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Par Carenews INFO - Publié le 8 juin 2022 - 10:00 - Mise à jour le 9 juin 2022 - 15:40
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Quelles mesures fortes pour engager un autre avenir dans les quartiers populaires ?

L’Institut Montaigne vient de publier un dernier rapport où sont détaillées 31 propositions pour lutter contre les stéréotypes des Quartiers Prioritaires de la Ville (QPV) de la France métropolitaine. Des mesures concrètes pour changer la vie des habitants de ces territoires qui cumulent difficultés du quotidien et idées reçues. Détails.

Des solutions fortes pour un avenir plus durable des quartiers prioritaires. Crédit : iStock
Des solutions fortes pour un avenir plus durable des quartiers prioritaires. Crédit : iStock

 

En octobre 2020, l’Institut Montaigne publiait un premier rapport « Les quartiers pauvres ont un avenir », qui levait les croyances tenaces sur les quartiers prioritaires. Après un an de travail en 2021, voici le tome 2 intitulé « L’avenir se joue dans les quartiers pauvres », co-piloté par Hakim El Karoui et Olivier Klein (maire de Clichy-sous-Bois, président de l’Agence Nationale de Rénovation Urbaine – ANRU) qui s’interrogent : « Comment apprendre à faire ou refaire société dans des territoires qui en accumulent tous les maux ? Quelles mesures pour améliorer durablement les conditions de vie des habitants des (QPV) ? ».   

Des quartiers qui subissent un sous-investissement public 

 

L’institut donne cette fois-ci la parole aux habitants des quartiers populaires. L’objectif ? Déconstruire l’idée que ces territoires recevraient davantage de l’État que les autres. Le rapport avance 31 mesures concrètes chiffrées pour transformer l’avenir de ces habitants en partant des besoins identifiés des populations et non de l’offre publique. Il souhaite ainsi « redonner la voix aux habitants et (de) leur proposer des mesures concrètes afin d’améliorer leur quotidien et leurs conditions de vie ». 

Intitulé « 24 heures dans la vie d’un habitant », ce deuxième tome présente de façon originale, les difficultés vécues au quotidien par les habitants des quartiers populaires. Les auteurs ont récolté les témoignages d’une cinquantaine d’acteurs locaux et dressé une liste de solutions concrètes en matière d’éducation, de logement, de sécurité ou d’accès aux soins. Le rapport estime que « les habitants les plus vulnérables doivent pouvoir bénéficier d’une intervention importante des pouvoirs publics, et cela passe avant tout par la présence physique de l’État dans ces quartiers et des moyens financiers à la hauteur des problématiques à traiter. » 

Cet ensemble de solutions est issu de ce que l’institut nomme un « ANRU des habitants » qui permet de proposer une approche plus innovante et démocratique, par une gouvernance renouvelée, associant habitants et pouvoirs publics.

En effet, l’institut dresse un état des lieux de ces quartiers en termes de structures publiques bien en deçà des autres quartiers. Parmi les 1 296 QPV, il y aurait 37 % des professionnels de santé en libéral de moins qu’en France et 40 % ne possèdent pas de crèches. Les équipements sportifs sont trois fois moins présents et deux tiers n’ont pas de bureaux de Pôle emploi à proximité. 

 

Des mesures concrètes qui améliorent la qualité de vie

 

Le rapport présente donc un ensemble de 31 mesures qui représenteraient, selon l’Institut, « un coût total de 300 millions d’euros en investissement et 2 milliards annuels en fonctionnement. »

Parmi elles, des solutions clés dans différentes catégories proches du secteur de l'engagement : 

 

  • Education :

Recruter sur profil tous les enseignants des classes dédoublées des quartiers prioritaires. 

Déployer un éventail de dispositifs pour attirer les enseignants les plus efficaces dans les classes dédoublées des REP +. Coût de la mesure estimé : 64 millions d’euros annuels.  

  • Logement

Instaurer dans la loi un plafond de logements sociaux par commune fixé à 40 % tout en veillant à la bonne exécution des quotas de 20 ou 25 % prévus par la SRU.

Systématiser la présence de gardiens et de médiateurs dans les logements sociaux.

 

  • Santé 

Dans le prolongement de l’objectif du gouvernement de doublement des maisons et centres de santé, encourager le développement de ces structures afin de faciliter l’accès aux soins pour les habitants des quartiers pauvres. Coût de la mesure estimé : au minimum entre 100 et 150 millions d’euros (hors fonctionnement).

 

  • Culture 

L’accès à la culture est un des objectifs de la politique publique de la ville pour lutter contre les inégalités sociales. Les habitants sont très souvent victimes d’une double-peine : le coût pour accéder aux œuvres culturelles et leur localisation. « Moi j’ai ma carte, mais sinon une place de cinéma c’est très cher, on ne peut pas y aller tous les jours. Faudrait diminuer les prix. Un cinéma, c’est 13 euros, un spectacle entre 18 et 20 euros. C’est cher », détaille un retraité de quartier excentré. « La culture il n’y a rien, il faut prendre le tram au centre-ville », abonde un autre retraité. 

 

Apporter un soutien financier renforcé aux associations porteuses de projets d’ouverture culturelle, intervenant en dehors du temps scolaire et surveiller la mobilisation des moyens annoncés. Ces associations feraient l’objet de conventions pluriannuelles d’objectifs.

 

La rédaction 

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