Philippe du Payrat, délégué général de MaVoie : un modèle hybride qui prône un fonctionnement de startup
Philippe du Payrat propose un modèle innovant qui allie modèle associatif et monde de la tech, secteur non-lucratif et culture de startup. Dans le 9e épisode de cette saison de Changer La Norme et à l’occasion du Podcasthon, le cofondateur de MaVoie raconte son parcours, les débuts de l’association et ses perspectives futures, mais explique aussi sa vision du monde associatif.
Le Podcasthon, ce sont sept jours dédiés au secteur associatif : plus de 300 hôtes et hôtesses de podcasts invitent à cette occasion des acteurs de l’engagement.
« Une association loi 1901 avec la culture d’une startup technologique », c’est le modèle de MaVoie. Fondée par quatre organisations engagées pour l’insertion professionnelle, la plateforme en ligne oriente les jeunes âgés de 20 à 34 ans dans leur recherche d’emploi.
Philippe du Payrat, son délégué général, l’admet volontiers : il n’a pas « la prétention après deux ans et demi de connaître toutes les finesses et les rouages du secteur associatif », dans lequel il est plutôt novice. Par contre, MaVoie veut participer à sa transformation en défendant un modèle d’association « de demain ».
Une association innovante
MaVoie innove sur plusieurs plans. Elle unit quatre organisations sociales, JOBREADY d’Article 1, Chance, Base Impact et Generation, alors que le secteur associatif « ne collabore pas beaucoup » par manque d’outils, de ressources humaines ou d’intérêts économiques. Elle offre une solution aux changements observés par Philippe du Payrat dans l’engagement bénévole et les pratiques des bénéficiaires, en proposant une plateforme tech.
À l’origine, Philippe du Payrat identifie un besoin : celui d’une partie des jeunes sans diplômes et réseaux à acquérir les clés pour réussir leur recherche d’emploi. « Pendant six mois, je savais pourquoi on travaillait, mais je ne savais ni comment le faire ni avec qui le faire », explique-t-il. Il réalise donc des entretiens avec des jeunes pour comprendre leurs problématiques et entre dans une phase « d’itération » pour trouver « une ébauche de solution ». Il doit aussi sourcer « des bailleurs qui comprennent la notion de risque et de passage à l’échelle ». Il vend donc à Google.org « une vision qui n’était pas réalisée ».
L’idée de Philippe du Payrat est que « la tech n’est ni bonne ni mauvaise, c’est un levier » pour atteindre une finalité sociale. Une proposition qui « peut être inspirante, mais qui peut aussi faire peur ».
Concilier « volonté d’entrepreneuriat » et « finalité sociale »
À l’origine de Ma Voie, il y a plusieurs « déclics ». La « question du sens » dans le parcours académique et professionnel de Philippe du Payrat, « l’envie de travailler avec des gens qui challengent le statu quo », la « prise de conscience » que tout le monde ne dispose pas des mêmes opportunités pour trouver un emploi, sans les codes adaptés. Ces codes, Philippe du Payrat veut les « démocratiser » pour favoriser la réussite de chacun·e. Le modèle de l’association loi 1901 lui paraît donc évident.
Il se « nourrit et s’inspire beaucoup » des rencontres qu’il effectue dans le monde associatif, « plus que dans ses expériences passées ». Mais il observe une différence majeure entre le secteur associatif et le secteur privé : « l’efficience dans la recherche de financements ». Il estime qu’une association passe moins de temps à développer sa solution qu’à convaincre des sponsors : une « frustration à date ».
Comment Philippe du Payrat passe-t-il de l'univers du conseil au monde des startup, pour arriver dans le secteur de l’économie sociale et solidaire ? Il raconte son parcours, son « lent glissement » professionnel et sa « prise de conscience personnelle » (3’20). Quelles « rencontres » et quel « timing » propices l’amènent à la création de l'association ? Il décrit sa création (5’33), puis ses financements et leur diversification (13’45), avant d’évoquer le futur qu’il envisage pour MaVoie (18’02). La culture startup est-elle un atout dans le secteur ? Il délivre sa vision (19’00) et sa perception du secteur associatif (20’13).
La rédaction