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Par Carenews INFO - Publié le 25 octobre 2023 - 10:08 - Mise à jour le 13 novembre 2023 - 09:59 - Ecrit par : Célia Szymczak
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Territoires zéro chômeurs de longue durée : salariés et élus rassemblés pour demander plus de moyens

Le mardi 24 octobre, des salariés de l’expérimentation, qui vise à créer des emplois pour des personnes qui en étaient durablement privées, se sont réunis à Paris. Ils déplorent l’insuffisance des moyens accordés dans le cadre du budget 2024 en discussion à l’Assemblée nationale, et demandent 20 millions d’euros supplémentaires.

Des parlementaires du groupe socialiste prennent la parole pour soutenir TZCLD. Crédits : Célia Szymczak.
Des parlementaires du groupe socialiste prennent la parole pour soutenir TZCLD. Crédits : Célia Szymczak.

 

Des salariés se succèdent sur la petite estrade installée place des Invalides à Paris et prennent le micro. « On n’y croyait pas », assure Patricia, « mais à 58 ans, j’ai signé un CDI ! » David, de son côté, raconte avoir recouvré « confiance et dignité ». Didier, lui, a trouvé une « bouée de sauvetage ». Ces trois travailleurs ont un point commun : initialement privés durablement d’emploi, ils ont été embauchés en contrat à durée indéterminée grâce au projet Territoires zéro chômeurs de longue durée (TZCLD). Malgré leurs témoignages positifs et les applaudissements de l’assemblée, l’heure n’est pas à la fête. 

 

Qu'est-ce que ce dispositif ?

Territoires zéro chômeurs de longue durée est une expérimentation lancée en 2016 et prévue par la loi. Des personnes durablement éloignées de l’emploi sont employées par des entreprises de l’économie sociale et solidaire appelées entreprises à but d’emploi (EBE). Leurs activités ne sont pas couvertes par le secteur privé dans les territoires concernées.

Depuis le début de l’expérimentation, 3 600 personnes ont trouvé un emploi.

En savoir plusTerritoires zéro chômeur : un dispositif pour l’emploi porté par les acteurs de l’ESS

 

Ce mardi 24 octobre, quelques dizaines de personnes sont venues à côté de l’Assemblée nationale pour exprimer leur mécontentement vis-à-vis du gouvernement. En cause : dans le projet de loi de finances 2024 en cours de discussion à l’Assemblée nationale, le budget attribué à l’expérimentation s’élève à 69 millions d’euros. C’est trop peu pour réaliser de nouvelles embauches dans les 58 territoires où se déroulent actuellement l’expérimentation ou pour en habiliter de nouveaux, estime sur scène Laurent Grandguillaume, le président de l’initiative. TZCLD demande 20 millions d’euros supplémentaires cette année pour assurer ses missions.

 

Des élus mobilisés 

Une vingtaine de parlementaires et d’édiles sont également venus apporter leur soutien. « Nous sommes en colère », proteste sur scène le député socialiste Boris Vallaud, entouré de cinq parlementaires de son groupe. Celui-ci a publié le même jour un communiqué indiquant son soutien à la mobilisation.

« On ne porte pas seulement un combat pour les personnes qui retrouvent un emploi mais aussi pour tous les quartiers », affirme Éric Lejoindre, le maire du 18e arrondissement de Paris, qui salue l’impact positif de l’expérimentation sur son territoire. 250 élus locaux participant à l’initiative ou sur le point d’y participer ont d’ailleurs signé une tribune dans Libération, réclamant eux aussi 20 millions d’euros supplémentaires.

 

 Deux salariés de TZLCD font part de l’intérêt de l’expérimentation sur l’estrade.
 Deux salariés de TZLCD font part de l’intérêt de l’expérimentation sur l’estrade. Crédits : Célia Szymczak

 

Retour à l’emploi

Les personnes venues au rassemblement, majoritairement des salariés, arrivent parfois de loin : des Vosges, de la Vienne ou de Loire-Atlantique. Dans les discours et les pancartes, l’attachement au dispositif est clair. « Depuis notre embauche, nous avons l’impression de revivre », déclarent sur scène une personne qui a trouvé un emploi dans une entreprise de TZCLD, à Bagnolet.

 

Des salariés de TZCLD à Paris brandissent des pancartes. Crédits : Célia Szymczak
Des salariés de TZCLD à Paris brandissent des pancartes. Crédits : Célia Szymczak

 

« Nous défendons le droit à l’emploi et un vrai projet de société », indique à Carenews Odile Grellet, présidente de La Compagnie du 20e, un TZCLD de cet arrondissement de Paris. « C’est de la création de lien social, de la prévention contre l’exclusion et de la lutte contre la grande précarité ».  

 

Réponse du gouvernement 

La même après-midi, le député La France Insoumise Sébastien Rome, présent à la manifestation avec cinq autres élus de son groupe, a indiqué vouloir faire réagir le gouvernement au sujet de la mobilisation. Il a donc interpellé la Première ministre Elisabeth Borne au cours de la séance de Question au Gouvernement, lui demandant si elle allait « respecter sa parole et celle du président de la République en ne retirant pas un seul euro à cette expérimentation ». Le budget dédié est passé 44 à 69 millions d’euros entre 2023 et 2024, lui a répondu Olivier Dussopt, le ministre du Travail, du Plein Emploi et de l’Insertion. Quant à une nouvelle augmentation des moyens, elle attend notamment l’évaluation de l’impact économique du projet. « Le budget de l’État n’est pas sans fin » a-t-il conclu, « il nous faut du pilotage, il nous faut de la régulation ».

 

Célia Szymczak 

 

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