Sixième Nuit de la Solidarité à Paris : 2 000 bénévoles pour mieux connaître les personnes sans abri
La sixième Nuit de la solidarité se déroulait à Paris ce 26 janvier. L’engagement de bénévoles facilite la connaissance des populations sans abri de la ville dans l’objectif d’améliorer l’action publique.
« Mieux connaître les profils des personnes sans abri et (...) faire progresser les dispositifs et les politiques publiques en fonction de leurs besoins. » C’est dans ce but que la mairie de Paris organise depuis 2018 sa Nuit de la Solidarité. Plus de 2 000 bénévoles participaient à l’édition de 2023 pendant la nuit du 26 au 27 janvier.
Comment se déroule une nuit de la solidarité ?
Dans la nuit, des groupes de deux à cinq bénévoles interrogent des personnes sans abri de leur arrondissement. L’objectif ? Collecter des données sur l’âge et le sexe de ces personnes, les besoins qu’elles expriment, leur état de santé, l’existence ou non d’un accompagnement ou encore l’impact des crises sur leur situation. Si les situations d’urgence peuvent être signalées, le projet ne vise pas à « apporter des solutions le soir même ».
Le groupe se place sous la responsabilité d’un bénévole, professionnel.le du social, membre d’une association de lutte contre l’exclusion, maraudeur.se expérimenté.e ou bénévole d’une édition précédente. L’ensemble des participant.e.s bénéficie de formations. Vidéos, guides, et sessions réalisées par la mairie de Paris informent sur l’opération et sensibilisent sur les comportements à adopter et éviter.
Quelles données et quel impact ?
Un comité scientifique indépendant établit la méthodologie d’enquête. En 2022, il était composé d’un collège d’universitaires pluridisciplinaires, mais aussi de représentant.e.s d’organismes d’études ou d’accompagnement des personnes sans-abri, à l’instar de l’INSEE et de la Fondation Abbé Pierre. D’autres villes ayant adopté la démarche ou partenaires de l’opération participaient également au comité. Parmi ces derniers et dans un objectif d’exhaustivité, certains facilitent le contact avec des personnes qui se trouvent dans des lieux accessibles au public, mais pas dans la rue. La RATP appuie par exemple l’opération.
En 2022, selon l’étude publiée par l’Atelier parisien d’urbanisme (Apur), les bénévoles ont décompté 2 598 personnes sans abri. Malgré la baisse de 8 % par rapport à 2021, l’Apur considérait ce nombre « élevé au regard du nombre de places d’hébergement et de mises à l’abri ouvertes, en augmentation ces dernières années ».
La rédaction