finissent par ancrer ses convictions. Résultat : il veut que son métier soit en lien avec l’environnement : « Le travail représente la moitié de mon temps de vie. Autant que cela serve et soit en lien avec ce sujet », justifie-t-il.
Jardinot propose des formations écoresponsables
Après plusieurs expériences, Antoine postule chez Jardinot. Il s’agit d’une association, créée en 1942, de jardinage. Elle était à l'origine liée à la SNCF et destinée aux cheminots. Basée à Paris, elle regroupe 36 000 adhérents et propose, dans toute la France, des formations au jardinage faisant la part belle aux pratiques écologiques. Son modèle est basé sur les subventions.
En 2020, Antoine devient chargé d’animation jardin en CDI au sein de l’association. Depuis, il parcourt la France pour dispenser des cours, à des petits groupes d’intéressés, faisant appel aux techniques permaculturelles. Ça, c'est pour la partie émergée de l’iceberg. Mais une grande portion de son temps de travail est réservée à la préparation des cours et donc à la recherche d’informations.
Pourquoi avoir choisi cette voie ?
Ce qui l’intéresse dans son métier ? Se confronter à des gens qui cultivent leurs potagers « à l’ancienne » pour essayer de les convaincre : « c’est à toi de montrer que, d’un point de vue scientifique, ces nouvelles méthodes sont intéressantes », explique Antoine.
Durant ces cours, il sensibilise donc à la destruction des sols et tente de diffuser de nouvelles pratiques, qui acceptent le caractère vivant et organique du sol au lieu de vouloir l’aseptiser. Il préconise notamment de mettre du carbone dans son sol pour en améliorer la qualité. « Cela ouvre un modèle où tu es jardinier et soigneur de la terre », s’émeut Antoine.
Antoine rêve un jour d’ouvrir son propre lieu pédagogique, « une ferme en lien avec une collectivité ». Un secteur qui, selon lui, a de l’avenir : « les villes s’intéressent de plus en plus à l’autonomie alimentaire, beaucoup veulent lancer des espaces pédagogiques ». Un domaine qui ne cessera de grandir et dans lequel Antoine compte rester très longtemps.
Théo Nepipvoda