Quel est le niveau de confiance des Français·es envers les associations et fondations en 2022 ?

Le dernier baromètre du Don en Confiance dévoile une baisse de la confiance dans les organisations qui font appel aux dons. Réalisée par ViaVoice et Le Don en Confiance, l’enquête a été menée en ligne du 6 septembre au 14 septembre 2022. Voici les quatre enseignements majeurs à retenir. 

Une confiance en léger recul

Alors que les chiffres de 2021 avaient observé un retour à la normale, voire une augmentation des dons de 4,5 % selon l’étude de France Générosités publiée en mai 2022, la confiance à l’égard des associations et fondations faisant appel aux dons est en baisse de 5 points (49 %) dévoile le 15e baromètre 2022 du Don en Confiance publié ce mardi 29 novembre. 

Plus surprenant, les Français font plus confiance aux entreprises (61 %), aux collectivités locales (70 %) et surtout aux associations spécialisées de défense aux consommateurs (82 %). Ces dernières sont d’ailleurs à un haut niveau de confiance, similaire à 2021. 

En deux ans, la confiance accordée aux associations a plongé de 18 points en matière de protection de l’enfance (27 %), de 15 points pour la protection de l’environnement (32 %) et de 14 points pour la protection des personnes malades ou handicapées (34 %). « Ces baisses sont à mettre en perspective avec de fortes attentes envers les pouvoirs publics », nous explique Le Don en Confiance. 

En effet, les Français semblent plus enclins à considérer que ce sont les pouvoirs publics qui doivent régler les problèmes, plutôt que les associations et fondations à travers leurs appels aux dons.

Tout se passe comme si les Français attendaient davantage de la part de l’Etat et des pouvoirs publics en cette période de crises économique, écologique et énergétique. »

Focus sur la générosité pour l’Ukraine

Près de 34 % des Français ont fait un don ou du bénévolat en réaction à la guerre  en Ukraine. Un élan de générosité qui s’est concrétisé par 23 % de don matériel à une association ou fondation, 15 % en don financier et 9 % en bénévolat. Les raisons de cette forte mobilisation sont multiples : la proximité culturelle, géographique et historique, le fait que cela soit une « guerre » et les risques de contaminer le reste de l’Europe et l’indignation des Français.es. 

Un engouement qui contraste avec « la forte proportion de Français qui préfèrent faire des dons pour lutter contre des problèmes à long terme (53 %) plutôt que pour répondre à une situation d’urgence (14 %) qui leur inspire moins confiance », décrit le baromètre. 

Les crises économiques et sociales en cause 

Le baromètre met en avant également l’impact de la crise économique et notamment de l’inflation qui freine la générosité d’un certain nombre de particuliers. 

Pour 32 % des personnes interrogées (+ 9 pts vs 2021), elles ne donneraient pas à une association ou fondation car elles « ne se sentent pas solidaires de certaines causes, ou qu’elles estiment que cela ne sert à rien (24 % + 13 pts vs 2021)  ».

La confiance : le principal levier des dons

Le baromètre du Don en Confiance rappelle les principaux motifs de don aux associations et fondations : la cause qu’elles défendent (61 %), la traçabilité des dons (57 %) et l’efficacité des actions menées (51 %). Une réaffirmation du besoin de confiance dans les organisations du secteur de la générosité est plus que jamais nécessaire. Et parmi les facteurs qui influent le plus dans la confiance des Français, on retrouve le besoin de rigueur des associations et fondations. Pour les répondants, ces organisations doivent afficher clairement leurs missions et s’y tenir (65 %), gérer rigoureusement les dons (65 %) et rendre compte des actions menées (64 %).

L’occasion pour le Don en Confiance, avec d’autres organisations du secteur comme Admical ou Le Mouvement associatif de publier une charte déontologique envers les grands donateurs en octobre dernier. 

La rédaction