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Par Carenews PRO - Publié le 14 octobre 2022 - 12:10 - Mise à jour le 17 octobre 2022 - 10:02
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« Un dynamisme accru pour le mécénat sur une décennie », dévoile le dernier panorama de EY, du CFF et Les Entreprises pour la Cité

La cinquième édition du Panorama des Fondations et Fonds de dotation 2022 a été présentée ce jeudi 13 octobre. L’occasion de faire le point sur l’évolution du mécénat en France durant ces dix dernières années et ses enjeux actuels.

La philanthropie se porte bien depuis ces dix dernières années. Crédit : iStock
La philanthropie se porte bien depuis ces dix dernières années. Crédit : iStock

 

Le cinquième panorama des Fondations et Fonds de dotation a été dévoilé par le cabinet EY en partenariat avec les Entreprises pour la Cité. Le Centre Français des Fonds et Fondations a également apporté sa pierre en dressant un état des lieux chiffré des différents types de structures opérant le mécénat en France. 

 

Chiffres clés du secteur : quelles évolutions sur une décennie ?

 

Au total, le secteur du mécénat représente 6 600 structures dont 2 800 fondations et 3 800 fonds de dotation, pour 123 000 salariés, soit entre 11 à 17 000 emplois indirects financés par les fondations redistributrices. En 2021, cela représentait 14 milliards de dépenses pour l’intérêt général. 

En 10 ans, le nombre de fonds de dotation et de fondations a particulièrement augmenté, ces entités représentaient 2 264 fondations et fonds de dotation en 2010. Le signe d’un dynamisme constant pour le secteur de la philanthropie, précise l’étude. Les fonds de dotation représentent actuellement près de 57 % du secteur.  Autre point intéressant, les fondations et fonds d'entreprises se distinguent par « la durée et la résilience de leur engagement ». Les causes qu'ils soutiennent sont au fondement de leur action et ils y restent fidèles. 

 

Quels types de mécénat émergent cette dernière décennie ?  

 

Au total, 117 structures ont répondu à l’enquête de EY et des Entreprises pour la Cité : 63 fondations d’entreprise, 29 fonds de dotation, 21 fondations sous égide et 4 FRUP.  

Premier résultat, les domaines d'engagement de ces organisations mécènes sont restés similaires depuis 2014 et se concentrent sur des enjeux de développement humain.   

  • L'action sociale = 75 % (+ 7 points versus 2020)
  • L'éducation = 63 % (+ 7 points)
  • L'insertion professionnelle = 57 % (+ 4 points). 

 

« Des résultats qui suivent de près l’augmentation de la précarité », souligne Kathleen McLeod Trémaux de chez EY. 

L’étude révèle que le don financier est majoritairement privilégié par les structures mécènes (97 %), viennent ensuite le mécénat de compétences ( 56 %) et le don en nature (38 %). À savoir que 66 % des mécènes pratiquent plusieurs types de mécénat, pour un montant moyen financier de 29 761 euros. 

L'évolution la plus importante concerne le mécénat de compétences, note l'étude. La part des fondations et fonds qui proposent aux collaborateurs de l'entreprise de s'engager en faveur de l'intérêt général s'est considérablement accrue pour atteindre 80 % en 2022 (+17 points entre 2014 et 2022). Cette forme d'engagement constitue désormais la modalité juridique la plus plébiscitée par les entreprises mécènes devant les missions de bénévolat réalisées sur le temps libre des collaborateurs (25 %).

 

Un engagement sur la durée 

 

Autre enseignement, 88 % des répondants à l'enquête disent soutenir des porteurs de projet de manière pluriannuelle. Une tendance en augmentation depuis 2014 (12 points). Les fondations et fonds de dotation sont plus matures et ont compris l’intérêt d’être constant dans leur accompagnement pour garantir plus de visibilité budgétaire aux structures.  

Autre avantage de cet accompagnement pérenne, un ancrage plus fort dans les territoires durant cette dernière décennie. Près de 73 % des structures ont tenu compte de « l'implantation géographique de leur entreprise fondatrice pour sélectionner leurs projets, une tendance stable sur la période », détaille l’étude. 

 

Portraits des fondations et fonds de dotation en 2022

 

Quels sont les liens stratégiques entre la structure philanthropique et l’entreprise fondatrice ? 58 % des structures sont rattachées à la présidence/direction générale, alors qu’elles ne représentaient que 37 % en 2020 et 22 % en 2018. Viennent ensuite les entités RSE (15 %), les directions de la communication (8 %) et de l’engagement (7 %). 

 

La principale évolution concerne les directions développement durable ou RSE, auxquelles étaient historiquement rattachés 22 % des fondations et fonds il y a 8 ans. Elles ne représentent plus que 15 % en 2022. Une baisse due à l’apparition, depuis quelques années, des directions de l’engagement (7 % des répondants déclarent y être rattachés en 2022), qui ont vocation à regrouper différents leviers d'engagement de l’entreprise : mécénat, RSE, diversité, handicap, investissements à impact, etc. 

 

On note également une augmentation des structures mécènes qui préservent un objet social en lien avec l’activité de l’entreprise fondatrice (58 % en 2022, soit +3 points depuis 2020).  Conséquence, des collaborations plus fréquentes entre les fonds et fondations et le département RSE de l’entreprise. En 2022, les fondations et fonds sont ainsi 46 % à travailler quotidiennement avec les personnes en charge de la RSE, et 52 % à le faire de manière occasionnelle. 

 

Le mécénat collectif pourrait prendre plus d’ampleur

 

71 % des structures mécènes interrogées ont mis en avant « la possibilité de mutualiser leurs ressources au service d'un impact plus large et d'expérimenter de nouvelles manières de contribuer à l'intérêt général. » Le mécénat collectif serait une des pistes importantes pour « cofinancer ou cogérer des projets avec des structures qui travaillent sur le même périmètre ou sur un sujet connexe, ou encore avec d'autres acteurs de l'économie sociale et solidaire (ESS)  », précise l'enquête.

 

Quelles perspectives à 5-10 ans ? 

 

Les principaux axes de développement envisagés concernent l'engagement des collaborateurs qui devraient encore plus se développer, avec de nouveaux formats. « Pour les structures les plus avancées, beaucoup pensent à faire davantage participer les salariés à l'organisation même des projets, voire au fonctionnement de la fondation ou du fonds. » Autre enjeu majeur des années à venir, la mesure d’impact, afin « d’objectiver les actions et d'augmenter l'utilité des projets, tout en consacrant en priorité les fonds aux projets soutenus, c'est-à-dire in fine à la cause ou les causes qu'elles soutiennent au quotidien. »

Enfin, la place des questions environnementales dans le fonctionnement même de la structure mécène, quel que soit l’objet ou la mission principale devient centrale. La transition écologique devrait progresser fortement dans le secteur de la philanthropie d'entreprise dans les années à venir, conclut l'enquête. 

 

 

La rédaction 

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