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Par Carenews INFO - Publié le 12 décembre 2023 - 12:00 - Mise à jour le 19 décembre 2023 - 14:20 - Ecrit par : Célia Szymczak
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Pourquoi les Soulèvements de la Terre se mobilisent-ils contre le « monde du béton » ?

Des collectifs mènent des actions contre l’entreprise Lafarge-Holcim partout en France entre le 8 et le 12 décembre. Une manière d’alerter sur l’impact écologique du béton.

Le mouvement écologiste dénonce l'impact environnemental du béton. Crédits : angeluisma, iStock.
Le mouvement écologiste dénonce l'impact environnemental du béton. Crédits : angeluisma, iStock.

 

C’est leur première action choc depuis l’annulation de leur dissolution en novembre : partout en France depuis le 8 décembre et jusqu’au 12 décembre, les Soulèvements de la Terre se mobilisent « contre Lafarge et le monde du béton ». Des collectifs écologistes ont participé à une trentaine d’actions sur le territoire. Celles-ci se sont parfois déroulées dans le calme, mais ont parfois été suivies d’interpellations, voire interdites par la préfecture.   

Les Soulèvements de la Terre disent dénoncer « les crimes environnementaux, sociaux et néo-coloniaux de la multinationale Lafarge-Holcim », selon un communiqué. Dans ce texte, ils appellent publiquement à plusieurs type d’actions, allant d’une « manifestation publique devant les grilles d’une usine » et au déploiement de « banderoles à l’entrée d’une carrières de sable » à une « intrusion en blouse blanche » et un « blocage des barges pour freiner l’approvisionnement ».  En plus du mouvement écologiste né dans l'opposition à la construction de l'aéroport Notre-Dame des Landes en 2021, 150 collectifs ont signé le texte, dont le mouvement de désobéissance civile Extinction Rébellion France ou des collectifs locaux du mouvement de jeunes Youth for Climate.   

Contribution au changement climatique 

Les Soulèvements de la Terre reprochent d’abord au leader mondial du ciment sa pollution de l’air, des eaux et des sols. L’impact carbone du béton n’est plus à démontrer. En 2021, le ciment était responsable de 12,5 % des émissions de gaz à effet de serre de l’industrie française et de 2 % des émissions totales de la France, selon l’Ademe. Le ciment, mélangé à du sable, des gravillons et de l’eau, permet de produire du béton. Celui-ci est non seulement fabriqué dans des fours très chauds et très consommateurs d’énergie, mais il est de plus réalisé à partir d’une réaction chimique qui rejette beaucoup de dioxyde de carbone.

Par ailleurs, l’utilisation de béton contribue à l’artificialisation des sols, avec des effets délétères sur la biodiversité. Ce qui constitue un autre des reproches adressés par les Soulèvements de la Terre à Lafarge-Holcim : selon les signataires, la société « coule littéralement le monde sous le béton (...) et participe partout à la destruction des terres agricoles, zones humides et forêts ainsi qu’au déplacement des populations qui les accompagne ». 

 

« Complicités de crimes contre l'humanité »

Autre point souligné par les Soulèvements de la Terre : l’exploitation du sable, indispensable à la fabrication de béton et responsable de la pollution des nappes phréatiques, d’érosion et de « destruction des écosystèmes ». Le think tank La fabrique écologique précise que « bon nombre des mines [de sable] dans le monde sont épuisées » et que les exploitations « participent à la raréfaction de la ressource et à l’exacerbation de phénomènes inquiétants qui ont une portée d’ensemble tels que l’érosion du littoral ou la perturbation des écosystèmes » dans une publication de 2020 sur le sujet. 

Enfin, les Soulèvements de la Terre reprochent à Lafarge sa mise en examen pour financement d’entreprises terroristes, complicité de crimes contre l’humanité et mise en danger de la vie d’autrui en Syrie. Une filiale du groupe est soupçonnée d’avoir versé plus de 15 millions de dollars à des organisations terroristes, dont l’État islamique (EI). Le groupe conteste sa mise en examen pour les deux derniers chefs d’accusation : la Cour de cassation se prononcera sur le sujet le 16 janvier 2024. En revanche, Lafarge a plaidé coupable pour financement du terrorisme et a dû verser 788 millions de dollars en octobre 2022 aux États-Unis. 

 

Lafarge se dit « profondément engagé dans la transition écologique »

De son côté, Lafarge se définit comme « profondément engagé dans la transition écologique du secteur de la construction », à travers ses ciments et bétons bas carbone. Sur le site de l’entreprise, on peut lire que « le développement durable constitue l’un des piliers de la stratégie d’entreprise ».

Pour réduire son impact, elle ambitionne de réduire ses émissions « nettes » de dioxyde de carbone, augmenter la part de ressources issues de déchets « utilisées dans ses opérations » ou encore de réduire la quantité d’eau consommée.

 

Célia Szymczak 

 

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