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Par Carenews INFO - Publié le 20 décembre 2023 - 12:20 - Mise à jour le 20 décembre 2023 - 12:42 - Ecrit par : Camille Dorival
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Parlement des jeunes : huit propositions pour un monde idéal en 2033

Le 14 décembre, 170 jeunes se réunissaient au Conseil économique, social et environnemental pour le Parlement des jeunes, dans le but de porter une série de propositions sur des enjeux de société, en présence d’élus de la République. Focus sur huit de leurs idées, destinées à donner de meilleures perspectives à la jeunesse.

170 jeunes étaient réunis au Cese le 14 décembre pour faire des propositions concrètes pour 2033. Crédit : Camille Dorival, Carenews.
170 jeunes étaient réunis au Cese le 14 décembre pour faire des propositions concrètes pour 2033. Crédit : Camille Dorival, Carenews.

 

170 jeunes de 16 à 24 ans réunis pendant trois mois pour réfléchir à dix enjeux de société et faire des propositions concrètes sur ces sujets : telle était la démarche proposée par le Parlement des jeunes. Celui-ci s’est réuni dans sa session finale au Conseil économique, social et environnemental (Cese) à Paris, le 14 décembre dernier, en présence de certains ministres. Le temps d’un après-midi, ces 170 jeunes ont eu la parole, en présence notamment de Prisca Thévenot, secrétaire d’État chargée de la Jeunesse, pour présenter leurs propositions en matière d’écologie, de travail, de consommation, d’éducation, d’autonomie financière, de numérique, d’inclusion, de santé, de place des jeunes et de citoyenneté. 

Des propositions qui traduisent les aspirations croissantes de la jeunesse. « Nous voulons faire entendre notre voix et peser dans les choix de société », soulignaient ainsi Emma Sartore et Diane Descamps, 22 et 24 ans, porte-parole du Parlement des jeunes. Passage en revue de huit des propositions émises par ces jeunes pour « un monde idéal en 2033 ». 

 

  • Libérer du temps pour permettre aux salariés de s’engager dans des projets environnementaux

Le proposition consisterait à permettre aux salariés qui le souhaitent de s’engager un jour par semaine ou un jour par mois, dans une action à visée écologique. Ce dispositif existe dans certaines entreprises, mais n’est pas très répandu. « Nous souhaitons le généraliser, le rendre plus accessible », ont souligné Emma Sartore et Diane Descamps. Cela pourrait se faire, ont-elles suggéré, via une réduction d’impôts pour les entreprises dont un nombre important de salariés accèderaient à cette initiative. 

 

  • Élaborer une mallette pédagogique sur l’écologie à utiliser dans le cadre scolaire

Cette mallette serait utilisée dans le cadre de dispositifs de sensibilisation aux enjeux environnementaux à l’école, au collège ou au lycée. 

 

  • Organiser des Cop climat à destination de la jeunesse

Trois Cop étudiantes ont ainsi déjà été organisées en France, dont la 3e édition a eu lieu à Angers, en mars 2023, associée à un forum des métiers et à un festival. La Cop 3 d’Angers a réuni 2 500 participants, selon Cyril Batolo, 24 ans, qui a coordonné son organisation et a participé au Parlement des jeunes. « Nous avons l’ambition de nous déployer partout en France, de structurer notre mouvement, mais pour cela nous avons besoin de financements », détaille-t-il. L’organisation de la Cop d’Angers aurait ainsi coûté 60 000 euros. « Imaginez un événement national qui permette de sensibiliser aux modes de consommation et de production durable, de rendre désirables ces changements d’habitudes, mais surtout de favoriser le passage à l’action des jeunes… » , a ajouté Cyril Batolo. 

 

  • Créer une plateforme pour aider les étudiants à gérer leur budget 

« 54 % des étudiants sautent un repas pour des raisons financières », ont commencé par rappeler Julia Maignan et Alice Ahmed Renaudet, 19 ans chacune, rapportrices de la commission Autonomie financière du Parlement des jeunes. Face à la précarité étudiante croissante, les jeunes parlementaires ont proposé la création d’une plateforme « qui serait conçue par des étudiants avec l’aide de professionnels », permettant de mieux gérer son budget, de répertorier toutes les aides accessibles et les démarches à faire pour y accéder, mais aussi d’obtenir des informations permettant de « mieux consommer ». 

 

  • Renforcer les dispositifs d’orientation des jeunes 

« 12,3 % des jeunes ne sont ni en études ni en emploi », ont souligné Célia Vautier et Tristan Luçon, 22 et 23 ans, rapporteurs de la commission Travail du Parlement des jeunes. Pour lutter contre ce phénomène, ils proposent de renforcer le dispositif d’accompagnement de l'orientation des jeunes, grâce à des entretiens individuels et des ateliers pratiques dès la classe de seconde. « Cela permettrait de réduire l’angoisse des jeunes face à l’avenir, mais aussi la proportion d’étudiants qui choisissent une filière par défaut », ont-ils estimé. 

La proposition faisait écho au baromètre de la Fondation Jean Jaurès sur les jeunes et l’entreprise, présenté par Jérémie Peltier, codirecteur de la fondation, lors de la session du 14 décembre. Selon ce baromètre « 48 % des jeunes pensent que le principal frein à l’emploi est le manque d’expérience, et 35 % que c’est un manque de confiance de la société envers la jeunesse », a ainsi noté Jérémie Peltier. 

Le baromètre souligne aussi les attentes des jeunes en matière d’engagement des entreprises : pour 35 % d’entre eux, celles-ci doivent s’engager en faveur de l’environnement, pour 27 % en faveur de l’égalité femmes-hommes et pour 24 % en faveur du pouvoir d’achat. 

 

  • Valoriser l’engagement des jeunes 

Beaucoup de jeunes ont envie de s’engager pour diverses causes, mais cet engagement est peu valorisé pour le moment. La proposition des jeunes parlementaires : créer une case dans le bulletin scolaire qui permette de souligner l’engagement du jeune dans une association, dans la maison des lycéens ou tout autre dispositif, mais aussi le prévoir dans le cadre du dispositif Parcoursup, et « créer des instances lycéennes qui favorisent l’engagement ». 

 

  • Créer un réseau de comités de jeunes

Face notamment à la forte abstention de la jeunesse lors des échéances électorales, l’enjeu est de « rétablir le dialogue entre les jeunesses et les institutions », ont estimé Audrey Bailly et Léo Ruesche Neggia, 23 et 24 ans. Ils proposent donc le déploiement, à travers toute la France, d’un réseau de comités de jeunes, « espaces de dialogue et de coopération », pour « faire entendre la voix des jeunes lors des prises de décisions ». Des comités pilotes pourraient être mis en place dans un premier temps, avant la généralisation du dispositif. 

 

  • Instaurer des quotas de jeunes de 18 à 30 ans dans les instances publiques décisionnaires 

En lien avec la précédente, cette proposition permettrait de mieux prendre en compte l’avis des jeunes dans les décisions prises, et notamment leurs grands sujets de préoccupation : les enjeux environnementaux, l’égalité femmes-hommes, les inégalités sociales, notamment. 

 

« Il y a une manière de contribuer au changement, c’est de ne pas se résigner » : en appui de leur démarche, les jeunes parlementaires ont rappelé cette citation de l’écrivain argentin Ernesto Sabato, mais aussi celle de l’anthropologue américaine Margaret Mead :

« Ne doutez jamais qu’un petit groupe de personnes conscientes et engagées puisse changer le monde ; c’est toujours comme cela que le monde a changé. » 

« Nous allons regarder de près ce que vous formulez, et essayer de convertir ce que nous pouvons », a promis Mathieu Maucort, délégué interministériel à la jeunesse auprès de la Première ministre, présent au Cese le 14 décembre. Chiche ? 

 

Camille Dorival 

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